La Garde à Vue : Un Délai Non Respecté.

La garde à vue au Tchad est un sujet qui suscite des inquiétudes et des interrogations.

En effet, la législation prévoit que le délai de garde à vue est de 48 heures, mais dans la pratique, il est souvent dépassé. Les abus de pouvoir et les règlements de comptes sont souvent à l’origine de ces prolongations illégales.

Pour mieux comprendre ce phénomène, nous avons interrogé Me Fauta Laye Karimi Bouri, avocat au barreau du Tchad. Il explique que la garde à vue est régie par l’article 282 du Code de procédure pénale, qui permet à un officier de police judiciaire de placer une personne en garde à vue, pour une durée maximale de 48 heures.

Cependant, cette durée peut être prolongée par le procureur de la République, si cela est nécessaire pour les besoins de l’enquête. Malheureusement, cette disposition n’est pas toujours respectée et certains individus profitent de leurs relations pour faire subir des abus de pouvoir à d’autres citoyens.

Me Fauta Laye Karimi Bouri rappelle également que les mineurs sont soumis à des règles spécifiques en matière de garde à vue, conformément à la loi, l’âge, la durée de la garde à vue ne peut pas excéder 24 heures. Si la garde à vue d’un mineur est prolongée, il doit être remis à un magistrat pour instruction.

Selon l’officier de police judiciaire Adoum Djimadoum Marcel, il existe des cas où des généraux et d’autres responsables emmènent eux-mêmes des citoyens en garde à vue, avant de repartir continuer leurs activités, oubliant même les victimes qui passent plusieurs jours en garde à vue. Ces dossiers sont ensuite classés, et les victimes sont automatiquement relaxées, assure-t-il.

Mais il est important de souligner que la garde à vue est un outil crucial pour les enquêtes policières, mais qu’elle doit être utilisée de manière responsable et conforme à la loi. Les abus de pouvoir et les violations des droits des citoyens ne peuvent être tolérés, et il est nécessaire que les autorités responsables prennent les mesures nécessaires pour mettre fin à ces pratiques inacceptables.

Les victimes de ces abus ont le droit de recevoir justice et de voir leurs droits respectés. La garde à vue au Tchad est régie par des règles claires, mais il est constaté que ces règles ne sont pas toujours respectées en pratique.

Les abus de pouvoir et les règlements de compte sont à l’origine de cette situation, qui entraîne des conséquences graves pour les victimes.

Il est donc essentiel que les autorités compétentes prennent des mesures pour garantir le respect des lois et protéger les droits des citoyens, en veillant à ce que les officiers de police judiciaire respectent les délais de garde à vue et en s’assurant que les prolongations de garde à vue sont justifiées et autorisées par le parquet.