La jeunesse tchadienne appelée à former l’intégrité de demain
Lutte contre la Corruption : Une Urgence Sociétale
Introduction
« La corruption est un virus ; son antidote est l’intégrité », telle est la citation percutante de John F. Kennedy qui résonne encore aujourd’hui dans nos sociétés. Selon l’Organisation mondiale de la santé, près de 1000 milliards de dollars sont perdus chaque année à cause de la corruption, une somme qui pourrait transformer des vies, construire des infrastructures, et renforcer nos systèmes éducatifs. C’est dans ce contexte alarmant que s’est tenue une conférence-débat en collaboration avec la Buness School (CBS CEFOD), dont le thème central était la lutte contre la corruption. Cette rencontre a permis d’amorcer une réflexion cruciale sur la manière dont la société peut s’attaquer à ce fléau.
Le Coordonnateur National de l’OTAC, Ngarassal Saham Jacques, a ouvert les débats de manière frappante, présentant la corruption comme le cancer qui gangrène nos institutions, freine le progrès économique et social, et mine la confiance des citoyens dans leurs gouvernants. En rendant compte des différentes interventions, notamment celle de Souleyman Abdelkerim Cherif, contrôleur de l’Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption (AILC), et d’Achta Djibrine Sy, ancienne ministre, nous allons explorer les multiples facettes de ce débat enrichissant.
Les Défis de la Lutte contre la Corruption
Dysfonctionnements de la Société
Lors de cette conférence, Souleyman Abdelkerim Cherif a mis en lumière les dysfonctionnements qui favorisent le développement de la corruption. En effet, les manquements au respect des règles de droit et à la transparence administrative sont souvent les causes profondes de ce fléau. La culture de l’impunité, où les actes corrompus sont souvent ignorés ou sans sanctions, constitue une entrave à l’efficacité des mesures anti-corruption. Cherif a souligné : « Les dysfonctionnements sont la conséquence du non-respect des règles et des textes de la République », une observation qui soulève des questions cruciales sur le manque de responsabilité au sein des institutions.
Les Raccourcis dans la Quête de Gains Faciles
Au-delà des dysfonctionnements, l’intervenant a également pointé du doigt la quête de gains rapides qui pousse certains individus à emprunter des chemins douteux, favorisant ainsi le communautarisme et les passes-droits. Cette mentalité, où gagner de l’argent rapidement prime sur l’intégrité et la justice, nous rappelle à quel point il est essentiel d’éduquer les jeunes sur les valeurs de l’éthique et de la transparence. En finalité, Cherif a tiré la sonnette d’alarme en précisant que ces deux problématiques sont étroitement liées et constituent un frein majeur au développement du Tchad.
Le Rôle Crucial de la Jeunesse
Des Interrogations Éclairantes
Les étudiants présents lors de la conférence, principalement des jeunes, ont eu l’opportunité de s’interroger, rehausser le niveau de dialogue nécessaire autour du sujet de la corruption. Répondant à leurs préoccupations, le contrôleur a partagé une sagesse pragmatique : « On ne peut pas arrêter la corruption, mais on peut diminuer son influence ». Ce constat rappelle que, même si la lutte contre la corruption semble parfois un combat inégal, cela ne doit pas décourager les jeunes à s’engager dans cette bataille.
Un Appel à l’Action
Mme Achta Djibrine Sy, s’adressant directement aux jeunes, a affirmé : « Si les jeunes sont bien encadrés et orientés, ils sont capables de contribuer de manière significative aux processus de transparence, d’accroissement de l’accès à l’information, et de vulgarisation des outils permettant de détecter et de signaler les phénomènes de corruption ». Cette déclaration nous interpelle tous sur l’importance d’un enseignement actif et d’émancipation, clairamant les voies par lesquelles les jeunes peuvent s’impliquer.
Solutions Potentielles
Eduquer pour Prévenir
L’éducation est le meilleure arme contre la corruption. En intégrant des programmes d’éducation civique dès le plus jeune âge, nous avons l’opportunité de former une génération de citoyens vigilants et informés. Des partenariats avec des ONG et des institutions éducatives peuvent aider à mettre en place des campagnes de sensibilisation.
Promouvoir la Transparence
La mise en place de plateformes gouvernementales accessibles au public et la promotion de l’open data faciliteront l’accès à l’information. Cela renforcera la capacité des citoyens à surveiller les dépenses publiques, à signaler abus et irrégularités, et à soutenir des politiques de transparence dans la gouvernance.
Encourager la Participation de la Jeunesse
Des initiatives qui encouragent la participation des jeunes dans les décisions politiques doivent être mises en place. Des conseils consultatifs de jeunes, impliquant les étudiants dans la création de stratégies anti-corruption, peuvent favoriser de nouveaux points de vue et innovations.
Conclusion
La lutte contre la corruption ne saurait être considérée comme un combat isolé. Elle nécessite la participation active de tous les acteurs de la société, y compris les jeunes, qui représentent l’avenir. En prenant conscience de notre pouvoir collectif, nous pouvons non seulement contrer les effets néfastes de la corruption, mais également bâtir des institutions plus transparentes et dignes de confiance. L’avenir d’un Tchad plus juste et plus équitable dépend de notre engagement à fonder notre société sur des principes de transparence et d’intégrité. Comme le disait Nelson Mandela, « Chaque homme ou femme, fondamentalement, est un agent de changement ». À nous de jouer notre rôle dans cette dynamique indispensable à la transformation de notre société pour le meilleur.
Ensemble, faisons de la lutte contre la corruption une priorité. Chacun d’entre nous a le potentiel de devenir un acteur du changement, et c’est ce que nous devons réaliser pour forger un avenir plus radieux pour tous.