La misère du peuple tchadien doit être la priorité du gouvernement, affirme un ancien ministre

Abdoulaye Sabre, ancien ministre tchadien, a publié un message s’adressant directement au président de transition du Tchad, Mahamat Idriss Deby. Dans ce message, il exhorte le président à ne pas rester indifférent et insensible à la souffrance de son peuple.

Il met également en garde contre les prédateurs qui entourent le président et l’appelle à ne pas se laisser enfermer dans une tour d’ivoire. Il rappelle que le président sera jugé sans ménagement par Dieu car il a une responsabilité envers le peuple et non envers les prédateurs qui l’entourent.

Abdoulaye Sabre souligne que les besoins actuels du peuple tchadien sont primaires : manger, boire, s’éclairer, se déplacer et communiquer. Il estime que le pays souffre comme il n’a jamais souffert dans son histoire, hors période de guerre.

Il ajoute que beaucoup ont peur de dire la vérité au président pour conserver un avantage ou attendre une faveur. D’autres privilégient leurs intérêts égoïstes à leur devoir de vérité en maquillant grossièrement la réalité. Il estime que ces attitudes hypocrites et mercantiles doivent interpeller le président même si elles semblent lui plaire.

Abdoulaye Sabre rappelle que dans un pays normal, face à la crise sociale aiguë actuelle, le chef de l’État aurait déjà démis tout le gouvernement pour sa faillite, à moins que la responsabilité politique ne soit une chimère au Tchad et que le gouvernement n’est pas là pour servir le peuple.

Il demande au président de prendre personnellement le taureau par les cornes et de régler sans délai la pagaille actuelle avant qu’elle ne dégénère. Il appelle le président à écouter les cris et les pleurs de ceux au nom desquels et au bénéfice desquels l’État qu’il dirige est censé exercer le pouvoir.

Abdoulaye Sabre est conscient que certaines personnes pourraient l’accuser de chercher à nuire ou à revenir, mais il assure qu’il ne cherche qu’à dire la vérité, avec quelques rares autres citoyens intrépides, que les esprits mesquins ne veulent pas ou ne peuvent pas dire.