« La rareté favorise la spéculation et permet aux commerçants d’augmenter leur chiffre d’affaires », déclare Daouda El-hadj Adam, secrétaire général de l’ADC.
A l’occasion de la journée mondiale du consommateur, célébrée chaque 15 mars, le secrétaire général de l’Association pour la Défense des Droits des Consommateurs (ADC) du Tchad, Daouda El-hadj Adam, revient sur les maux des consommateurs tchadiens.
Daouda El-hadj Adam rappelle que la cherté de la vie est devenue structurelle aujourd’hui au Tchad. C’est depuis plus d’une quinzaine d’années que les gens en parlent, les causes sont connues et c’est toujours les consommateurs qui ramassent les pots cassés. “Ils font souvent face à la cherté de la vie et les problèmes d’accès aux services sociaux de base, tels que la santé, les transports urbains, les logements décents, l’électricité, l’eau, l’assainissement, la mauvaise qualité de réseaux de téléphonie ainsi que la prolifération des produits de mauvaise qualité, restent sans une solution concrète”, explique-t-il.
Il indique que, dès qu’il y a une crise au niveau international comme la COVID ou bien la crise ukrainienne, les effets se répercutent sur les produits importés malgré les atouts du pays en terme des terres arables et irrigables dont à peine 6% de capacités au Tchad sont exploitées. Cette faiblesse au niveau de la production nationale dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage, renchérit-t-il, fait qu’aujourd’hui nous dépendons de l’extérieur et le fait qu’il n’y ait pas un climat d’affaires qui accompagne, surtout la question de l’électricité fait qu’il n’y a pas des usines et pas des politiques d’industrialisation. Du coup, poursuit-il, nous dépendons des produits alimentaires et non alimentaires importés et dès qu’il y a un évènement quelque part, cela influence.
“Dans notre pays nous n’avons pas des grands producteurs. Même si on est dépendant de l’extérieur, il n’y a pas des grands importateurs qui ont des capacités de stockage suffisant, cela aurait pu permettre d’atténuer à travers les économies d’échelle pour que nous ne ressentons pas les chocs dans l’immédiat. Or, aujourd’hui, nous dépendons des produits qui viennent beaucoup plus de l’étranger. Donc, en cas de failles, les consommateurs sont touchés directement”, explique le secrétaire général de l’ADC.
Pour Daouda El-hadj Adam, le ministère du Commerce brille par son absence. Il n’a pas d’outils de suivi en termes de disponibilité d’offre de service, des biens de première nécessité sur le marché dont les consommateurs subissent les aléas. Le ministère doit veiller à l’affichage des prix pour que les prix ne changent pas du jour au lendemain, exhorte-t-il. “La rareté encourage la spéculation et les commerçants profitent de la situation en cas des failles pour augmenter leurs chiffres d’affaires”, constate le patron de l’association des droits des consommateurs.
“Le gouvernement doit agir pour alléger cette situation de pénurie et hausse des produits importés et non importés au Tchad. Il doit aussi travailler avec les opérateurs économiques en vue de remédier à cela”, interpelle-t-il le gouvernement.