l’AARMOC appelle à une action concrète pour assurer l’application de l’ordonnance sur la parité

Vers une gouvernance inclusive au Tchad : le projet GAGOT en action

Introduction

« La voix des femmes est la voix de la démocratie. » Cette phrase résonne particulièrement au Tchad, un pays où les femmes continuent de se battre pour obtenir des droits égaux en matière de représentation politique et sociale. En effet, selon une étude récente, seulement 12 % des sièges au parlement tchadien sont occupés par des femmes, un chiffre bien en deçà des standards internationaux. C’est dans ce contexte que le projet GAGOT-Citoyenneté Active et Gouvernance Ouverte, soutenu par des organisations comme Oxfam, CNCPRT et ACORD Tchad, et financé par l’Union Européenne, se distingue comme une initiative essentielle. En visant à renforcer la capacité des organisations de la société civile, ce projet s’engage à promouvoir une gouvernance efficace et équitable.

Objectif du projet GAGOT

Le projet GAGOT n’est pas simplement une initiative isolée ; il s’inscrit dans une dynamique globale de changement social. Son objectif principal est de fortifier les capacités des organisations de la société civile afin qu’elles puissent jouer un rôle actif dans la promotion de la bonne gouvernance et du développement durable. Cette approche vise à créer un environnement où les droits de tous, et spécifiquement ceux des femmes, sont respectés et où la démocratie peut véritablement prospérer.

Les enjeux de la représentation des femmes

Mondounouba Thérèse, secrétaire comptable de l’AARMOC, a mis en lumière l’importance cruciale des quotas de représentation. En effet, une ordonnance récente impose un quota minimal de 30 % de femmes dans les fonctions nominatives et électives. Ce décret, signé le 5 mars 2021, représente une avancée significative pour l’égalité des genres au Tchad. Pourtant, cette belle directive ne doit pas être considérée comme acquise.

L’AARMOC, par ailleurs, souligne la nécessité d’une mise en application rigoureuse de cette ordonnance. Pour que cette loi ait un impact réel, il est essentiel que toutes les instances décisionnelles permettent aux femmes d’accéder à des postes de pouvoir. Cela ne fait pas seulement écho à l’équité de genre, mais aussi à une meilleure prise de décisions représentatives et éclairées.

L’importance de l’engagement des autorités

Pour que ces changements se concrétisent, un soutien indéfectible des autorités publiques est impératif. Le président de la République et les autres dirigeants ont un rôle crucial à jouer dans l’application de tels quotas. Ils doivent montrer l’exemple en mettant en place des mesures concrètes pour encourager la participation des femmes. Cela pourrait inclure :

  • Des campagnes de sensibilisation : Des initiatives visant à informer le public sur l’importance de la voix des femmes en politique.
  • Programmes de renforcement des capacités : Des formations pour les femmes afin de les préparer à des rôles dans la prise de décision et la gouvernance.
  • Soutien à des initiatives locales : Collaboration avec des organisations locales pour promouvoir l’engagement et le leadership des femmes.

Plaidoyer pour une participation accrue

Le plaidoyer pour une représentation équitable des femmes dans les fonctions publiques et électives prend tout son sens dans ce cadre. Une telle participation ne bénéficiera pas uniquement aux femmes elles-mêmes, mais contribuera également à la création d’une société plus juste et équilibrée. Il est donc crucial que toutes les voix, particulièrement celles des femmes, soient entendues dans les discussions qui façonnent le futur du Tchad.

Données et résultats concrets

L’impact potentiel de ces initiatives est soutenu par des résultats probants issus d’autres pays ayant mis en œuvre des stratégies similaires. Par exemple, au Rwanda, où des quotas de représentation des femmes ont été instaurés, le pays a vu une augmentation significative du nombre de femmes occupant des postes de décision. Aujourd’hui, 61 % des sièges au parlement sont occupés par des femmes. Ce modèle pourrait servir d’inspiration pour le Tchad, en démontrant que des changements concrets sont possibles grâce à un engagement soutenu pour l’égalité de genre.

Exemple d’études de cas

L’expérience de pays comme l’Éthiopie et le Ghana, qui ont adopté des mesures favorisant la représentation des femmes dans la politique, peut également servir de guide. En Éthiopie, des quotas ambitieux ont été appliqués avec succès pour atteindre près de 50 % de femmes au sein du nouveau gouvernement. Des études montrent que cette diversité accrue a amélioré la gouvernance, renforcé la confiance du public et a favorisé un climat de paix et de sécurité.

Critique constructive

Cependant, bien que ces initiatives soient cruciales, elles doivent être accompagnées d’une critique constructive des systèmes existants. Certaines institutions peuvent être résistantes au changement, et les quotas ne suffisent pas à changer les mentalités en profondeur. À ce titre, il est nécessaire d’accompagner ces réformes d’un véritable travail éducatif au sein des communautés. En outre, les femmes elles-mêmes doivent être mobilisées et soutenues pour s’engager activement dans ces processus.

Il est également important de mesurer régulièrement l’impact de ces politiques par des recherches approfondies et de garder une transparence totale sur les résultats obtenus. Ainsi, il sera possible d’ajuster les stratégies en fonction des besoins et des retours d’expérience des femmes impliquées.

Conclusion

Pour conclure, le projet GAGOT représente une lueur d’espoir pour les femmes au Tchad et pour le futur démocratique du pays. À travers des mesures concrètes et un engagement sincère des autorités, il est possible de transformer la vision d’une gouvernance inclusive en réalité. Nous devons tous nous mobiliser pour veiller à ce que la voix des femmes ne soit pas simplement entendue, mais qu’elle ait également un poids décisionnel significatif.

Ensemble, engageons-nous pour une société plus équitable, où chacun, quelle que soit son identité, a la possibilité de contribuer au développement de sa communauté. Chaque action compte, et chaque voix mérite d’être portée. Assez souvent, le simple fait de s’impliquer peut déclencher des changements durables et profonds. Alors, qu’attendons-nous ? Agissons dès aujourd’hui pour une gouvernance qui reflète véritablement notre diversité.