
« L’accaparement des terres par des investisseurs étrangers : Pourquoi cela inquiète le gouvernement et ce que vous devez comprendre aujourd’hui »
Accaparement des Terres par des Spéculateurs Internationaux : Le Gouvernement de Cameroun en Alerte
Le phénomène de l’accaparement des terres par des investisseurs étrangers suscite des inquiétudes croissantes au sein du gouvernement camerounais. En effet, cette préoccupation majeure a été mise en lumière lors d’une récente concertation sur les enjeux fonciers, domaniaux et cadastraux, qui s’est tenue à Yaoundé. Face à la montée des spéculations foncières, le pays se démarque en s’engageant résolument vers une gouvernance foncière plus responsable.
Dans un contexte où, selon des études récentes, plus de 65 millions d’hectares de terres africaines sont désormais sous contrôle d’investisseurs internationaux, les pays en développement, dont le Cameroun, se trouvent confrontés à des défis sans précédent.
Pourquoi une gouvernance foncière responsable est-elle cruciale ?
Les enjeux de la concertation à Yaoundé
Les travaux de la concertation, qui se dérouleront jusqu’au 28 mai 2025, sont conjointement organisés par le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières et la FAO. Henri Eyebe Ayissi, ministre des Domaines, a ouvert la séance en précisant que la Plateforme Multi-Acteurs de concertation (PMAC) joue un rôle central dans ce processus. Ce cadre formel permet aux divers acteurs concernés par les questions foncières de se réunir et d’échanger sur les problématiques identifiées.
Les impacts de l’accaparement des terres
Au cours de cette décennie, les acquisitions à grande échelle par des multinationales agroalimentaires en Afrique ont engendré des effets dévastateurs. Celles-ci sont souvent accompagnées de corruption dans la gestion des ressources naturelles, d’une montée des revendications contradictoires concernant ces ressources, et d’une faible reconnaissance des régimes fonciers coutumiers. L’exigence d’une gouvernance foncière plus éthique est ainsi devenue une nécessité incontestable.
Un appel à la mobilisation internationale
La réponse des acteurs internationaux
Des représentants de la Coopération Allemande, ainsi que de la FAO, ont également pris part à ces assises, soulignant l’importance d’une approche concertée pour aborder ces questions. La mobilisation internationale est primordiale pour garantir que les pratiques de gestion des terres soient non seulement transparentes, mais également respectueuses des droits des communautés locales.
Les déclarations des experts
Un expert de la FAO a souligné que « le renforcement des capacités locales en matière de gestion foncière est essentiel pour éviter les abus ». Les participants ont partagé des expériences et des stratégies, renforçant l’idée que les solutions doivent être adaptées aux contextes locaux, tout en s’inscrivant dans un cadre plus large de coopération internationale.
Renforcer la stratégie foncière nationale
L’importance d’une politique foncière claire
L’établissement d’une politique foncière nationale est crucial pour guider les réformes nécessaires. Selon le ministre Ayissi, cette politique devra permettre une gestion inclusive et participative, en intégrant tous les acteurs concernés. Un atelier à l’intention des chefs traditionnels est d’ores et déjà programmé avec la GIZ pour renforcer leur implication dans la gestion foncière.
La feuille de route à suivre
Les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avancement de ce chantier. La lettre-circulaire du 02 avril 2025, qui vise à intégrer les chefs traditionnels dans la gestion foncière, sera un élément central de cette démarche. En facilitant une meilleure appropriation des enjeux fonciers par les parties prenantes, le gouvernement espère créer un climat de confiance et de collaboration.
Les perspectives à court et long terme
Une vision d’avenir
À court terme, les travaux en cours posent les bases d’une stratégie nationale de gestion foncière. À long terme, ces initiatives devraient aboutir à une gouvernance foncière plus juste, qui respecte les droits des communautés et préserve les ressources naturelles du Cameroun.
Vers une transformation durable
Alors que le Cameroun s’engage sur cette voie, il est impératif de rester vigilant face aux menaces du spéculatif international. Laissez-nous espérer qu’avec une approche concertée et déterminée, le pays transformera ces défis en véritables opportunités pour le développement durable.
Ce processus collaboratif est non seulement essentiel pour le Cameroun, mais aussi pour l’ensemble de la région, où la question foncière devrait demeurer au cœur des préoccupations politiques et sociales. Les résultats des assises de Yaoundé pourraient bien servir de modèle pour d’autres pays d’Afrique confrontés à des enjeux similaires, mettant en avant l’importance d’une gouvernance foncière proactive et inclusive.
Image suggérée : Un paysage agricole camerounais avec le balisage ALT "Paysage agricole au Cameroun, symbole de la lutte contre l’accaparement des terres."
Cette initiative représente un tournant dans la manière dont le Cameroun aborde ses enjeux fonciers et pourrait poser des jalons pour une gouvernance plus responsable et équitable à l’avenir.