« L’accès à l’information sur les meilleures formations est un impératif »
Salon International sur la Formation Professionnelle et l’Emploi : Un Acte Nécessaire face à un Fléau Mondial
Introduction
Imaginez une jeunesse dynamique, pleine de potentiel, mais se heurtant à un mur invisible : le chômage. Ce tableau, que l’on dresse souvent en chiffres alarmants, représente non seulement une crise économique, mais aussi un véritable désespoir social.Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), le taux de chômage des jeunes dans certaines régions d’Afrique dépasse les 13 %, dépassant largement les moyennes mondiales. Face à ce constat dramatique, l’Association Mbokani Besse a choisi de réagir en organisant le Salon international sur la formation professionnelle et l’emploi (SAFEM) à Obala, du 22 au 24 août 2024. Ce salon a pour objectif de démontrer que le chômage n’est pas une fatalité, mais un enjeu que l’on peut résoudre collectivement.
Les Origines du SAFEM
Le chômage, et plus particulièrement celui des jeunes, représente une inquiétude croissante tant à l’échelle mondiale qu’au niveau local au Cameroun. La situation est d’autant plus préoccupante dans un contexte où les décideurs semblent parfois démunis face à l’ampleur du problème. En évoquant ces difficultés, un ministre français a souligné : « Pour résoudre le problème du chômage, on a tout essayé », soulignant ainsi le sentiment de lassitude qui règne face à cette crise persistante.
Pourtant, au sein de l’Association Mbokani Besse, nous avons fait le choix de l’action. Conscients que la réponse au chômage repose sur des leviers d’action concrets, nous avons inscrit la lutte contre le chômage des jeunes dans notre plan d’action. Le SAFEM a été pensé comme une plateforme d’échanges et d’informations, visant à éclairer les voies possibles pour améliorer l’employabilité des jeunes, explorer des secteurs en plein essor et mettre en avant les initiatives étatiques promouvant la formation professionnelle et l’accès à l’emploi.
Bilan de la Première Édition du SAFEM
L’organisation d’un événement de grande envergure tel que le SAFEM n’est pas une mince affaire, surtout pour une première édition. Pourtant, les retours sont largement positifs. D’un point de vue logistique, l’implication d’institutions, tant nationales qu’internationales, a été un atout majeur. Parmi nos partenaires, nous avons bénéficié du soutien des agences des Nations Unies, telles que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Bureau régional des Nations Unies chargé des droits de l’homme.
Tous les ministères techniques que nous avions sollicités — emploi, formation professionnelle, agriculture, artisanat, entre autres — ont également répondu présent. Cette mobilisation est le reflet de la nécessité d’adresser ce fléau qu’est le chômage et de collaborer dans un cadre concerté pour trouver des solutions. Nous avons aussi vu une belle représentation des instituts de formation professionnelle et de la Chambre d’Agriculture, des Pêches, de l’Élevage et des Forêts du Cameroun (CAPEF). En revanche, nous avons noté une participation plus timidement de la part des entreprises privées, un aspect que nous mettrons en avant dans la préparation de la prochaine édition.
Implication des Partenaires et Intervenants
Un des éléments les plus satisfaisants du SAFEM a été l’engagement fort d’un grand nombre de partenaires dans les divers panels thématiques. Leur présence active témoigne de la pertinence des sujets abordés. La dimension scientifique et technique des interventions souligne l’importance de croiser les savoirs et les expériences pour impacter efficacement l’emploi des jeunes au Cameroun.
Le soutien de la tutelle du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle a aussi conféré une légitimité supplémentaire à notre initiative, en la positionnant comme un complément aux actions de l’État pour l’insertion socioprofessionnelle des jeunes. Ce cadre collaboratif permet de créer un véritable écosystème où chacun peut apporter sa pierre à l’édifice.
Réduction de la Fracture Numérique : Un Enjeu Essentiel
À l’heure où le numérique se généralise, la question de la fracture numérique devient cruciale. Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ? La fracture numérique désigne l’écart entre ceux qui ont accès à Internet et ceux qui n’y ont pas accès. Si cela semble simple, cette notion inclut également des aspects tels que le coût de l’accès, sa qualité, et la pertinence des contenus disponibles.
La disponibilité d’un accès internet dans une région donnée est-elle suffisante ? Les coûts associés sont-ils abordables pour la population locale ? La qualité de la connexion est-elle à la hauteur des besoins ? Enfin, la communauté en ligne maîtrisera-t-elle les compétences requises pour naviguer sur Internet et utiliser les outils numériques à leur avantage ?
Pour naviguer vers un avenir professionnel brillant, l’accès à des informations sur les formations et les opportunités d’emploi est indispensable. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) offrent aujourd’hui une solution puissante pour diffuser largement ces informations. C’est un enjeu que le SAFEM prend très au sérieux, car un accès digital élargi peut transformer la dynamique de l’emploi au Cameroun.
Le Plan d’Action de l’Association Mbokani Besse
L’Association Mbokani Besse ne se limite pas à l’organisation d’événements. Elle a un plan d’action ambitieux et diversifié pour contribuer au développement socioéconomique des populations camerounaises. Les domaines touchés incluent, pour ne citer qu’eux, l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable, l’agriculture et l’élevage.
Les initiatives prévues englobent le renforcement des capacités, l’appui aux micro-projets et l’accompagnement des jeunes, des femmes et des agriculteurs. Récemment, nous avons mené des campagnes de dépistage auprès des populations de Mbokani, touchant 2500 personnes. De plus, nous avons organisé des formations sur la gestion associative et la mise en place de projets pour les réseaux d’associations locaux.
Nous avons également pour objectif de développer des infrastructures vitales, telles que des forages d’eau potable dans certains villages, afin d’améliorer la qualité de vie des communautés. Ce travail de terrain est crucial, car pour réduire le chômage, il faut également s’attaquer à d’autres enjeux sociaux et économiques.
Évaluation Critique des Initiatives
Bien que le bilan du SAFEM et les actions de l’Association Mbokani Besse soient encourageants, une évaluation critique s’impose pour envisager les futurs défis. La participation des entreprises privées est un point à travailler de manière proactive. Ces structures pourraient bénéficier d’une connexion directe avec des jeunes prometteurs, tout en s’engageant à agrandir une main-d’œuvre qualifiée pour leurs activités.
De même, la réduction de la fracture numérique doit être un projet continu. Si l’accès à Internet s’améliore, la formation des utilisateurs aux outils numériques ne doit pas être négligée. La pertinence et le contenu local, qui engendrent davantage d’intérêt, doivent également être au programme des prochaines éditions du SAFEM.
Pour conclure, la place de l’État, des entreprises et de la société civile est primordiale dans cette lutte. La création de synergies autour de projets communs serait, sans aucun doute, bénéfique pour tous.
Conclusion : Vers un Avenir Prometteur
Le chemin est encore long, mais le succès du SAFEM témoigne d’une volonté collective de changer les choses. Au travers de l’échange d’idées et de l’action concrète, nous pouvons ensemble faire reculer le fléau du chômage, particulièrement chez les jeunes du Cameroun.
Les défis que nous affrontons ne sont pas insurmontables. Il s’agit de croire en nos capacités à transformer notre environnement et à agir pour le bien commun. C’est pourquoi nous vous invitons tous, entreprises, institutions et citoyens, à vous impliquer dans cette dynamique. Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir à la hauteur des aspirations de notre jeunesse, car chaque projet, chaque engagement, fait partie d’une solution collective. Le changement est possible, il commence maintenant.