l’AEC condamne la campagne visant à bloquer le projet pétrolier
L’Ouganda face aux défis énergétiques : Débat sur l’avenir de ses ressources énergétiques
Imaginez un pays riche en ressources, où près de la moitié de la population vit dans l’obscurité, luttant pour accéder à l’électricité. C’est la réalité de l’Ouganda, un pays possédant d’énormes réserves de pétrole et de gaz, mais dont les citoyens peinent à bénéficier de ces précieuses ressources. En arrière-plan de ce dilemme se trouvent des organisations comme Climate Rights International (CRI), qui s’opposent au développement de l’industrie pétrolière, affirmant protéger les droits humains et l’environnement. Pourtant, à qui profite réellement cette opposition? La Chambre africaine de l’énergie (AEC), qui représente le secteur énergétique du continent, est ferme dans sa position : l’Ouganda a le droit de développer ses ressources pour sortir de la pauvreté énergétique.
Un potentiel énergétique inexploité
Avec moins de 60 % de taux d’électrification dans les zones urbaines et moins de 20 % dans les zones rurales, l’Ouganda fait face à une crise énergétique majeure. Les réserves de 1,4 milliard de barils de pétrole récupérables et de 500 milliards de pieds cubes de gaz naturel prouveraient être des leviers cruciaux pour le développement économique et social du pays. Au lieu de mettre ces ressources au service de sa population, le pays est confronté à des pressions internationales qui entravent son développement.
Le projet du champ pétrolier de Kingfisher : une lueur d’espoir
Au centre des discussions se trouve le développement du champ pétrolier de Kingfisher, dont le démarrage est prévu pour 2025. Le directeur exécutif de CRI, Brad Adams, a appelé la communauté internationale à se retirer de ce projet, qui a déjà engendré plus de 1 500 emplois pour les Ougandais. Estimé à 560 millions de barils de pétrole, Kingfisher pourrait transformer non seulement l’économie locale mais aussi améliorer les conditions de vie de milliers de gens. En soutenant ce projet, l’Ouganda espère non seulement satisfaire sa demande intérieure de pétrole et de gaz, mais également relancer son économie.
Un soutien qui fait défaut
Malgré l’enthousiasme et la volonté manifeste du gouvernement ougandais d’exploiter ses ressources pour garantir un approvisionnement énergétique fiable, le manque d’investissement demeure un frein. Cela découle en grande partie de l’ingérence des nations développées qui, sous prétexte de protection de l’environnement, paralysent le développement énergétique en Afrique. Ce constat soulève des questions pertinentes sur l’équité des critères d’évaluation environnementale appliqués différemment dans les pays du Nord et ceux du Sud.
Une pression internationale croissante
Alors que les Ougandais travaillent activement pour subvenir à leurs besoins quotidiens, il est révélateur que la production mensuelle de pétrole brut aux États-Unis a atteint un chiffre record de plus de 13,3 millions de barils par jour en décembre 2023. Paradoxalement, cette production se poursuit alors que les appels à une transition énergétique mondiale vers les énergies renouvelables se font plus pressants. Alors que l’Ouganda lutte pour obtenir un soutien financier pour développer ses propres ressources, des pays riches continuent d’extraire et de consommer des ressources énergétiques à des échelles étonnantes.
Comparaisons internationales et hypocrisie des politiques
Examinons d’autres pays qui, eux, ne font pas face aux mêmes pressions. La Norvège, par exemple, a atteint une production quotidienne moyenne de gaz de 11,4 milliards de pieds cubes, et plus de 2 millions de barils de pétrole. Le Royaume-Uni, quant à lui, utilise un immense demi-million de tonnes de charbon pour sa production d’énergie, tandis que l’Allemagne demeure le quatrième consommateur mondial de charbon avec 257 millions de tonnes. Ces chiffres illustrent une hypocrisie manifeste dans le discours international sur l’énergie et l’environnement ; les grands pays consommateurs cherchent à interdire aux pays en développement d’exploiter leurs propres ressources tout en continuant leurs activités d’extraction.
Les accusations du CRI et leur impact sur le développement
Récemment, le CRI a publié un rapport de 156 pages alléguant des violations des droits humains et des dommages environnementaux autour du site de Kingfisher. Ces accusations, si elles sont avérées, méritent une attention sérieuse. Toutefois, il est essentiel de distinguer la réalité de la rhétorique. Après plusieurs visites sur le terrain, la Chambre africaine de l’énergie a catégoriquement réfuté ces accusations, soutenant que le projet respecte les normes environnementales et économiques nécessaires. L’organisation invite le CRI à se pencher également sur les pratiques des pays qui continuent d’extraire leurs ressources énergétiques sans en rendre compte.
Appel à la solidarité et à la libre exploitation des ressources
La position de l’AEC est claire : au lieu d’imposer des conditions restrictives à l’Ouganda, les organisations internationales devraient encourager le développement responsable des ressources locales. Comme l’a déclaré NJ Ayuk, président exécutif de l’AEC, « Le moment est venu pour l’Ouganda d’exploiter ses ressources immensément précieuses… L’Afrique ne cédera pas à la coercition internationale qui l’empêche de produire de l’énergie et d’apporter des richesses à sa population. » Cette déclaration reflète une aspiration collective à ne pas succomber aux diktats extérieurs qui pourraient maintenir l’Afrique dans un cycle de pauvreté énergétique.
Pérennité et responsabilité : la clé d’un développement harmonieux
Alors qu’il est crucial de développer les ressources énergétiques, il est tout aussi important de le faire de manière durable et respectueuse de l’environnement. L’AEC plaide pour une approche qui non seulement favorise le développement économique, mais aussi garantit une gestion responsable des ressources naturelles. Les pays africains doivent tirer parti de leur potentiel énergétique tout en s’engageant dans des stratégies écologiques qui bénéficieront à leur peuple sur le long terme.
Conclusion : Une vision d’avenir pour l’Ouganda et l’Afrique
Le défi du développement énergétique en Afrique, et plus spécifiquement en Ouganda, reste colossal, mais il est impératif de ne pas laisser les discours et les politiques internationales étouffer l’espoir d’un avenir éclairé. L’immense potentiel pétrolier et gazier de l’Ouganda pourrait améliorer la qualité de vie de millions de citoyens, offrir des opportunités d’emploi et favoriser la croissance économique. Il est temps que l’Ouganda puisse pleinement développer ses ressources, indépendamment des pressions extérieures. Le défi n’est pas uniquement économique ou environnemental, mais profondément humain. Chaque Ougandais mérite l’accès à l’énergie, à la lumière et à un avenir de prospérité.
C’est un appel à l’unité pour que les pays africains, et en particulier l’Ouganda, soient associés à la conversation sur le futur énergétique du monde, et ce, de manière équitable et respectueuse. L’Afrique est prête à prendre en main son avenir énergétique; il est temps que le monde l’écoute.