L’Afrique est confrontée à une pauvreté et à des difficultés économiques massives au nom de la lutte contre le changement climatique

**Introduction : Un appel à la réflexion sur l’avenir énergétique de l’Afrique**

Imaginez un continent riche de ressources naturelles, dont les vastes étendues sont peuplées d’hommes et de femmes qui aspirent à un avenir lumineux, mais qui sont souvent plongés dans l’obscurité. L’Afrique abonde en pétrole, en gaz et en charbon, mais ces précieuses ressources sont souvent perçues comme des fardeaux plutôt que comme des opportunités. Récemment, des institutions influentes comme la Banque mondiale et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont annoncé leur retrait du soutien à la production de combustibles fossiles en Afrique. Cette décision, bien que motivée par de nobles intentions d’orienter le continent vers une transition énergétique durable, a soulevé des questions cruciales sur la capacité de l’Afrique à évoluer vers un avenir énergétique viable tout en répondant aux besoins de sa population.

Les répercussions de cette décision sont d’autant plus alarmantes qu’elles surviennent à un moment où des géants de l’investissement, tels que BlackRock, qui gère un portefeuille colossal de 7 000 milliards de dollars, et la Royal Bank of Scotland, se désengagent également du secteur des combustibles fossiles. Les voix s’élèvent contre cette dynamique, mettant en lumière l’absurdité d’une critique émise par la Banque d’Angleterre contre un membre de son conseil d’administration représentant une compagnie pétrolière. Tout cela laisse présager une pression croissante pour forcer l’Afrique à réduire son utilisation des combustibles fossiles, personnalité de la critique qui semble omettre la réalité du continent.

**Un regard critique sur la pression internationale**

Alors que divers organismes internationaux et ONG, soutenus par des fonds occidentaux, exhortent l’Union africaine à abandonner rapidement les combustibles fossiles, la question centrale demeure : que signifie réellement cette transition pour les millions d’Africains qui manquent d’accès à des sources d’énergie fiables ? La réponse semble nébuleuse. Tout en reconnaissant l’urgence de la crise climatique, nous devons veiller à ce que les initiatives environnementales ne nuisent pas à notre potentiel à exploiter nos ressources naturelles de manière à favoriser le développement économique et le bien-être de nos populations.

**Prioriser les besoins énergétiques du continent**

Les défis que pose l’accès à l’énergie en Afrique sont immenses. Actuellement, plus de 600 millions d’Africains vivent dans une obscurité permanente, privés d’électricité. Dans le discours de 2021 du regretté secrétaire général de l’OPEP, Mohammed Barkindo, il a été souligné que près d’un milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité et que trois milliards manquent de combustibles modernes pour cuisiner. Cela ne représente pas de simples chiffres sur une page, mais des vies humaines qui méritent une attention urgente. Au sein de l’Afrique subsaharienne, plus de 620 millions de personnes sont encore sans électricité, et la situation pourrait s’aggraver pire, prédit l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui évalue qu’en 2040, 75 % de cette région pourrait demeurer dans l’obscurité.

Pourquoi en est-il ainsi ? La croissance démographique explosive dépasse de loin l’extension des infrastructures. Comme je l’ai détaillé dans mon livre, **« Une transition juste : Résorber la pauvreté énergétique grâce à un mix énergétique »**, cette pénurie d’électricité n’est pas seulement un inconvénient : elle empêche l’accès aux soins de santé modernes, expose la population à des polluants dangereux dans les habitations, et maintient le cycle de la pauvreté. Les écoles, les usines et les entreprises sanitaires sont à l’arrêt, freinant ainsi toute opportunité de croissance.

**Exploiter les ressources naturelles pour un avenir énergétique durable**

Face à ce constat, il est impératif de considérer l’exploitation stratégique des ressources en gaz naturel comme une clé pour surmonter la pauvreté énergétique. En 2024, l’Afrique détient environ 503,3 trillions de pieds cubes de réserves prouvées de gaz naturel. Pourquoi ne pas utiliser ce gaz pour produire de l’électricité de manière plus rapide et moins polluante que d’autres sources ? Le gaz naturel, par exemple, émet moins de dioxyde de carbone que le charbon ou le diesel, est présent dans de nombreuses régions, et son coût est récemment tombé. En intégrant ce gaz avec des énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire, l’Afrique peut effectivement créer un avenir énergétique durable et fiable.

C’est un parcours semé d’embûches, et la mise en place d’accords commerciaux intra-africains est essentielle pour garantir que le gaz naturel soit accessible aux pays en manque d’énergie. Par ailleurs, la coopération entre les producteurs d’électricité favorisera cette transition. Tandis que des pays comme la Namibie mettent en évidence des découvertes significatives par TotalEnergies, Shell et Galp Energia, d’autres nations comme le Mozambique, le Ghana et la Côte d’Ivoire récoltent les bénéfices d’investissements directs dans des projets d’énergie naturelle.

**Les entreprises africaines à l’avant-garde**

Parlons également des entreprises africaines qui participent activement à la dynamique énergétique en Afrique. Une dévalorisation des combustibles fossiles aurait des conséquences négatives sur plusieurs entreprises pétrolières et gazières, qu’elles soient locales ou internationales, qui dirigent leurs efforts vers des projets durables tout en contribuant à l’économie locale. Des compagnies telles qu’Oando Plc, Etu Energias, et Seplat Energy PLC s’illustrent dans des initiatives favorisant la communauté, créant des emplois et développant des partenariats avec des fournisseurs africains. Ces entreprises représentent un pilier important du développement économique qui ne peut être ignoré.

Mais l’apport de l’Afrique au marché mondial ne doit pas se limiter à l’extraction. Une initiative cruciale est celle de la monétisation de nos ressources pétrolières et gazières pour répondre non seulement aux besoins internes, mais aussi à ceux de l’international. Les innovations autour de la conversion du gaz naturel en produits à valeur ajoutée – carburants liquides pour les transports ou autres matières premières – pourraient concentrer les revenus nécessaires pour construire des infrastructures essentielles et diversifier nos économies.

Prenons l’exemple inspirant de la Guinée équatoriale : les projets de monétisation de ses réserves de gaz naturel ont mené à la mise en place d’infrastructures cruciales, générant des recettes et stimulant le développement. Ce modèle pourrait être un guide pour d’autres pays cherchant à exploiter leurs propres ressources.

**Le potentiel africain et nos limitations temporelles**

Je suis conscient que ce chemin n’est pas sans défis. Plusieurs obstacles pratiques existent, mais des solutions sont à notre portée. Mes livres, **« Des milliards en jeu »** et **« Big Barrels : Le pétrole et le gaz africains et la quête de la prospérité »**, contiennent des stratégies réalisables qui ouvrent la voie vers ce que l’on pourrait appeler le rêve énergétique africain. Il est essentiel de considérer que l’utilisation judicieuse des ressources pétrolières et gazières ne sert pas le simple enrichissement d’une minorité, mais bien au contraire, pourrait garantir un avenir meilleur pour tous les Africains.

**Conclusion : Vers un avenir énergétique partagé**

Dans cette dynamique de transition énergétique, nous devons repenser notre approche. Le désengagement vis-à-vis des combustibles fossiles pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour un continent encore en quête de solutions énergétiques durables. Il est impératif que cette évolution se fasse de manière réfléchie, équilibrant impérativement les objectifs écologiques avec les besoins fondamentaux de millions d’Africains.

Pour finir, il est essentiel de conclure en affirmant que l’Afrique a la capacité de construire un avenir énergétique éclairé, utilisant ses propres ressources pour subvenir à ses besoins et assurer à sa population un cadre de vie adéquat. Ce chemin vers la durabilité doit être guidé par la sagesse de ceux qui connaissent le continent, et non par des vulnérabilités externes. Chaque pas vers un avenir énergétique conscient est une victoire pour l’Afrique – un avenir où le pétrole et le gaz, et les énergies renouvelables, cohabitent en harmonie pour le bien-être de tous. Ensemble, construisons cet avenir, car nous en avons le potentiel et le droit.