L’AILC engage un dialogue urgent avec les Églises évangéliques : Mobilisation contre la corruption au Tchad

La lutte contre la corruption au Tchad prend un tournant significatif. Ce 10 juin 2025, l’Agence nationale d’investigation et de lutte contre la corruption (AILC) a lancé une mission de sensibilisation à N’Djamena. L’institution, jugée cruciale dans l’effort de redressement éthique et financier du pays, se tourne vers les leaders religieux pour un soutien moral dans ce combat indispensable. Dans un contexte où le rapport 2024 sur la corruption dans le monde signale le Tchad parmi les pays les plus touchés, cette initiative apparaît comme une réponse urgente à une problématique qui gangrène la société.

Pourquoi l’AILC se tourne-t-elle vers les Églises évangéliques ?

Un enjeu national majeur

La corruption est un fléau qui mine les fondements mêmes de l’État et compromet le développement socio-économique du Tchad. Selon des études récentes, près de 40 % des Tchadiens estiment que la corruption est le principal obstacle à la prospérité du pays. En se rapprochant des Églises évangéliques à travers l’Entente des Églises des missions évangéliques du Tchad (EEMET), l’AILC espère mobiliser des forces morales pour combattre cette problématique.

Une coalition nécessaire

Conduite par le contrôleur général Ousman Abdraman Djougourou, l’émissaire de l’AILC a commencé cette campagne par une rencontre solennelle avec les leaders de l’EEMET. « La lutte contre la corruption requiert une mobilisation collective. Les Églises, en tant que piliers de notre société, peuvent jouer un rôle structurant dans cette démarche », a affirmé M. Djougourou, soulignant l’importance d’une collaboration étroite avec les acteurs sociaux.

Les Églises évangéliques : un soutien inédit

L’engagement des leaders religieux

Dr Djimalngar Madjibaye, secrétaire général de l’EEMET, a montré un soutien indéfectible envers l’initiative de l’AILC. « La corruption est un péché grave qui va à l’encontre des valeurs chrétiennes. Nous, en tant que leaders spirituels, avons un devoir d’éradiquer ce fléau », a affirmé Dr Madjibaye. Ses déclarations révèlent que les Églises sont prêtes à s’engager dans cette lutte, témoignant de leur volonté de redresser les pratiques déviantes.

Les implications pour la société

L’engagement des Églises à combattre la corruption pourrait ouvrir la voie à une transformation des mentalités. En intégrant des messages moraux contre la malversation au sein de leurs sermons, les leaders religieux peuvent insuffler un nouvel esprit au sein de leurs communautés. La mission de l’AILC pourrait ainsi atteindre des échos dans les strates les plus profondes de la société, stimulant une adhésion populaire à cette lutte essentielle.

Une approche collaborative pour un impact durable

La nécessité d’une sensibilisation citoyenne

Pour que la lutte contre la corruption soit efficace, il est impératif d’amplifier la sensibilisation au sein de la population. L’AILC et les Églises prévoient des campagnes de sensibilisation dans les quartiers, utilisant des forums, des séminaires et des ateliers pour discuter des impacts de la corruption sur la vie quotidienne des Tchadiens. L’éducation des citoyens sur leurs droits et devoirs constitue un levier majeur dans cette lutte.

Des exemples régionaux inspirants

D’autres pays africains, tels que le Sénégal et le Ghana, ont montré que l’implication des institutions religieuses peut porter ses fruits. Des initiatives similaires ont permis d’améliorer significativement la transparence et de réduire les actes de corruption. Ces exemples révèlent qu’avec une mobilisation efficace et une coopération interinstitutionnelle, il est possible de créer un environnement propice à la bonne gouvernance.

Enjeux et perspectives à court terme

Un regard vigilant sur la mise en œuvre

La mission de l’AILC à N’Djamena marque un début prometteur, mais plusieurs défis restent à relever. Les leaders religieux sont conscients qu’ils devront faire face à des résistances. « Nous savons que certains s’opposeront à nos efforts, mais nous sommes unis dans notre conviction que la vérité finira par triompher », a déclaré M. Djougourou.

L’importance du suivi et de l’évaluation

Pour assurer la durabilité de cette collaboration, l’AILC prévoit d’évaluer régulièrement les résultats de ces initiatives. Des études de cas seront mises en place pour mesurer l’efficacité des campagnes de sensibilisation et leur impact sur les convictions et comportements des citoyens face à la corruption.

Conclusion : un nouvel élan pour le Tchad

La rencontre entre l’AILC et les Églises est une étape clé dans la lutte contre la corruption au Tchad. En unissant leurs efforts, ces entités espèrent créer une dynamique positive qui pourrait transformer la société tchadienne. Les perspectives s’annoncent encourageantes, non seulement pour la crédibilité des institutions, mais également pour l’espoir d’un avenir sans corruption où chaque Tchadien pourrait bénéficier de ses droits pleinement.

La route à parcourir reste semée d’embûches, mais l’engagement des acteurs de la société civile et des institutions religieuses pourrait engendrer un changement durable. En cette période cruciale, la mobilisation de tous les Tchadiens est plus que nécessaire pour un redressement éthique et une justice sociale inclusive et équitable.

Images recommandées :

1. [Image d’un séminaire de sensibilisation à la corruption – ALT : Séminaire de l’AILC sur la lutte contre la corruption]
2. [Image de leaders religieux unis pour la lutte anticorruption – ALT : Leaders religieux du Tchad soutiennent la lutte contre la corruption]

Le Tchad prend ainsi un virage significatif vers une gouvernance plus responsable et transparente, rappelant que chaque voix, chaque action compte dans cette quête de justice et d’intégrité.