Au Ouaddaï, l’ASPAC-BM lance ses activités pour préserver le patrimoine culturel en péril

Le 20 mai 2025, la ville d’Abéché a été le théâtre d’un événement marquant : le lancement officiel des activités de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine culturel du monde (ASPAC-BM). Sous le thème « Valorisation du patrimoine culturel du Beri », cette conférence-débat animée par le secrétaire général, Babikir Djimi, met en lumière l’importance de la culture Zakhawa à une époque où elle est menacée. Avec l’émergence de cette nouvelle association vient un espoir de préservation d’un héritage culturel riche mais vulnérable.

La genèse de l’ASPAC-BM : Une réponse collective aux défis culturels

Une initiative symbolique du 03 avril 2025

L’ASPAC-BM a été créée le 3 avril 2025, à une époque où le patrimoine culturel et immatériel est de plus en plus menacé par les dynamiques modernes. Ce projet rassemble des leaders traditionnels, des intellectuels dont le Sultan du Dar Zakhawa, ainsi que des historiens et écrivains, illustrant une volonté collective de préserver la mémoire et l’identité culturelle de la région.

La nécessité d’une mobilisation générale

Lors de la conférence d’Abéché, Babikir Djimi a souligné que la volonté de cette association est de passer à l’action face à l’urgence de protéger les éléments constitutifs de la culture Zakhawa. Dans une région où le quotidien est souvent dicté par des enjeux économiques et sociaux, cette démarche se veut un phare pour les jeunes générations et un appel à l’engagement communautaire.

La richesse du patrimoine culturel Zakhawa : une mosaïque à préserver

Une culture à la fois matérielle et immatérielle

Babikir Djimi a expliqué que la culture Zakhawa se compose d’un éventail d’éléments matériels et immatériels, incluant des outils, des territoires, des us et coutumes, ainsi que la langue et le dogme. Cette richesse culturelle ne doit pas être considérée comme un vestige du passé, mais comme un socle sur lequel bâtir l’avenir.

Collecte et conservation : des priorités pour l’ASPAC-BM

La collecte des objets et traditions, en collaboration avec les chefferies traditionnelles, est une étape cruciale pour l’association. Cette méthode intégrative permettra non seulement de préserver les artefacts, mais aussi de maintenir vivante la mémoire collective associée à ces éléments. En effet, 75 % des jeunes disent vouloir se reconnecter à leur culture ancestrale, comme l’a révélé une enquête récente.

Des projets ambitieux pour valoriser la culture

La création d’un musée : un projet phare

L’une des réalisations envisagées par l’ASPAC-BM est l’établissement d’un musée dédié à la culture Zakhawa. Cette initiative représenterait non seulement un espace de conservation, mais aussi un lieu d’éducation et de sensibilisation pour les jeunes et l’ensemble de la communauté. Un musée pourrait valoriser le patrimoine local en attirant des visiteurs, tout en générant des revenus pour des projets futurs.

Festivals et événements : un pont entre le passé et le présent

L’ASPAC-BM prévoit d’organiser divers événements tels que des festivals et des foires, permettant de mettre en avant les traditions et coutumes locales. Ces rassemblements festifs peuvent offrir une plateforme aux artisans locaux tout en renforçant l’identité culturelle. Des experts en développement culturel estiment que de tels événements pourraient dynamiser l’économie locale, attirant ainsi l’attention des médias et des touristes.

Appel à la jeunesse : redécouvrir ses racines

L’implication des jeunes : clé de la pérennité culturelle

Babikir Djimi a lancé un appel vibrant aux jeunes de la région pour qu’ils s’impliquent dans la valorisation de leur culture. « Si nous voulons que la culture Zakhawa perdure, il est essentiel d’éduquer et d’engager nos jeunes dans cette quête de préservation », a-t-il affirmé. Il est crucial que la génération actuelle prenne à cœur la transmission des valeurs et traditions de ses ancêtres.

Valoriser la diversité culturelle : un défi à relever

Tout en promouvant la culture Zakhawa, l’ASPAC-BM encourage également un dialogue interculturel. La coexistence avec les influences occidentales est perçue non pas comme une menace, mais comme une opportunité d’enrichissement mutuel. L’organisation se veut un lieu de rencontre entre différentes civilisations et un moteur d’échanges constructifs.

Perspectives d’avenir : un engagement durable

Des objectifs clairs pour l’ASPAC-BM

Les prochaines étapes pour l’ASPAC-BM incluent non seulement la construction du musée, mais également des programmes éducatifs dans les écoles pour sensibiliser les jeunes à la richesse du patrimoine Zakhawa. Des initiatives comme la création d’un centre culturel sont en réflexion, visant à établir un cadre éducatif solide autour de l’histoire et des traditions locales.

Un impact régional significatif

L’aspiration de l’ASPAC-BM ne s’arrête pas aux frontières du Ouaddaï. La plupart des initiatives sont également conçues pour avoir un impact à l’échelle nationale, en intéressant d’autres régions et localités à embrasser une démarche similaire. Si chaque zone culturelle s’engage dans une telle préservation, une synergie nationale pourra se former, renforçant ainsi l’identité nationale tchadienne.

Conclusion : une lueur d’espoir pour la culture Zakhawa

Le lancement officiel des activités de l’ASPAC-BM constitue une première étape décisive vers la préservation de la culture Zakhawa. Grâce à un engagement collectif et à des projets ambitieux, cette initiative offre des perspectives prometteuses tant pour le présent que pour l’avenir. En plaçant les jeunes au cœur de cette dynamique, l’association semence déjà les germes d’une renaissance culturelle.

L’avenir s’annonce encourageant, mais la vigilance demeure de mise. Dans un monde en constante évolution, le défi reste de concilier modernité et tradition, tout en nourrissant un dialogue constructif entre toutes les cultures.

— Une route longue mais indispensable à parcourir pour garantir que le patrimoine Zakhawa continue de résonner à travers les générations futures.