l’association culturelle Haut Niveau Production s’engage à promouvoir la paix

La Paix par la Culture : Un Engagement Requiert des Actions

Le 16 janvier 2025, une conférence de presse marquante s’est tenue dans le quartier vibrant de Chagoua, au cœur du 7ème arrondissement de N’Djamena. Cette rencontre, organisée par l’association culturelle Haut Niveau Production, avait pour but de faire connaître le projet « Ni dorou afé », une initiative qui porte en elle l’espoir d’un avenir meilleur. « Ni dorou afé », qui se traduit par « nous voulons la paix » en arabe local, est un cri du cœur, une aspiration si poignante dans un pays qui lutte depuis des décennies contre les conséquences de conflits internes.

La problématique de la paix au Tchad ne peut être mise de côté ; elle est inscrite dans l’ADN de chaque activité culturelle, chaque engagement social. Pour illustrer cette réalité, il suffit de poser cette question : combien de jeunes tchadiens, aujourd’hui, rêvent de coexistence pacifique dans un environnement exempt de la violence et des tensions intercommunautaires qui ont jalonné leur passé ? Ce projet vise à répondre à cette quête légitime.

Un Échange Essentiel avec les Médias

À l’ouverture de la conférence, Cach Cach, le directeur artistique de l’association, a insisté sur l’importance cruciale de dialoguer avec les médias pour porter le projet « Ni dorou afé » vers une reconnaissance tant nationale qu’internationale. À une époque où les nouvelles circulent rapidement, il est essentiel de sensibiliser et d’informer l’opinion publique sur les questions de paix et de cohésion sociale. La collaboration avec les médias s’avère donc être un levier stratégique pour l’impact que ce projet aspire à avoir.

Le projet « Ni dorou afé » n’est pas simplement un ensemble d’activités, mais une initiative profondément enracinée dans le besoin de prévenir les conflits au sein des collèges et lycées de la capitale. En engageant les jeunes dans des activités artistiques et culturelles, on leur offre des outils pour véhiculer des messages de paix et d’unité, tout en les éloignant du cycle de la violence.

Un Soutien Indéfectible

Il convient de souligner que « Ni dorou afé » fait partie des 30 projets sélectionnés qui bénéficient d’un soutien technique et financier de 90 % du projet « Lel Afé culture et prévention des crises », sous l’égide de la GIZ Tchad et financé par le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères. Cet accompagnement substantiel témoigne de la reconnaissance internationale des défis que le Tchad doit relever en matière de paix et de stabilité.

Du 23 janvier au 30 mai 2025, les activités menées dans cinq lycées réputés de N’Djamena, comme le lycée Félix Eboué et le lycée Féminin, seront l’occasion d’offrir des formations ainsi que des spectacles de théâtre et de danse. Ces occasions ne se limitent pas à divertir ; elles visent également à éveiller les consciences sur l’importance d’une société pacifique et unie.

Un Constat Alarmant

Les conférenciers présents lors de l’événement ont mis en lumière des chiffres et des événements marquants qui montrent que, bien qu’ayant célébré 65 ans d’indépendance, le Tchad est toujours confronté à des conflits latents. Les blessures laissées par les guerres, les troubles politiques et les tensions intercommunautaires continuent de freiner le développement du pays.

Un retour sur l’histoire rappelle que la guerre civile de 1979 a éclaté dans un lycée de N’Djamena, marquant un tournant tragique dont les répercussions sont encore ressenties aujourd’hui. Sur près de quatre décennies, des générations entières ont été marquées, non seulement par la guerre, mais par l’idée qu’un « autre » est en réalité un « ennemi ». Les retours de cette histoire tragique soulignent l’urgence de mener une véritable culture de la paix, entre de jeunes élèves qui n’ont pas vécu ces événements, mais en héritent les conséquences.

Promouvoir la Culture de la Paix

Selon les intervenants, il est de la plus haute importance d’inclure dans les programmes scolaires des initiatives qui encouragent la cohésion sociale. Les jeunes doivent non seulement être informés des enjeux de conflits, mais surtout apprendre à développer des mécanismes de résolution pacifique des différends. La conscientisation des générations futures au sein des établissements d’enseignement secondaire est, à cet égard, une étape primordiale.

L’art et la culture, comme l’a souligné l’un des conférenciers, représentent des solutions vitales pour restaurer la paix et favoriser la cohésion sociale dans une nation comme le Tchad, où les distinctions entre Nord et Sud, chrétiens et musulmans, alimentent des tensions persistantes. C’est ainsi que l’art transcende les clivages et permet d’explorer les similitudes humaines.

Un Engagement Positif

Loin de se contenter de slogans, l’association culturelle Haut Niveau Production, à travers son projet « Ni dorou afé », démontre que la culture est au cœur du développement sociopolitique et économique du pays. Le théâtre, en particulier, est utilisé comme moyen d’éducation, offrant aux jeunes non seulement une plateforme pour exprimer leurs émotions mais aussi pour comprendre les valeurs de paix, de respect et d’unité.

Dans ses plans d’action pour 2024-2025, l’association oriente clairement ses efforts vers les structures éducatives. La jeunesse est, sans conteste, le pilier du développement d’une nation. Élever les jeunes à travers l’éducation de qualité et des initiatives artistiques ne sera pas un simple acte, mais une déclaration décisive pour un avenir meilleur.

Critique Constructive et Perspectives d’Avenir

Si de telles initiatives sont plus que nécessaires, elles nécessitent un soutien holistique, dépassant le cadre des projets isolés. Une approche intégrative qui englobe les parents, les éducateurs et les leaders communautaires peut renforcer l’impact de tels programmes. De plus, la pérennisation de ces projets au-delà de leur durée initiale est cruciale pour assurer un changement durable dans la mentalité et le comportement des jeunes.

Par ailleurs, le développement de partenariats avec d’autres organisations non gouvernementales et des institutions culturelles pourrait enrichir le projet de nouvelles perspectives et ressources. En assurant un échange de savoir-faire et d’expériences, on favorisera une réponse collective plus soutenue aux défis que traverse le Tchad.

Conclusion

La réussite du projet « Ni dorou afé » est plus qu’une question de culture ou d’éducation ; elle est une nécessité existentielle. En insufflant un désir vibrant de paix au sein des jeunes, l’association culturelle Haut Niveau Production s’engage dans une lutte décisive contre l’oubli et le rejet de l’autre.

Il est temps de se mobiliser collectivement, d’encourager notre jeunesse à rêver d’une société unie et pacifique, et de contribuer à l’épanouissement d’un Tchad en paix. Unissons nos forces pour transformer ce rêve en réalité. La paix n’est pas une destination, mais un chemin à parcourir ensemble, avec détermination et espoir.