« Le Barreau attend un geste décisif concernant la situation des détenus suite au 20 octobre »
Dans son mot de bienvenue, la présidente du comité d’organisation, Azora Laeticia Betel, a exprimé sa reconnaissance à tous ceux qui ont pris part à cette cérémonie, témoignant ainsi de l’intérêt particulier accordé au barreau et de la solidarité au grand défi que relève ce jeune barreau sur le plan national et international. Selon elle, cette circonstance connaît un caractère non seulement festif mais appelle également à réfléchir sur le rôle que doivent assumer les avocats pendant cette période de transition.
Le bâtonnier du barreau du Tchad, Me. Djerandi Dionro Laguerre, a rappelé la loi régissant la profession d’avocat et a souligné l’importance des principes de base permettant aux avocats d’exercer librement leurs fonctions sans entrave, intimidation ni harcèlement. Il a également réitéré le souhait du barreau de voir mettre en place une commission d’enquête indépendante, placée sous la supervision d’une institution internationale crédible, afin de faire la lumière sur les événements tragiques du 20 octobre 2022, et a réclamé un acte fort de la part du gouvernement de transition pour résoudre la situation des personnes détenues.
« Nous sollicitons pour les jours à venir un acte fort de votre part concernant la situation des personnes détenues suite aux événements du 20 octobre dernier », a réclamé Me Djerandi Dionro Laguerre. « L’exercice libre, en toute sécurité de la profession d’avocat et l’indépendance du barreau sont des caractéristiques fondamentales d’une bonne administration », a-t-il également relevé.
Lors de son discours, le président de la transition, Mahamat Idriss Deby Itno, a qualifié la cérémonie de célébration d’un métier qui est l’un des maillons essentiels pour le dispositif judiciaire tchadien, au-delà de sa dimension festive. Il a souligné les difficultés de l’appareil judiciaire tchadien en affirmant que « la justice tchadienne va mal ». Le président a également promis de ne plus être le président du Conseil supérieur de la magistrature lors de la prochaine constitution, afin de permettre une véritable séparation des trois pouvoirs.