Le CEDPE rassemble des leaders d’opinion pour explorer le rôle clé de l’Union Africaine dans la paix et la sécurité en Afrique centrale : Tout ce qu’il faut retenir aujourd’hui !

Le CEDPE souligne l’importance de l’UA dans la sécurité en Afrique centrale : enjeux et perspectives

N’Djamena, 19 avril 2025 – Lors d’une table ronde de haut niveau organisée par le Centre d’Études pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE), des experts renommés se sont réunis pour discuter du rôle crucial de l’Union africaine (UA) dans la gouvernance de la paix et de la sécurité en Afrique centrale. Cet événement intervient dans un contexte où les crises et tensions géopolitiques connaissent une augmentation significative, exacerbées par des conflits persistants et des défis socio-économiques dans la région. Les réflexions des intervenants mettent en lumière à la fois les avancées réalisées et les nombreuses limites de l’UA face aux crises, en particulier celle du Soudan qui impacte directement le Tchad.

L’Union africaine : Une actrice indispensable mais limitée

Rôle stabilisateur de l’UA au Tchad après la mort d’Idriss Déby

Kébir Mahamat Abdoulaye, politologue tchadien de renom, a été l’un des premiers à prendre la parole lors de la table ronde. Il a mis en exergue l’urgence et la nécessité d’un soutien diplomatique renforcé de l’UA au Tchad depuis la disparition du Maréchal Idriss Déby Itno en 2021. Beaucoup craignaient que cette tragédie ne plonge le pays dans le chaos. Pourtant, la réalité a été toute autre grâce à l’intervention rapide de l’UA.

« L’UA a joué un rôle essentiel dans la mise en place d’un dialogue national inclusif, favorisant la transition pacifique au Tchad. Son soutien au Conseil militaire de transition a permis d’éviter une guerre civile, renforçant ainsi la stabilité dans cette région critique », a-t-il déclaré.

Cependant, Nubia Mahamat Abdoulaye n’a pas manqué de rappeler que cette efficacité contraste largement avec l’inaction de l’UA face aux crises au Soudan. « L’UA a-t-elle été capable d’agir de manière décisive pour arrêter la guerre au Soudan ? La réponse est non », a-t-il affirmé. Il a souligné l’interconnexion des crises régionales, évoquant les 1000 kilomètres de frontières communes entre le Tchad et le Soudan, ainsi que les millions de personnes qui vivent de part et d’autre.

Les outils de l’UA : État des lieux

Une diplomatie en quête de moyens

Ibrahim Moussa, analyste des tensions émergentes, a présenté une analyse plus nuancée sur les capacités de l’UA. Il a reconnu que l’organisation dispose d’outils diplomatiques et de mécanismes de médiation, bien que ceux-ci soient souvent sous-utilisés à cause de budgets limités. « L’absence d’une force militaire intégrée reste un véritable handicap pour l’UA. Sa capacité d’action est freinée par le manque de financements et d’infrastructures efficaces », a-t-il expliqué.

Moussa a également insisté sur l’importance de réconcilier les approches traditionnelles aux défis contemporains, notamment en intégrant les leaders communautaires dans les processus de résolution des conflits.

Les recommandations des experts

Au-delà des diagnostics : l’appel à l’action concrète

Ibrahim Moussa a également dénoncé le fossé entre les recommandations formulées lors des nombreuses conférences et l’implication concrète des institutions. « Il est crucial que tous les acteurs, y compris la société civile, s’impliquent activement dans la mise en œuvre des solutions », a-t-il ajouté. Les commentaires des participants ont souligné que les solutions locales, soutenues par les efforts régionaux, semblent souvent plus efficaces que les approches continentales.

Perspectives d’avenir : Un cadre aux multiples défis

Un besoin de synergie entre les forces régionales et l’UA

Un participant a évoqué l’efficacité des interventions tchadiennes au Mali et la nécessité d’un alignement des efforts au niveau sous-régional. « Les réalités locales exigent des solutions ancrées dans la réalité des populations plutôt qu’une approche uniforme imposée par le haut », a-t-il précisé.

La question de l’avenir de l’UA et de son rôle face aux crises est désormais plus pressante que jamais. L’UA restera-t-elle un acteur secondaire face aux enjeux régionaux, ou parviendra-t-elle à redynamiser ses efforts en matière de sécurité et de médiation ?

Conclusion : Un avenir à construire ensemble

Les discussions tenues lors de cette table ronde soulignent la complexe dynamique de paix et de sécurité en Afrique centrale. Bien que l’Union africaine ait démontré ses capacités à être un acteur stabilisateur au Tchad, les défis persistent, notamment en matière de réactivité face aux catastrophes.

Le CEDPE appelle à une mobilisation collective, incitant tous les acteurs à dépasser le stade des constats pour passer à l’action. Dans un contexte où la paix est un bien commun, chaque voix compte, et chaque initiative peut donner lieu à des solutions durables. L’avenir de la sécurité en Afrique centrale repose sur notre capacité à collaborer et à tirer les enseignements des crises passées pour bâtir un avenir harmonieux.