le chef de l’État visite un champ d’ananas en expérimentation
Économie et Défense : Un Nouveau Souffle pour le Burkina Faso
Le 23 décembre 2024, une scène inattendue a eu lieu au Camp Naba-Koom 2. Le capitaine Ibrahim Traore, président du Faso et chef de l’État, s’est rendu sur un champ d’ananas en cours d’expérimentation, pour découvrir une initiative novatrice qui marie agriculture et armée. Dans un monde où les tensions et les crises sont omniprésentes, cette approche audacieuse nous rappelle une vérité fondamentale : l’armée peut aussi être un moteur de développement économique. Selon les statistiques de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la production agricole est un pilier essentiel pour l’économie des pays en développement, et le Burkina Faso ne fait pas exception. Cet article se penche sur cette initiative prometteuse, ses implications et ses perspectives d’avenir.
Une Initiative Ambitieuse
L’Offensive Agropastorale et Halieutique
Cette visite s’inscrit dans le cadre plus vaste de l’Offensive agropastorale et halieutique, un programme lancé par le président Traore visant à renforcer la sécurité alimentaire et à promouvoir le développement rural. Cette initiative, bien plus qu’un simple projet agricole, est une véritable stratégie nationale qui doit faire face aux défis de l’agriculture moderne dans un contexte souvent marqué par l’insécurité.
Au Camp Naba-Koom 2, où se déroule l’expérimentation, un champ de 60 000 pieds d’ananas a été aménagé sur un hectare de terre. Le président du Faso a exprimé sa satisfaction de constater que l’armée ne se cantonne pas à son rôle traditionnel de défense, mais s’implique activement dans la transformation économique du pays. Cette démarche illustre un changement de paradigme : l’armée peut être une force non seulement pour le maintien de l’ordre, mais aussi pour le développement durable.
Le Rôle Actif de l’Armée dans l’Agriculture
Au cours de sa visite, le président a déclaré : « L’armée ce n’est pas uniquement les armes. Elle doit participer au développement de notre pays. Nous sommes en train d’apprendre beaucoup de choses aux militaires. » Ces mots sont révélateurs d’une volonté politique de redéfinir le rôle des forces armées dans la société. L’engagement de l’armée dans des projets agricoles peut non seulement renforcer la résilience face aux crises alimentaires, mais aussi fournir aux militaires de nouvelles compétences précieuses.
Le chef de bataillon Souleymane Zango, commandant de la Garde républicaine, a souligné que le personnel ayant travaillé dans ces cultures a bénéficié d’une formation pratique auprès d’une ferme locale. Ce développement des compétences pourrait bien être la clé du succès à long terme pour ce type d’initiatives. En intégrant l’apprentissage sur le terrain avec la formation théorique, on jette les bases d’une agriculture moderne et efficace.
Des Perspectives Prometteuses
Attentes de Récoltes et Diversification des Cultures
Les premières récoltes d’ananas sont attendues pour novembre 2025, mais l’expérimentation ne s’arrête pas là. Un espace de 8 hectares a été aménagé pour explorer d’autres cultures comme le café, le cacao, l’avocat et la cola. Ce choix de diversifier les cultures est essentiel pour répondre à la demande croissante du marché tout en protégeant les agriculteurs des risques liés à la monoculture.
La diversification pourrait également renforcer la sécurité alimentaire du Burkina Faso, un enjeu majeur dans un contexte climatique où les conditions de culture peuvent être de plus en plus imprévisibles. La capacité à cultiver une variété de produits pourrait offrir une marge de manœuvre économique aux cultivateurs et contribuer à la stabilité économique des communautés rurales.
Un Modèle à Suivre
L’initiative au Camp Naba-Koom 2 pourrait devenir un modèle à suivre, non seulement pour le Burkina Faso mais également pour d’autres pays en développement. La synergie entre l’armée et l’agriculture pourrait permettre de relever des défis similaires dans des contextes variés. D’autres nations pourraient s’inspirer de cette démarche pour développer leurs propres programmes de soutien à l’agriculture, intégrant ainsi les forces armées comme acteurs de la stabilité et du développement.
Critique Constructive
Limites et Défis à Surmonter
Cependant, une telle initiative ne vient pas sans défis. Les sceptiques pourraient remettre en question la capacité de l’armée à réussir dans un domaine aussi éloigné de son rôle traditionnel. En effet, l’agriculture nécessite des compétences spécifiques et une approche sensible aux réalités du terrain, qui s’éloigneraient parfois des méthodes traditionnelles militaires. Le succès de ce projet dépendra donc de l’effort continu pour former les militaires et d’une coopération étroite avec des agronomes et des spécialistes du secteur.
Il est également primordial de garantir que ce type d’exploitation agricole ne se transforme pas en un moyen de monétiser l’engagement des militaires, mais demeure centré sur le bien-être des communautés locales. La transparence et l’inclusivité devront être au cœur de toutes les démarches entreprises.
Perspectives Alternatives
Pour que cette initiative atteigne son plein potentiel, il serait peut-être judicieux d’explorer des partenariats avec des organisations non gouvernementales, des coopératives agricoles et le secteur privé. Cela pourrait apporter une expertise additionnelle et favoriser des échanges bénéfiques avec des acteurs locaux. La création de réseaux de soutien pour les agriculteurs serait également une mesure bénéfique pour partager les meilleures pratiques et les innovations.
Conclusion : Un Avenir Prometteur
La visite du président Ibrahim Traore au champ d’ananas du Camp Naba-Koom 2 est un signe d’espoir pour l’agriculture et l’économie du Burkina Faso. En réaffirmant que l’armée peut jouer un rôle crucial dans le développement économique, cette initiative ouvre la voie à une nouvelle vision de l’engagement militaro-agricole.
L’inclusivité et la diversification des cultures sont des leviers puissants pour une agriculture durable, et c’est là que réside la clé pour un avenir meilleur pour le pays. Dire que l’armée peut laborieusement cultiver des fruits est sans aucun doute une métaphore puissante de l’idéal que nous pouvons tous viser : une société où chaque secteur contribue, de manière harmonieuse, à la prospérité collective.
En somme, le monde attend de voir si cette initiative prend racine et s’épanouit, non seulement pour le Burkina Faso, mais aussi pour inspirer d’autres nations à envisager des modèles de développement novateurs. Que ces efforts portent leurs fruits et permettent au pays de se bâtir un avenir plein d’espoir!