Le Collectif des Droits de l’Homme alerte sur la montée de l’insécurité et les violations démocratiques


Le 7 mars 2025, une voix collective s’est élevée à la radio FM Liberté. Le groupe d’associations de défense des droits de l’Homme, qui inclut des organisations telles que l’APLFT, l’ACAT/TCHAD, l’ATPDH, l’ATNV, la LTDH et le TNV, a tenu un point de presse crucial. Avec détermination, ces défenseurs des droits ont voulu attirer l’attention sur l’état alarmant des droits humains au Tchad. Pour saisir l’ampleur de leur message, on peut se rappeler que, selon un rapport de 2023 de l’ONU, les atteintes aux droits de l’homme ont atteint des niveaux critiques dans plusieurs régions du pays. Ces chiffres frappants témoignent d’une réalité à laquelle il est impossible d’ignorer. Au-delà des simples mots, des vies humaines sont en jeu.

Une Insécurité en Forte Croissance

Lors de cette conférence, la présidente de l’ATPDH, Agues Ildjima Lokiam, a mis en lumière une problématique cruciale : la sécurité dans les quartiers périphériques de N’Djamena, y compris Gassi, Digo, Adénio, Ndjari, Walia et Farcha. Ces zones de la capitale tchadienne sont devenues des épicentres de violence où les actes de braquage, de meurtre et les agressions sexuelles, en particulier à l’encontre des femmes et des filles, se multiplient. Alarmant est le fait que ces actes se produisent sans qu’une réponse adéquate soit apportée par les autorités gouvernementales ou les forces de l’ordre. En effet, face à cette montée de l’insécurité, il est impératif de se demander : jusqu’où la tolérance des citoyens face à cette situation extrême ira-t-elle ?

Violations des Principes Démocratiques

En ce qui concerne les récentes élections, le collectif a dénoncé l’utilisation de ces dernières par le parti au pouvoir comme prétexte pour enfreindre les principes fondamentaux d’une démocratie. Les alertes lancées par la société civile concernant les conditions d’organisation des élections n’ont reçu aucune attention de la part du gouvernement. Les résultats, qui annoncent l’avènement de la 5ᵉ République, ne reflètent pas la volonté des citoyens tchadiens. En fait, plus de 70 % des électeurs avaient exprimé leurs doutes quant à la transparence du processus électoral selon une étude conduite par un groupe de recherche indépendant. Comment peut-on prétendre à un avenir démocratique si les voix des citoyens sont étouffées dans le silence de l’indifférence ?

Préoccupation pour les Victimes d’Attaques d’Éléphants

En outre, le collectif a exprimé ses inquiétudes concernant l’absence de l’État dans la protection des populations victimes d’attaques d’éléphants dans les régions de Tandjilé Ouest et Hadjer Lamis. Celles-ci, frappées par ces attaques, souffrent de pertes humaines, de blessures graves, et de destructions massives de leurs biens. Ce phénomène a non seulement des conséquences physiques sur les victimes, mais il entraîne également un désastre économique et social qui plonge les communautés dans un état de désolation. La négligence de l’État est d’autant plus préoccupante que, selon des rapports d’organisations locales, 75 % des familles affectées n’ont pas reçu d’aide ou de compensation, aggravant leurs conditions de vie déjà précaires.

Recommandations au Gouvernement

Face à ces constats alarmants, les membres du collectif ont formulé plusieurs recommandations essentielles à l’attention du gouvernement :

  1. Enquête sur la Mort de Yaya Dillo : Il est impératif de diligenter une enquête exhaustive sur les circonstances entourant la mort de l’opposant Yaya Dillo, président du Parti Socialiste sans Frontière, afin de faire lumière sur ce qui est perçu par beaucoup comme une atteinte à la vie politique.
  2. Libération des Détentions : Il est urgent de libérer sans délai le secrétaire général du PSF, Gam Robert, ainsi que le journaliste Monodji Olivier, détenus injustement.
  3. Disparition d’un Journaliste : Faire toute la lumière sur la disparition du journaliste Noubadoum Sotinan au Cameroun, rappelle l’importance d’une presse libre dans toute nation démocratique.
  4. Liberté de la Presse : Il est essentiel de garantir et de respecter la liberté de la presse et de l’opinion pour tous les citoyens, éléments indispensables à une véritable démocratie.
  5. Sécurité des Tchadiens : L’État doit assurer la sécurité de tous les Tchadiens, un devoir inéluctable des Forces de Sécurité Intérieure.
  6. Dédommagement des Victimes d’Attaques d’Éléphants : Un soutien financier pour les victimes des attaques d’éléphants est crucial, surtout pour ceux qui n’ont pas les moyens de couvrir leurs soins de santé.
  7. Gestion des Éléphants : Une gestion appropriée des éléphants dans des zones sécurisées est nécessaire pour protéger à la fois les habitants et les animaux.

Conclusions et Perspectives

Il est clair que les déclarations du collectif sont plus qu’un simple appel à l’action ; elles mettent en lumière des enjeux cruciaux en matière de sécurité, de démocratie et de droits humains au Tchad. Les recommandations avancées visent non seulement à restaurer la confiance du public envers ses institutions, mais aussi à préserver des droits fondamentaux que chaque citoyen mérite.

En conclusion, cette situation exige une prise de conscience collective et des actions concrètes. Nous devons nous interroger sur le rôle de chacun dans la préservation des droits humains. Les citoyens, les organisations internationales, et même les États voisins, ont un rôle à jouer. Il est impératif que tous unissent leurs forces pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il respecte ses engagements vis-à-vis de ses citoyens. Chaque action compte, et chaque voix se doit d’être entendue. La route vers un Tchad plus libre et plus juste ne peut être empruntée qu’ensemble. Soyons les architectes de notre avenir, bâtissons-le sur les fondations solides des droits humains et de la démocratie.