Le concubinage, un fait de société qui perdure
Le concubinage est une union libre entre deux personnes qui vivent en couple sans un mariage civil, coutumier ou religieux. Une pratique aussi vieille que le monde qui s’observe de plus en plus dans nos sociétés et surtout en milieu jeune. Quelles sont les causes et les inconvénients du concubinage ? Que disent les textes juridiques ?
Le concubinage est une union libre entre deux personnes qui vivent en couple. Ils font des enfants mais sans un mariage ni coutumier, ni religieux, ni civil. Aujourd’hui, il est très difficile de distinguer le concubinage de ce qu’on appelle le racolage qui se traduit par une relation entre deux personnes qui se base sur du plaisir sans un engagement.
Le concubinage se veut être un mariage auto-géré, un pré-mariage où deux personnes vivent ensemble à défaut d’avoir les moyens mais dès que la situation économique de l’homme est stable, on régularise.
Plusieurs causes peuvent expliquer le concubinage. Selon le sociologue Mbeté Félix, on dénombre les causes historiques, les causes liées au modernisme et enfin les causes économiques. Pour lui, la pratique du concubinage est plus vieille que le monde. « La première cause du concubinage, c’est liée souvent à des questions des guerres dans les anciens temps. Les hommes sont la plupart tués lors des combats et donc il y a toujours un surplus de femmes. L’homme n’arrivant pas à régulariser le mariage, il préfère donc des unions libres moins contraignantes. C’est l’une des causes historiques», explique-t-il.
«De nos jours, le concubinage est lié aussi au modernisme. Il y a le phénomène des voyageurs dont les chauffeurs sont obligés d’avoir une femme chez qui ils viennent passer la nuit avant de continuer la route. Ils le font de manière cachée», poursuit-il.
La situation économique demeure la principale cause du concubinage. À défaut d’avoir les moyens pour suivre les procédures légales (dot, mariage), de nombreux couples optent pour le concubinage. C’est le cas de Francis et sa concubine. « Cela va faire plus de deux ans qu’elle vit avec moi. On a deux enfants. On n’a pas célébré officiellement notre union mais j’ai eu à faire la demande main bien avant qu’elle vienne habiter avec moi. On pense sans arrêt à la dot et au mariage mais c’est notre situation économique qui ne nous permet pas encore».
De tout ce qui précède, nous sommes allé à la rencontre de Me Solalbaye Fredy, pour en savoir davantage sur le concubinage selon la loi. “Comme le dit Napoléon, si les concubins se passent de la loi, la loi se désintéresse d’eux”, rappelle le juriste.
Selon lui, la loi ne confère aucun droit aux concubins en ce qui concerne la succession. «Le concubinage est une union de fait caractérisée par la vie commune. En un mot, il s’agit d’une union libre qui n’a pas de conséquence juridique proprement dit. Cela veut dire qu’il ne s’agit pas d’une union légiférée par une loi pouvant créer de ce fait, des conséquences juridiques. La loi ne confère aucun droit au concubin en ce qui concerne la succession. Cela dit, le concubin n’a pas la qualité d’héritier, sauf si il y a eu un testament prenant en compte le concubin ou du moins une donation entre vifs faites devant notaire».
«Il faut que la société soit stable et équilibrée, cela limite le nombre de concubinage. Je ne porte pas de jugement de valeur mais l’idéal c’est de régulariser les situations surtout quand c’est un concubinage où il faut faire des enfants, je conseillerai de signer quand même un acte à la mairie ou apporter la dot», conseille le sociologue Mbeté Félix.