Le conseiller national Amoullah dénonce des pratiques malsaines dans la Tandjilé

Projets de Loi et Problèmes Locaux : Les Défis des Éleveurs à Kelo

Introduction

Le mardi 17 septembre 2024 a été une date marquante pour le paysage législatif du pays, avec la présentation de deux projets de loi cruciaux. L’un engage une réflexion sur les règles générales de création et le statut des établissements publics, tandis que l’autre vise à poser un cadre pour le code de bonne gouvernance des entreprises publiques. Cependant, au-delà des couloirs du pouvoir, une crise silencieuse se déroule sur le terrain, touchant les éleveurs de Kelo dans la région du Tandjilé. Cette situation illustre les défis quotidiens auxquels font face ces citoyens dont les moyens de subsistance sont directement menacés par des pratiques douteuses de la part des autorités douanières. Loin d’être un problème isolé, il soulève des questions fondamentales sur l’équité, la justice et la responsabilité gouvernementale.

Les Réclamations des Éleveurs à Kelo

Le Récit de la Déloyauté

Amoullah Toua Robert Golbey, conseiller national, a évoqué avec passion et inquiétude les difficultés grandissantes rencontrées par les éleveurs de Kelo. Ces derniers, souvent acculés par les douaniers mobiles, vivent dans la crainte d’être accusés de fraude alors qu’ils exercent leur droit le plus fondamental : celui de vendre leurs bêtes sur le marché local. Actuellement, le service des Douanes de Kelo a procédé à la saisie de 16 bœufs, en prétendant que leurs propriétaires sont d’éventuels fraudeurs. Pourtant, le conseiller souligne qu’il n’y a aucune frontière physique véritable entre Batchoro et Kelo, ce qui rend la situation encore plus absurde et déplorable.

Un Reçu en Main

En plus de ces pratiques déroutantes, il est essentiel de noter que les éleveurs disposent de reçus légitimes délivrés par les responsables des douanes. Ces documents constituent une preuve palpable de la légitimité de leurs transactions. Malgré cela, un président de tribunal a eu l’audace d’ordonner la vente aux enchères de ces bœufs saisis, affichant un mépris flagrant pour les droits des agriculteurs et la réalité de leur situation. Fort heureusement, la décision d’enchères a été suspendue, mais la nécessité d’une intervention rapide pour éduquer les douaniers sur le bien-être de la population est plus pressante que jamais, comme l’indique le conseiller Golbey.

La Réponse des Autorités

Un Équilibre Difficile à Trouver

Face à ces accusations et à la crise qui s’amplifie, le ministre d’État, Tahir Hamid Nguilin, a pris la parole. Son intervention reflète les lourdes réalités que doit affronter l’administration douanière : "La douane travaille dans des conditions difficiles. Si la douane ferme, je ne sais pas si l’on pourra payer les salaires." Une déclaration frappante qui révèle le dilemme auquel sont confrontées les autorités. La fermeture des douanes pourrait engendrer des conséquences financières graves pour l’État, mais ce coût ne justifie pas les abus qui se produisent sur le terrain.

La Gestion des Ressources Publiques

Tahir Hamid Nguilin a sous-entendu que le dialogue est essentiel pour trouver un équilibre. "Il faut savoir ce que l’on veut. On peut fermer la douane, chacun fait une réduction de salaire, et il n’y a pas de problème." Avec cette affirmation, il verdit le débat sur la manière dont l’État gère ses ressources et le déplorable traitement des acteurs économiques qui alimentent le marché local.

Un Appel à l’Équité et à la Justice

Les Répercussions sur les Éleveurs

Les éleveurs de Kelo ne demandent pas la charité ; ils réclament simplement ce qui leur revient de droit. Leurs moyens de subsistance, déjà fragilisés par des catastrophes naturelles comme les inondations, ne devraient pas être menacés par des pratiques bureaucratiques inappropriées. Les abus de pouvoir ne font qu’amplifier leur détresse et rendre leur combat pour la survie encore plus difficile. Il est impératif que le gouvernement prenne conscience des souffrances des citoyens et agisse en conséquence.

Propositions Constructives

Pour résoudre ces problèmes persistants, plusieurs pistes peuvent être envisagées :

  1. Formation des douaniers : Éduquer les agents des douanes sur les procédures légales et le respect des droits des citoyens pourrait réduire considérablement les abus.

  2. Création d’une commission d’évaluation : Instaurer un groupe de travail indépendant pour évaluer les pratiques douanières et rendre des comptes peut aider à restaurer la confiance entre le gouvernement et les agriculteurs.

  3. Sensibilisation : Mener des campagnes d’information pour les éleveurs afin qu’ils soient conscients de leurs droits pourrait renforcer leur position face aux abus.

  4. Dialogue avec les communautés : Établir un dialogue constant avec les communautés touchées pour garantir que leurs voix soient entendues et que leurs préoccupations soient prises en compte dans les décisions politiques.

Conclusion

La situation à Kelo représente un microcosme des défis plus larges auxquels notre société est confrontée concernant l’éthique de la gouvernance et la justice sociale. Les réclamations des agriculteurs et les réponses des autorités illustrent les tensions entre administration, pratiques douanières et droits des citoyens. En ce 17 septembre 2024, alors que des lois cruciales sont envisagées, il est vital de ne pas perdre de vue les réalités du terrain. Les éleveurs de Kelo méritent d’être soutenus et protégés, non seulement par des mesures législatives, mais aussi par un engagement sincère à promouvoir la justice et l’équité.

En somme, la balle est désormais dans le camp des décideurs. Ils doivent réaliser que la prospérité de notre nation repose sur le respect des droits de chacun de ses citoyens. Qu’il s’agisse de lois ou de réglementations, l’objectif ultime doit être de garantir un environnement où chacun peut prospérer, sans être la victime d’abus ou d’injustices. Nous sommes tous responsables des changements qui doivent s’opérer pour bâtir un avenir meilleur et plus juste pour tous.