Le FONEA entend former 6000 jeunes en 2024
Introduction
Dans un contexte où les enjeux d’employabilité et de formation professionnelle prennent une ampleur considérable, les initiatives visant à soutenir le développement des compétences s’avèrent cruciales pour dynamiser l’économie d’un pays. Patrick Robert Ntsibat, directeur général du FONEA (Fonds National de l’Emploi et de l’Autonomisation), a récemment accordé une interview à un média national où il a partagé des informations précieuses sur les efforts déployés par cette structure dans la création d’emplois et la formation des jeunes Congolais. Selon lui, le FONEA a non seulement contribué à l’insertion professionnelle, mais également à la qualification de milliers de personnes à travers divers programmes de formation. Avec un chiffre impressionnant de 5 345 personnes formées en 2023, on est tenté de s’interroger : quels impacts ces initiatives ont-elles réellement sur le paysage professionnel en République du Congo ?
Une montée en puissance de la formation avec le FONEA
Bilan de l’année 2021
En 2021, le FONEA a fait ses premières armes en matière de formation, en accompagnant un total de 1 160 personnes, dont une part significative était directement liée au Programme Emploi Diplômé (PED). Ce dernier, qui vise à offrir des opportunités aux diplômés et à renforcer leur employabilité, a permis à 182 jeunes d’acquérir des compétences clés. Parallèlement, le FONEA a ouvert de nouvelles perspectives à d’autres groupes, notamment avec la formation de 10 jeunes en maraîchage et 10 en pisciculture, disciplines essentielles pour le développement économique local. L’accompagnement portait également sur d’autres domaines de formation, avec 733 personnes formées sur des thématiques variées liées à l’employabilité.
Un succès retentissant en 2022
Le FONEA n’a pas tardé à confirmer son impact croissant en 2022, atteignant des chiffres abominables : 2 957 personnes formées dans divers domaines. Ce chiffre est d’autant plus remarquable qu’il démontre une hausse significative par rapport à l’année précédente. Parmi ces bénéficiaires, 1 771 personnes ont suivi des sessions de formation axées sur l’employabilité, dont 210 participants étaient liés directement au PED. Le rôle des entreprises contribuant à la Taxe Unique sur les Salaires (TUS) s’est également avéré fondamental, avec 152 employés bénéficiant de programmes dédiés. Tout cela s’est accompagné d’une aide précieuse à 80 personnes dans l’étude et l’analyse de projets, sans oublier les 619 membres du personnel formés au sein du FONEA lui-même.
La fin d’un cycle en 2023
L’année 2023 a vu le FONEA multiplier ses efforts. Avec plus de 5 345 individus formés, l’entité a mis en lumière les besoins croissants en matière de formation professionnelle. Au total, 3 900 de ces formations étaient orientées vers l’employabilité, avec une attention particulière pour les diplômés du PED, soit 52 participants. De plus, le soutien aux employés des entreprises ayant contribué à la TUS s’est intensifié, touchant 232 ouvriers. En parallèle, 3 616 personnes ont bénéficié d’autres programmes de formation. Le FONEA s’est aussi investi dans l’apprentissage, formant 500 individus, avec une stratégie qui allie apprentissage en solo et en partenariat.
En effet, 100 participants au PED ont pu bénéficier de l’accompagnement du FONEA, avec également plus de 80 projets de suivi et de levée de fonds stratégiques. Sans oublier les 745 personnes du personnel institutionnel et divers formés, cela témoigne d’un engagement tangible dans la réforme et le développement des ressources humaines du pays.
L’impact du passé : Covid-19
Cependant, Patrick Robert Ntsibat a évoqué des limites dans la collecte de données, principalement en raison des impacts dévastateurs du confinement imposé par la pandémie de Covid-19. Les statistiques des années 2019 et 2020 demeurent donc manquantes, soulignant l’importance d’une continuité dans les efforts de suivi et évaluation des programmes de formation.
Le directeur général a souligné l’importance d’une méthode d’apprentissage en alternance, qui conjugue théorie et pratique. Cette approche est prise en compte pour garantir la compétence avérée des apprenants sur le terrain, renforçant ainsi leur crédibilité sur le marché du travail. Le FONEA met également l’accent sur la reconversion des jeunes, avec pour objectif qu’ils puissent trouver une place au sein des entreprises.
L’historique et la raison d’être du FONEA
Contexte de création
Le FONEA a été créé suite à la scission-dissolution de l’Office National de l’Emploi (ONEMO) à travers le décret 461-18 du 15 décembre 2018. Cette réforme a permis de donner naissance à deux entités distinctes dans le but d’approfondir la question de l’emploi au Congo : l’Agence Congolaise pour l’Emploi (ACPE), chargée d’agréer les statistiques relatives à la création d’emplois, et le FONEA, qui compile ces informations pour faciliter l’accès à la formation. Ce schéma alimente un véritable écosystème destiné à favoriser l’autonomisation des Congolais, en mettant en avant le rôle transversal de l’éducation et de la formation.
Critique constructive
Malgré ces avancées encourageantes, certaines critiques émergent concernant la portée et l’efficacité des programmes de formation. Il est important de s’interroger sur les compétences réellement transférables à l’issue des formations. Le monde du travail est en constante évolution, et il est impératif que le contenu des formations s’adapte aux besoins du marché du travail.
L’importance de l’adaptabilité
Pour que les initiatives comme celles du FONEA soient réellement efficaces, une évaluation continue des programmes est essentielle. Cela pourrait impliquer des retours d’expérience des bénéficiaires et des entreprises liées, afin d’alimenter et d’ajuster le contenu des formations dispensées. Une approche proactive permettrait de tirer le meilleur parti des ressources investies et de garantir que les jeunes formés peuvent naviguer avec aisance dans un environnement professionnel en constante mutation.
De plus, le FONEA pourrait intensifier ses collaborations avec des entreprises du secteur privé pour faciliter des stages ou des opportunités d’embauche pérennes. Cela renforcerait le lien entre la formation et le marché de l’emploi, permettant une meilleure adéquation entre les compétences acquises et les besoins réels des entreprises.
Conclusion
En somme, le FONEA joue un rôle clé dans le renforcement des compétences professionnelles et l’insertion des jeunes Congolais sur le marché de l’emploi. Avec des statistiques impressionnantes et un engagement marqué envers l’employabilité, il est indéniable que cette institution a un impact significatif sur le développement socioprofessionnel du pays. En adaptant constamment ses formations aux réalités du marché et en valorisant les retours d’expérience des participants, le FONEA a le potentiel non seulement d’améliorer la formation professionnelle, mais aussi de stimuler une véritable culture d’innovation et d’entrepreneuriat en République du Congo.
À l’heure où chaque jeune rêve d’une carrière épanouissante, le moment est venu de soutenir ces initiatives et d’encourager une synergie entre le secteur public et privé, pour qu’ensemble, nous bâtissions un avenir où la formation et l’employabilité ne soient plus de simples objectifs, mais une réalité tangible pour tous. En participant à ces dynamiques, chacun peut contribuer à transformer des vies et à réaliser le potentiel humain qui sommeille au cœur de notre société.