Le Gouverneur du Salamat fait le point sur les défis sécuritaires et les actions en cours

La lutte acharnée contre le braconnage : enjeux et perspectives

Les forêts luxuriantes et les vastes savanes du Grand Écosystème Fonctionnel de Zakouma (GEFZ) abritent une richesse inestimable en faune et flore. Pourtant, ce trésor naturel est aujourd’hui sous la menace d’un fléau qui semble prendre de l’ampleur : le braconnage. Selon le général de police Abdoulaye Ibrahim Siam, ce phénomène persiste malgré les efforts déployés pour renforcer la sécurité sur le terrain, y compris par des patrouilles motorisées. Les braconniers, habiles et rusés, ont redoublé d’ingéniosité pour élaborer des stratégies de plus en plus complexes, mettant en péril non seulement la biodiversité, mais aussi la sécurité des agents de la conservation et des populations locales.

Une stratégie sophistiquée face à une menace croissante

Les attaques de braconniers ayant eu lieu dans les zones protégées telles que le Parc National de Zakouma et la Réserve de Faune de Bahr Salamat soulignent la gravité de la situation. Évaluant les circonstances, il est crucial de comprendre la dynamique qui anime ces actes criminels. En janvier 2025, deux opérations de missions de sécurisation se sont soldées par des embuscades tragiques, faisant quatre victimes parmi les membres du Sous-Groupement monté du Groupement n°15 de la Garde Nationale des Eaux et Forêts (GNNT), ainsi que deux blessés, dont un agent de la lutte anti-braconnage. Ces événements déconcertants témoignent du danger croissant, non seulement pour les espèces menacées, mais également pour ceux qui risquent leur vie pour défendre la nature.

Les pertes et gains du combat

Les conséquences des opérations de braconnage ne se limitent pas aux pertes humaines. D’après les rapports, les braconniers ont réussi à tuer dix girafes et d’autres espèces animales depuis le début de l’année. La cruauté de ces actes soulève des questions éthiques et pratiques sur la gestion des ressources sauvages. En revanche, les forces de sécurité n’ont pas été en reste : quatre braconniers ont été neutralisés, et les autorités ont récupéré trois armes de guerre, une moto, ainsi que trois chameaux transportant huit sacs de viande séchée. Bien que ces actions témoignent d’une réponse adéquate, le défi demeuré est colossal.

Un braquage insupportable et ses conséquences

Au-delà du braconnage, la criminalité dans ces zones n’est pas limitée à la chasse illégale. Le gouverneur a rapporté un incident particulièrement alarmant survenu le 24 janvier 2025 : une attaque contre un véhicule commercial reliant Haraze à Sarh. Les malfaiteurs ont pris d’assaut le convoi, laissant un gendarme grièvement blessé, et plus tragiquement, mort par la suite de ses blessures. Pour compliquer la situation, un braqueur a été neutralisé, mais cela ne réduit en rien l’ampleur du problème auquel font face les forces de sécurité.

La détermination des autorités face à l’insécurité

Face à cette violence, le message du gouverneur est clair : il n’y a pas de place pour l’impunité. « Des sacrifices seront consentis pour que les responsables répondent de leurs actes devant la justice », a-t-il déclaré avec conviction. Ce principe de lutte contre l’impunité est fondamental pour restaurer la confiance des citoyens envers les institutions. Cependant, le gouverneur a également apporté un message rassurant, affirmant que bien que la situation soit préoccupante, elle reste sous contrôle et que la province demeure calme.

Une perspective globale

Les événements récents mettent en lumière la nécessité d’une approche multi-dimensionnelle pour combattre le braconnage. Tout en renforçant les patrouilles et les interventions sur le terrain, il est essentiel d’intégrer des initiatives communautaires pour sensibiliser les populations locales aux bénéfices de la conservation. Développer des programmes d’éducation sur la valorisation de la biodiversité, ainsi que des alternatives économiques durables, pourrait encourager les communautés à devenir les gardiens de leurs ressources naturelles.

Conclusion : Un appel à l’unité et à l’action

Le braconnage est un fléau qui exige une action collective et coordonnée. Les pertes humaines et animales regrettées sont le prix tragique du manque de protection adéquate de notre biodiversité. Les défis sont nombreux, mais ils ne sont pas insurmontables. La détermination affichée par les autorités est un premier pas vers une justice réparatrice.

En encourageant un engagement plus large, en intégrant les communautés locales dans les efforts de conservation, et en investissant dans des programmes de développement durable, il est possible de créer un cadre où l’homme et la nature coexistent harmonieusement. La lutte contre le braconnage et la criminalité est une responsabilité partagée ; unissons nos forces pour préserver la beauté et la diversité de notre environnement pour les générations futures. Ce combat ne se limite pas aux agents de la sécurité : chaque citoyen a un rôle à jouer dans la préservation de nos richesses naturelles. Ensemble, agissons pour un avenir où la faune et la flore prospèrent, et où la paix règne sur notre terre.