Le journaliste Thomas Dietrich dénonce la manipulation de son reportage par la télévision nationale nigérienne
Selon M. Dietrich, l’ORTN a diffusé il y a quelques jours, un reportage dans lequel des extraits de son reportage réalisé en janvier 2023 au Bénin ont été utilisés hors contexte. Les images montraient des militaires français présents à Kandi, une ville du nord du Bénin. Or, d’après le journaliste, l’ORTN a présenté ces images comme la preuve de l’existence d’une base militaire française secrète, ce qui est faux.
M. Dietrich dénonce cette manipulation comme une atteinte grave à la liberté d’information et à son intégrité professionnelle. Il souligne que son reportage de janvier 2023 portait sur la coopération militaire entre le Bénin et la France dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la région. Il affirme que les militaires français présents à Kandi à cette époque n’avaient nullement pour objectif de déstabiliser le pouvoir nigérien, comme le laisse entendre le reportage de l’ORTN.
Cette affaire survient dans un contexte de relations tendues entre le Bénin et le Niger. Les deux pays se sont mutuellement accusés de soutenir des groupes armés opérant sur leur territoire respectif. Cette manipulation d’informations par la télévision nationale nigérienne suscite donc de vives inquiétudes quant à la liberté de la presse dans les deux pays.
Cette affaire met en lumière l’importance de la vérification des informations et du respect du droit d’auteur, en particulier dans le contexte de la diffusion de reportages par des médias nationaux. Il est crucial que les journalistes et les médias fassent preuve de rigueur et de responsabilité dans leur travail afin de garantir la diffusion d’informations fiables et respectueuses des droits d’autrui.
Voici les éclaircissements du journaliste Thomas Dietrich :
La télévision publique du #Niger a utilisé (et tronqué) un de mes reportages pour faire croire qu’il y aurait une base secrète de militaires français au nord du #Bénin.
Sauf qu’il y a plusieurs problèmes :
1. Mon reportage au nord du Bénin date de janvier 2023, soit six mois avant le putsch contre Mohamed Bazoum. Les militaires français présents à Kandi n’avaient donc pas pour objectif de déstabiliser le pouvoir nigérien, à l’époque très francophile. Les soldats hexagonaux sont de plus partis de Kandi en février 2023, quelques semaines après mon reportage.