le manque d’infrastructures freine la préparation des clubs de football pour la nouvelle saison
Le football à N’Djamena : un défi à relever
Dans un pays où le football est souvent décrit comme une religion, il est surprenant de constater que la ville de N’Djamena, d’une superficie de 395 km², ne dispose que d’un seul lieu d’entraînement. Le stade municipal de Paris-Congo, situé dans le 6ème arrondissement, est le seul espace de préparation pour tous les clubs de la capitale. Cette situation paradoxale soulève la question de la capacité des clubs à se préparer efficacement, surtout lorsque l’on réalise que certains d’entre eux, forts de plus de 50 ans d’existence, n’ont toujours pas d’infrastructures dignes de ce nom.
Un manque criant d’infrastructures
Rassembler tous les clubs de N’Djamena sur un seul terrain d’entraînement entraîne une multitude de complications. Les horaires d’entraînement sont souvent surchargés, ce qui complique la planification des séances. Les équipes doivent parfois s’entraîner à des heures improbables, comme à 13 heures, sous la chaleur accablante du Tchad, simplement pour laisser la place aux autres. Un joueur, exaspéré par la situation, rappelle que "s’entraîner à ces horaires devient un véritable défi."
Le manque d’espaces dédiés constitue une entrave à l’épanouissement des clubs, qui se retrouvent ainsi dans l’impossibilité d’offrir à leurs joueurs des conditions d’entraînement optimales. Bien que la FIFA stipule qu’il est essentiel pour chaque club d’avoir ses propres infrastructures d’entraînement, N’Djamena semble être à la traîne. Aucune des équipes présentes dans la capitale ne dispose de terrains aménagés, de sièges modernes, ou de moyens de transport de qualité. Il est difficile d’imaginer un pays espérant rivaliser sur la scène internationale, vivant dans de telles conditions.
Une situation décevante pour le football tchadien
La situation actuelle est d’autant plus décevante pour des équipes respectées comme Renaissance Football Club (RFC), Elect Sport, Tourbillon FC, Gazelle FC et Foullah Édifice. Ces clubs, qui aspirent à des performances de haut niveau, sont contraints de s’entraîner sur un terrain public, qui ne répond pas aux critères d’un centre d’entraînement professionnel. Ce constat met en lumière les défis que rencontrent les clubs pour bien préparer le championnat et progresser dans le football local et international.
Cette réalité a des répercussions sur les performances des équipes et sur le développement du football au Tchad. Les dirigeants de la FTFA (Fédération Tchadienne de Football Association) devraient exiger des clubs qu’ils se dotent de conditions d’entraînement adéquates. La dépendance à un unique espace, au sein d’une ville réputée pour son potentiel footballistique, ne peut qu’engendrer frustration et ressentiment, tant de la part des joueurs que des fans.
Le défi de l’infrastructure : un appel à l’action
Les infrastructures chaotiques jouent un rôle crucial dans le développement des compétences des footballeurs. L’état du terrain du stade municipal se dégrade rapidement, et si aucune mesure corrective n’est prise, il pourrait ne plus être utilisable dans un futur proche. Cela représente non seulement un défi pour la pratique sportive, mais également un risque pour l’image du football tchadien.
Il est impératif que l’État prenne des mesures stratégiques pour allouer des espaces d’entraînement aux clubs et leur impose la construction de leurs propres infrastructures. Cette approche non seulement favoriserait l’épanouissement des clubs locaux, mais pourrait également donner naissance à des centres de formation pour les jeunes talentueux, désireux de faire carrière dans le football.
Une représentation inappropriée
Le fait que certains clubs, dont les joueurs évoluent même sur la scène internationale, n’aient pas de terrain d’entraînement propre donne l’image de simples équipes de quartier. Une telle situation expose le besoin urgent d’un changement de paradigme, où le football doit être perçu comme un véritable investissement et non comme un passe-temps. Les clubs doivent prendre conscience de l’importance de se doter de leurs propres infrastructures, plutôt que de dépendre uniquement des installations publiques.
Un appel à la responsabilité collective
La situation actuelle nuit indéniablement au développement du football tchadien. Loin de faire grandir le sport dans le pays, elle le freine. Il est nécessaire que les dirigeants des clubs ainsi que les autorités compétentes prennent, enfin, conscience de l’importance d’investir dans des infrastructures adéquates pour donner au football tchadien la chance de prospérer.
Encourager l’investissement dans le football
Investir dans le football tchadien ne doit pas seulement être l’affaire des clubs ou des fédérations. Les investisseurs privés, les sponsors, ainsi que les institutions gouvernementales doivent s’impliquer. La création de centres d’entraînement modernes pourrait non seulement attirer de jeunes talents, mais aussi organiser des stages de formation pour les entraîneurs, leur permettant de se perfectionner.
Les partenariats entre les clubs tchadiens et des équipes professionnelles étrangères pourraient également s’avérer fructueux. Ces collaborations apporteraient une richesse d’expertise en matière d’infrastructures et de formation. De plus, des campagnes de sensibilisation sur les retombées économiques du football pourraient encourager les entreprises locales à investir dans des infrastructures sports.
Une conclusion inspirante
Le changement est possible et nécessaire pour le développement du football au Tchad. Les défis sont nombreux, mais une volonté collective et une approche résolue peuvent transformer la scène footballistique tchadienne. Les dirigeants de clubs, les supporters et les autorités doivent se rassembler autour d’un objectif commun : bâtir un avenir solide pour le football, fondé sur des infrastructures adéquates et des conditions d’entraînement optimales. En procédant à ces transformations, non seulement les performances des clubs s’amélioreront, mais également l’image même du football tchadien à l’échelle internationale.
Avec un engagement collectif, N’Djamena peut devenir un véritable bastion du football africain, non seulement par son histoire, mais aussi grâce à ses infrastructures modernes et à son vivier de talents. Le temps d’agir est maintenant – il en va de l’avenir du football tchadien.