le ministère de l’Aménagement du territoire dresse son bilan 2024 et dévoile ses projets pour 2025

Bilan 2024 : Les réalisations marquantes du Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat au Tchad

Introduction

Le Tchad, pays riche de ses ressources et de sa diversité culturelle, se trouve à un tournant décisif de son histoire, cherchant à moderniser ses infrastructures et à améliorer la qualité de vie de ses citoyens. Lors d’une récente rencontre, le ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat (MATUH), Mahamat Assileck Halata, a présenté un bilan stratégique des activités réalisées en 2024. En effet, alors que de nombreux pays du continent africain se battent encore contre des défis de développement, le Tchad se démarque par sa volonté de transformation et d’innovation. Ce bilan, bien plus qu’un simple rapport administratif, révèle les ambitions du gouvernement et les enjeux cruciaux liés à l’urbanisation croissante et à la gestion foncière.

Un aperçu des réalisations de 2024

1. Gestion foncière et cadastrale

La gestion du territoire est un enjeu majeur pour la stabilité et la prospérité d’un état. Au Tchad, cette dimension prend une ampleur particulière, d’où l’importance des accomplissements du MATUH.

  • Partenariats stratégiques : Le ministère a réussi à établir des collaborations fructueuses avec des organisations reconnues telles que la FAO et OXFAM. Ces alliances visent la réforme foncière et cadastrale, essentielle pour structurer le secteur et promouvoir une gestion équitable des terres.

  • Opérationnalisation du Guichet Unique : Pour simplifier les démarches administratives, un guichet unique a été mis en place, permettant le traitement de plus de 2100 dossiers et générant une recette de 1,17 milliard FCFA. Ce montant représente une hausse significative par rapport à l’année précédente, témoignant de l’efficacité grandissante des services rendus.

  • Politique foncière nationale : L’élaboration d’un cadre politique pour la gestion foncière, validé par le Conseil de Cabinet, pave la voie vers une régulation plus stricte et un développement coordonné.

  • Urbanisation planifiée : En réponse aux occupations anarchiques, des plans de restructuration et de lotissement ont été adoptés, garantissant un cadre de vie sain et ordonné pour les habitants des quartiers périphériques.

2. Urbanisme et habitat

L’urbanisme est un défi complexe, surtout dans un contexte de croissance démographique rapide.

  • Inventaire des réserves foncières : Un recensement détaillé des réserves foncières de N’Djamena a été effectué, révélant 649 zones libres d’occupation et 403 réserves pour des projets résidentiels. Ces données sont essentielles pour orienter le développement futur.

  • Progrès en infrastructure : L’inauguration de l’Hôtel Toumaï Palace et la finalisation du complexe sportif FestAfrica montrent l’engagement du gouvernement à créer des infrastructures modernes et fonctionnelles.

  • Gestion proactive des inondations : La réhabilitation de 30 km de digues et l’amélioration du drainage des eaux pluviales illustrent une prise en charge proactive des catastrophes environnementales.

3. Aménagement du territoire

L’aménagement du territoire se veut être un outil d’équilibre entre développement humain et protection de l’environnement.

  • Plans d’aménagement provincial : L’élaboration de schémas d’aménagement pour des régions clés, telles que le Guéra et le Salamat, témoigne d’une vision à long terme, allant jusqu’à 2032.

  • Initiatives innovantes : Le lancement d’un schéma directeur d’aménagement pour le Moyen-Chari révèle une approche intégrée pour aborder la question de l’exode rural et de la décentralisation.

4. Renforcement des capacités et modernisation

La transformation du secteur dépend d’une main-d’œuvre qualifiée et d’outils modernes.

  • Formation des agents : Des sessions de formation ciblées ont été mises en place pour renforcer les compétences internes, cruciales pour l’efficacité administrative.

  • Modernisation des outils : La fourniture de nouveaux équipements bureautiques et le développement d’un système d’information géographique marquent une avancée vers une administration plus technologique et réactive.

Les défis rencontrés

Malgré des avancées considérables, le chemin reste semé d’embûches :

  • Ressources financières limitées : Le manque de budget constitue un frein majeur, limitant la portée des projets.

  • Manque de coordination : L’absence de synergie entre les diverses institutions complique la mise en œuvre efficace des initiatives.

  • Équipements obsolètes : Des infrastructures et équipements vétustes demeurent un handicap pour l’efficacité opérationnelle des équipes sur le terrain.

  • Ressources humaines limitées : Un manque de personnel qualifié est un défi persistant, augmentant la charge de travail sur les agents existants.

  • Ingérences extérieures : Les interférences externes dans la gestion foncière compliquent l’exécution des projets en cours.

Défis et perspectives

Défis à relever

Pour consolider les réalisations, plusieurs défis doivent être affrontés :

  1. Élaboration d’une politique nationale foncière : Il est impératif de définir une politique claire et de créer une instance juridictionnelle dédiée à la gestion foncière.

  2. Renforcement des capacités : La formation continue des agents dans des domaines spécifiques est cruciale pour accroitre l’efficacité.

  3. Modernisation des systèmes : Un besoin urgent de moderniser l’administration foncière et cadastrale est apparu, afin d’accroître la transparence et l’efficacité.

  4. Mobilisation des financements : Chercher des financements externes et optimiser l’utilisation des ressources internes sont des priorités.

Perspectives pour 2025 et au-delà

Les ambitions pour les années à venir sont sans précédent :

  • Réhabilitation des infrastructures : Le gouvernement prévoit la finalisation d’un atelier de production et d’un Geoportail d’ici mars 2025, visant à améliorer la gestion foncière.

  • Amélioration des berges : Un projet ambitieux de dragage et de création de réservoirs pour la gestion des inondations est en cours.

  • Construction de logements sociaux : Avec l’appui de partenaires, plusieurs initiatives seront mises en œuvre pour offrir des logements accessibles à la population.

  • Plan directeur de N’Djamena : Un schéma directeur intégrant un urbanisme durable est en cours d’élaboration.

  • Modernisation des données géodésiques : Un projet sénior sera lancé pour raccorder les bornes géodésiques, facilitant ainsi les relevés professionnels précis et la planification urbaine.

Conclusion

Le bilan 2024 du MATUH est un reflet de l’engagement du Tchad vers un avenir structuré et moderne. Malgré les nombreux défis, l’enthousiasme et le déterminisme affichés par le ministre Mahamat Assileck Halata tracent un chemin prometteur pour les années à venir. Les perspectives pour 2025 ne se limitent pas à des ambitions, mais mènent à des actions concrètes et à des engagements réels pour améliorer la qualité de vie des Tchadiens. Pour les citoyens, investisseurs et partenaires potentiels, c’est une incitation à s’engager avec le Tchad dans cette voie d’innovation et de développement durable. Ensemble, construisons un avenir meilleur pour tous.