Le ministre de l’Éducation appelle à la protection des chantiers scolaires
Introduction
Le paysage éducatif du Tchad est en pleine transformation, mais cette évolution est accompagnée de défis significatifs. Lors d’une récente visite le 22 janvier 2025, le Ministre de l’Éducation Nationale et de la Promotion Civique, M. Mamadou Gana Boukar, a eu l’occasion d’évaluer directement l’avancement des travaux de plusieurs établissements scolaires en construction à N’Djamena. Accompagné d’une délégation de responsables, il a constaté des progrès notables tout en soulignant des inquiétudes qui méritent une attention immédiate. Cette visite revêt une importance particulière dans le cadre des politiques éducatives du pays, surtout face à un chômage des jeunes en constante augmentation.
Établissements Visités
M. Mamadou Gana Boukar a inspecté plusieurs chantiers à travers la capitale. Voici la liste détaillée des établissements concernés par cette évaluation :
- Lycée Technique Industriel de Darassalam (8ème arrondissement)
- École de Goudji Charafa (10ème arrondissement)
- Lycée et Collège Techniques Commercial de Guinebor (1er arrondissement)
- Lycée Technique Industriel de N’Djamena
- École d’Application d’Ardebjoumal (3ème arrondissement)
Ces établissements, qui représentent un investissement considérable dans l’infrastructure éducative du Tchad, visent à améliorer l’accès à une formation de qualité pour les jeunes.
État d’Avancement des Travaux
L’un des objectifs principaux de cette visite était d’évaluer l’état d’avancement des travaux. M. Mamadou Gana Boukar a été accueilli par des indications positives de la part des chefs de chantier : la plupart des sites progressent bien et pourraient être opérationnels dans les deux mois à venir. Le ministre a néanmoins exhorté les entreprises en retard à intensifier leur rythme de travail. Cette pression pour respecter les délais est essentielle, car la rentrée scolaire est imminente et les élèves ont besoin de lieux adaptés pour apprendre.
Ce suivi des travaux s’inscrit dans une dynamique plus large de responsabilité et d’exigence de qualité dans le secteur éducatif, permettant ainsi de garantir que les fonds publics sont investis de manière efficace.
Lutte Contre le Chômage des Jeunes
Au-delà de la simple construction d’écoles, M. Mamadou Gana Boukar a souligné l’importance de ces nouveaux établissements dans la lutte contre le chômage des jeunes. En offrant des opportunités de formation technique, ces lycées représentent une solution viable pour préparer les jeunes à des métiers en demande sur le marché du travail.
Les statistiques sont alarmantes : le taux de chômage des jeunes dans le pays est supérieur à 30 %, et l’éducation technique est une réponse potentielle à cette crise. En formant les jeunes aux compétences nécessaires, le gouvernement espère non seulement diminuer le chômage, mais aussi encourager une croissance économique durable. Telle est l’ambition d’un système éducatif réformé et pragmatique qui se doit de répondre aux besoins du marché.
Problèmes Observés
Lors de sa visite, M. Mamadou Gana Boukar a également fait face à des problèmes préoccupants qui pourraient entraver ces efforts éducatifs. Il a listé deux problèmes majeurs :
Occupation des cours d’écoles publiques : Des individus ont construit et occupé les cours de plusieurs établissements, notamment l’École de Goudji Charafa. Cette situation crée non seulement des désagréments logistiques, mais remet également en question la sécurité et l’accessibilité des espaces éducatifs.
- Arrêt des chantiers de construction : Certains chantiers de salles de classe ont été suspendus, ce qui représente une perte de temps et d’investissement. Le ministre a rapporté avoir recueilli une dizaine de signalements de ce type à N’Djamena, un fait qui nécessite une intervention urgente.
Ces problématiques soulignent l’importance d’une coordination efficace entre les différentes parties prenantes, notamment les entrepreneurs, les autorités locales, et les communautés. Un dialogue ouvert pourrait aider à résoudre des conflits d’utilisation des terres et à rétablir le bon avancement des projets.
Critique Constructive
Il est essentiel d’examiner ces problèmes non seulement comme des obstacles, mais également comme des opportunités d’amélioration. Si le secteur éducatif est confronté à des défis, cela peut également être un appel à l’action pour mettre en place des solutions durables.
Renforcement de la Communication : Les établissements scolaires doivent établir des canaux de communication clairs avec les communautés locales pour prévenir les occupations non autorisées. Des réunions d’information pourraient sensibiliser les habitants sur l’importance de respecter ces espaces dédiés à l’éducation.
Suivi des Chantiers : La mise en place d’un système de suivi régulier des chantiers par les autorités pourrait aider à identifier rapidement les entreprises en retard et à les sanctionner si nécessaire. Ce suivi pourrait également inclure des évaluations intermédiaires pour célébrer les progrès et encourager les travailleurs.
- Partenariats Public-Privé : Encourager des partenariats avec le secteur privé pour financer la construction de ces établissements pourrait offrir une plus grande flexibilité et responsabilité. Les entrepreneurs pourraient très bien être impliqués dès la planification des projets, réduisant ainsi les risques d’arrêt des travaux et maximisant l’efficacité.
Conclusion
La visite de M. Mamadou Gana Boukar aux chantiers scolaires de N’Djamena représente une étape cruciale dans le développement éducatif du Tchad. En mettant à jour son état d’avancement, le ministre a non seulement observé les progrès, mais a également mis en lumière des défis critiques nécessitant une réponse immédiate.
Alors que le pays aspire à élever le niveau d’éducation et à lutter contre le chômage des jeunes, il est impératif d’agir avec proactivité et détermination. Chaque jeune mérite une chance d’accéder à une éducation de qualité, et les établissements en construction à N’Djamena sont des piliers essentiels de cet avenir.
Il est temps pour toutes les parties prenantes — gouvernement, entrepreneurs, et communautés — de s’engager ensemble vers un objectif commun : créer un environnement où l’éducation n’est pas seulement un droit, mais aussi une réalité palpable, accessible à tous. Le chemin à parcourir est encore long, mais avec des actions concertées et une vision claire, un avenir radieux semble à portée de main.