Le Parc de Zakouma au cœur d’une importante rencontre à Sarh

Les enjeux de la conservation de la biodiversité au Tchad : un rendez-vous décisif pour l’avenir du parc national de Zakouma

Introduction : Une décision cruciale pour la biodiversité

En novembre 2024, alors que les feuilles commencent à tomber, un événement marquant a eu lieu à Sarh, chef-lieu de la province du Moyen-Chari au Tchad. Lors d’une rencontre orchestrée par l’ONG African Parks Network en collaboration avec le ministère de l’Environnement et du Tourisme, les acteurs clés de la conservation de la biodiversité se sont unis pour discuter des futurs défis et opportunités du parc national de Zakouma. Ce parc, reconnu pour sa richesse écologique, est le foyer d’espèces menacées et emblématiques, dont les éléphants et les rhinocéros, mais aussi d’une multitude d’autres espèces animales et végétales qui constituent le poumon de la région.

La nécessité de cette réunion est mise en lumière par une statistique préoccupante : selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), environ 1 million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction dans le monde. Le parc national de Zakouma ne fait pas exception et nécessite une attention soutenue pour endiguer les menaces qui pèsent sur lui.

Le parc national de Zakouma : un écosystème à préserver

Le parc de Zakouma est souvent décrit comme un joyau de la biodiversité tchadienne, jouant un rôle crucial dans l’écosystème du Tchad et au-delà. Cette vaste étendue préservée est le résultat de plusieurs années d’efforts conscients destinés à protéger et restaurer la faune et la flore locales. En effet, grâce au partenariat fructueux établi entre le gouvernement tchadien et African Parks Network, les résultats parlent d’eux-mêmes : une réduction significative du braconnage et la récupération des populations de faune sauvage ont été observées, marquant ainsi une avancée remarquable dans les efforts de conservation.

À titre d’exemple, les éléphants du parc, qui avaient été décimés par le braconnage, connaissent aujourd’hui une lente mais prometteuse régénération. Les derniers comptages indiquent une augmentation progressive de leur nombre, signe que les mesures mises en place portent leurs fruits. Ce renouveau s’accompagne d’un effort de sensibilisation des communautés locales, qui jouent un rôle essentiel dans la protection de cet écosystème.

Une rencontre rassemblant divers acteurs

Le rassemblement des 15 et 16 novembre a également permis de réunir une diversité d’intervenants essentiels à la gestion du parc. Parmi eux se trouvaient des représentants des autorités administratives des provinces du Moyen-Chari, du Guéra et du Salamat, ainsi que des membres des communautés locales, des organisations de la société civile et des partenaires techniques et financiers. Cette pluralité des voix présentes témoigne de l’importance du travail collaboratif pour relever les défis de la conservation.

Les débats ont mis en lumière les nombreux défis à relever, tout en identifiant des opportunités encore inexploitées. Par exemple, les participants ont examiné comment une meilleure synergie entre les acteurs peut conduire à des solutions novatrices pour la gestion durable du parc. Le partage d’expériences et de bonnes pratiques en matière de conservation et de développement durable a également été encouragé pour permettre à chacun d’apprendre des succès et des échecs des autres.

Les défis et les opportunités de la gestion du parc

Les défis auxquels le parc de Zakouma est confronté sont multiples. D’un côté, le braconnage continue de représenter une menace sérieuse pour la faune sauvage. Par ailleurs, la pression exercée par le développement industriel, l’agriculture extensible et le changement climatique pose des questions sur la viabilité à long terme de cet habitat naturel. Pourtant, des solutions se dessinent à l’horizon.

Une approche constructive pour lutter contre ces défis pourrait passer par la promotion d’activités économiques durables pour les communautés locales. Cela inclurait le développement d’un tourisme responsable, où les visiteurs seraient sensibilisés à l’importance de la conservation tout en contribuant financièrement à la protection du parc. Cela créerait non seulement des opportunités d’emploi pour les locaux, mais inciterait également la population à voir le parc non pas comme un obstacle à leur développement économique, mais comme une source de revenus et d’enrichissement culturel.

Ajoutons à cela la nécessité de renforcer la surveillance et la protection des zones sensibles du parc. Il est impératif de mettre en œuvre des stratégies avancées de protection pour dissuader le braconnage et préserver les écosystèmes vulnérables. Cela pourrait passer par la formation de gardes forestiers et la mise en place de technologies de surveillance, comme les drones, pour surveiller les activités illégales.

La portée régionale du parc de Zakouma

Il est crucial de rappeler que le parc de Zakouma ne se limite pas aux frontières du Tchad. Il fait partie de l’écosystème régional plus large et joue un rôle essentiel dans la régulation du climat et la préservation de la biodiversité. Dans cette optique, la collaboration transfrontalière devient indispensable pour garantir la durabilité de cet espace naturel protégé.

Les écosystèmes n’ont pas de frontières, et leur préservation nécessite un effort concerté de la part des pays voisins. Des initiatives de coopération régionale pourraient renforcer les efforts de conservation en partageant les bonnes pratiques, en harmonisant les législations et en garantissant une approche unie face aux enjeux environnementaux. Le parc national de Zakouma peut ainsi devenir un modèle inspirant pour d’autres zones protégées de la région.

Des paroles qui résonnent : l’appel à l’action

Abdramane Ahmat Bargou, gouverneur de la province du Moyen-Chari, a souligné avec éloquence l’importance cruciale de cette rencontre : « Notre contribution est essentielle pour faire avancer ce projet et pour l’avenir de cette zone protégée. Je tiens à rappeler que nous avons tous un rôle à jouer pour préserver cet environnement unique, et c’est ensemble que nous réussirons. » Cette déclaration résonne comme un appel à l’action collective.

Chaque acteur, qu’il soit local ou international, a une part à jouer dans la lutte contre la dégradation de l’environnement et la préservation des richesses naturelles du Tchad. De la prise de conscience des communautés locales à l’engagement des gouvernements et des ONG, toutes les strates de la société doivent collaborer pour sauver ce précieux héritage.

Conclusion : Une empreinte durable pour les générations futures

Cette rencontre à Sarh marque une nouvelle étape significative dans la gestion du parc national de Zakouma. Elle témoigne de la volonté collective du gouvernement tchadien et de ses partenaires d’œuvrer pour la préservation de ce patrimoine naturel exceptionnel pour les générations futures. La réussite de cette entreprise ne repose pas uniquement sur des politiques et des stratégies, mais aussi sur l’engagement sincère de chaque individu à reconnaître l’importance de la biodiversité et à agir pour sa protection.

En conclusion, la protection de la biodiversité est une responsabilité qui incombe à chacun d’entre nous. Que nous vivions au Tchad ou ailleurs dans le monde, il est impératif de s’unir dans cette lutte. Ensemble, nous pouvons transformer la vision de la conservation en une réalité durable, où la biodiversité n’est pas seulement préservée, mais célébrée comme une richesse inestimable. Engageons-nous dès aujourd’hui à corriger le tir et à faire de ces beaux écosystèmes non seulement un héritage pour nous, mais aussi pour les générations à venir.