le préfet du Kanem-Sud sensibilise sur la cohabitation pacifique et le vivre ensemble

Cohabitation pacifique et vivre ensemble : Le préfet Fougou Alifa Zezerti en tournée de sensibilisation au Kanem-Sud

Introduction

« La paix n’est pas seulement l’absence de conflit; c’est un état d’harmonie et de compréhension entre les personnes. » Cette citation poignant résonne avec une importance toute particulière dans les réalités socio-culturelles actuelles de nombreuses régions du monde. En particulier, des zones comme le Kanem-Sud au Tchad, où les enjeux de cohabitation intercommunautaire sont si cruciaux. Depuis le 5 août 2024, le préfet de cette région, Fougou Alifa Zezerti, a entrepris une tournée de sensibilisation qui mérite toute notre attention. L’objectif ? Promouvoir la paix, la sécurité et le vivre ensemble, tout en abordant les défis liés à la gestion des ressources et aux conflits potentiels entre communautés.

Une arrivée marquante à Dokora

Accompagné d’une délégation de leaders communautaires et de représentants de l’État, le préfet est arrivé le 6 août 2024 dans le canton de Dokora, situé dans la sous-préfecture rurale de Mondon. Cette visite a marqué le lancement d’un programme ambitieux visant à renforcer la cohabitation pacifique au sein des différentes communautés. À son arrivée, Fougou Alifa Zezerti a rencontré les autorités coutumières, une étape cruciale pour établir un dialogue clair et constructif avec les acteurs locaux.

Les objectifs de la mission : un message d’harmonie

Le cœur de cette mission est d’affirmer la nécessité d’une coexistence pacifique et d’une solidarité entre toutes les communautés locales. Le préfet a insistant sur des thématiques essentielles :

  1. La cohabitation pacifique : Fougou Alifa Zezerti a souligné l’importance de l’harmonie entre les différentes ethnies et cultures qui coexistent dans la région. Cette cohabitation est perçue comme un pilier fondamental pour le développement socio-économique de la zone.

  2. Le respect des couloirs de transhumance : La survie des éleveurs dépend de la sécurité de leurs troupeaux, ce qui implique la nécessité de protéger et de respecter les corridors de transhumance.

  3. La lutte contre le vol de bétail : Ce phénomène, tant sur le plan économique que sociétal, exacerbent les tensions entre agriculteurs et éleveurs. Le préfet a exprimé des préoccupations majeures concernant cette question et a proposé des mesures concrètes.

  4. Le versement des recettes de l’État : Dans un contexte économique où les ressources sont limitées, la gestion transparente et efficace des recettes de l’État est essentielle. La maximisation des revenus générés par la vente du bétail doit profiter à toute la communauté.

  5. La préservation de l’environnement : La dégradation des terres et la perte de biodiversité sont des sujets sensibles. Le préfet a encouragé des pratiques agricoles durables pour protéger l’écosystème local.

La vision du préfet : un appel à la responsabilité collective

Dans un discours poignant, Fougou Alifa Zezerti a rappelé aux habitants l’importance cruciale de la cohabitation pacifique pour le bien-être de la nation. Il a mentionné que cette notion est une priorité pour les plus hautes instances, y compris le président de la République, le général Mahamat Idriss Deby. Cette volonté politique, combinée à l’engagement local, est essentielle pour réaliser des avancées significatives.

Le préfet a particulièrement mis l’accent sur la nécessité de respecter et d’accepter les différences culturelles. En encourageant la tolérance et le dialogue, il espère prévenir des conflits intercommunautaires qui pourraient freiner le développement de la région.

Tensions entre éleveurs et agriculteurs : une réalité à gérer

L’une des questions les plus sensibles abordées lors de cette tournée est celle des tensions existantes entre les éleveurs et les agriculteurs. Le préfet a souligné que la protection des couloirs de transhumance est indispensable pour garantir la sécurité des troupeaux tout en prévenant les conflits potentiels.

Cette dynamique a souvent mené à des affrontements qui mettent en péril la stabilité des communautés locales. C’est pourquoi le préfet appelle à des actions concrètes pour établir des systèmes efficaces de médiation et de gestion des ressources.

Sécuriser les marchés : l’importance des recettes de l’État

Le préfet a également discuté des enjeux liés aux marchés du bétail et la nécessité d’un contrôle strict pour assurer la sécurité et la transparence des transactions. Il est impératif que les gains réalisés par la vente de bétail soient utilisés à bon escient pour le développement de la région, et cela passe par une gestion rigoureuse des recettes de l’État.

La sécurité des marchés ne se limite pas seulement à la protection des biens matériels; elle englobe aussi la sécurité des personnes qui y commercialisent leurs produits. Le préfet a souligné que chaque acteur, des autorités aux marchands, est responsable de cette sécurité.

Des mesures concrètes et une collaboration nécessaire

Face à la montée du vol de bétail, le préfet a appelé les autorités militaires et les chefs de canton à agir. Il a demandé que les voleurs soient traduits devant le tribunal de grande instance de Mao, afin que la justice puisse s’exercer pleinement. Cette demande est un aspect fondamental de l’invitation faite aux communautés à collaborer avec les autorités pour renforcer la sécurité locale.

Poursuite de l’engagement dans d’autres sous-préfectures

Le message de paix et d’harmonie ne s’arrête pas à Dokora. Le préfet Fougou Alifa Zezerti prévoit de poursuivre sa mission dans d’autres sous-préfectures comme Yilili et Amdoback. Chaque étape de cette tournée est conçue pour amplifier les voix des communautés et s’assurer que les préoccupations locales sont entendues et traitées.

Critique constructive et perspectives d’avenir

Il est indéniable que les initiatives de sensibilisation menées par le préfet et ses équipes sont un pas dans la bonne direction. Cependant, il est également essentiel de se poser quelques questions critiques sur l’efficacité à long terme de ces missions. Quel mécanisme sera mis en place pour évaluer les progrès réalisés suite à ces rencontres ? Comment s’assurer que les promesses d’actions concrètes ne restent pas lettre morte ?

Une proposition pourrait être de créer des comités locaux de suivi composés de représentants de différentes communautés, qui seraient responsables d’évaluer et de rendre compte de l’évolution des initiatives promues par le préfet. Ce type de structure pourrait favoriser un meilleur engagement communautaire et une plus grande responsabilité dans le temps.

Conclusion

Le préfet Fougou Alifa Zezerti, à travers sa tournée de sensibilisation, illustre l’importance d’une approche proactive pour favoriser la paix et la compréhension entre les différentes communautés du Kanem-Sud. Sa démarche vise à construire un futur où la cohabitation pacifique et le respect des droits de chacun sont prioritaires. En intégrant les préoccupations des populations locales et en plaidant pour une gestion responsable des ressources, il pave la voie vers une meilleure harmonie sociale.

Cette initiative ne doit pas seulement être perçue comme un événement passager, mais comme le début d’un dialogue continu sur des enjeux vitaux pour la région. Chaque habitant du Kanem-Sud a un rôle à jouer dans cette dynamique. Unissons nos voix pour bâtir un avenir où le vivre ensemble est une réalité quotidienne, pour le bien-être des générations à venir.