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le Premier ministre préside une réunion sur le secteur de l’élevage
Le secteur de l’élevage au Tchad : Un enjeu crucial pour l’économie nationale
Introduction
« L’élevage est la mémoire de notre terre », disait un sage africain. Cette citation résonne particulièrement en ce qui concerne le Tchad, où l’élevage joue un rôle essentiel non seulement dans l’économie, mais aussi dans la culture et le mode de vie des populations. Le 12 février 2025, une réunion importante s’est tenue sous la présidence du Premier ministre, l’Ambassadeur Allah Maye Halina, pour suivre les projets présidentiels dans le secteur de l’élevage. Représentant un impressionnant 23 % du Produit Intérieur Brut (PIB) et comptant environ 150 millions de têtes d’animaux, ce secteur est un pilier de notre avenir économique. Plongeons ensemble dans les enjeux, défis et perspectives d’un secteur vital pour le Tchad.
L’élevage tchadien : un secteur stratégique
Un acteur essentiel de l’économie
Le secteur de l’élevage au Tchad, inscrit en tant que neuvième chantier du projet de société du président Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno, revêt une importance capitale dans l’économie nationale. C’est un secteur producteur d’emplois et de richesses, indispensable au bien-être des communautés rurales. Plus de 60 % de la population tchadienne dépend de l’élevage pour sa subsistance. Le cheptel national, qui se compose principalement de bovins, ovins et caprins, démontre l’abondance des ressources naturelles dont disposent les éleveurs tchadiens, mais aussi le potentiel immense de ce secteur.
Des ressources animales à valoriser
Le gouvernement tchadien, conscient de cet atout, a mis en place diverses initiatives et projets pour valoriser les ressources animales. La modernisation des sous-produits de l’élevage est une des priorités. Plusieurs projets sont en cours, notamment la construction d’un abattoir moderne à Djarmaya qui sera dédié à l’exportation de viande de qualité, ainsi qu’un complexe laitier à Mandelia, visant à améliorer la qualité et la distribution des produits laitiers.
Les enjeux du développement
Le Premier ministre Amb. Allah Maye Halina, lors de sa réunion, a souligné l’importance de moderniser le secteur pour en améliorer la productivité et la rentabilité. Cependant, des défis persistent. Le ministre de l’Élevage et des Productions animales, Pr Abdelrahim Awat Atteb, a été interrogé sur les innovations mises en place dans ce secteur. Il a souligné que bien que des progrès aient été réalisés, avec un taux d’avancement de 30 % en moins d’un an, plusieurs obstacles subsistent.
Défis et perspectives d’avenir
Problèmes structurels à surmonter
Malgré les efforts du gouvernement, le secteur de l’élevage au Tchad fait face à plusieurs difficultés notables. Le sous-effectif du personnel et le manque d’infrastructures adéquates, telles que des chaînes de froid pour la conservation des produits, compromettent les efforts de modernisation et de valorisation des ressources. Ces lacunes entravent également la commercialisation efficace des produits d’élevage sur le marché national et international.
Un cheptel important mais vulnérable
Avec environ 150 millions d’animaux, le Tchad se positionne en troisième place en Afrique en termes de cheptel. Cette richesse animale constitue un atout majeur, mais elle doit être gérée de manière durable. Les éleveurs doivent être formés aux meilleures pratiques d’élevage et aux techniques de gestion des ressources. La mise en place de programmes de formation ainsi que l’accompagnement moral et financier des éleveurs sont cruciaux pour garantir la pérennité du secteur.
Structuration et modernisation : un impératif
L’amélioration des conditions d’exploitation et la structuration de la filière sont des enjeux prioritaires. En organisant les éleveurs en coopératives, le gouvernement pourra mieux encadrer et soutenir le secteur. Par la création d’organisations professionnelles, les acteurs du secteur pourront également mieux défendre leurs droits et promouvoir leurs produits sur les marchés locaux et internationaux.
État des lieux : réalisations et perspectives
Innovations engagées
Les innovations dans le secteur de l’élevage sont cruciales pour sa revitalisation. La modernisation des abattoirs et la mise en place de filières de distribution adaptées sont à la pointe de cette transformation. Des partenariats avec des investisseurs nationaux et internationaux permettront d’intégrer des technologies avancées dans le processus de production, de transformation et de distribution des produits d’élevage.
Une dynamique à l’œuvre
Le ministre de l’Élevage a récemment présenté les réalisations du projet présidentiel, qui affiche actuellement des progrès significatifs. Cependant, il est essentiel de maintenir cette dynamique et d’engager les acteurs du secteur dans des initiatives collaboratives. Ces efforts doivent viser à surmonter les obstacles et à renforcer la place du Tchad sur le marché africain de l’élevage.
Critique constructive : voies d’amélioration
Le secteur de l’élevage, bien que d’une importance capitale pour l’économie nationale, nécessite une évaluation critique des stratégies actuelles. Par exemple, la dépendance excessive vis-à-vis de quelques espèces d’animaux peut limiter la résilience du secteur face aux changements climatiques et aux maladies. Diversifier le cheptel et promouvoir des races animales résistantes pourrait contribuer à une meilleure durabilité.
De plus, le gouvernement doit intensifier ses efforts pour créer des infrastructures de stockage et de transformation. L’accès à des techniques modernes de conservation et de transformation est également essentiel non seulement pour accroître la valeur ajoutée, mais aussi pour réduire les pertes après récolte.
Conclusion
En somme, le secteur de l’élevage au Tchad représente une opportunité formidable de développement économique et social. Malgré les défis significatifs qui se dressent sur la route de la modernisation et de la valorisation des ressources animales, des avancées incontestables ont été réalisées, et une volonté politique clairement énoncée est observable.
Les promesses d’emplois, de richesses et de sécurité alimentaire reposent sur la modernisation du secteur de l’élevage et l’engagement de tous les acteurs concernés. Il est impératif que les éleveurs, les investisseurs et le gouvernement se réunissent autour d’objectifs communs pour assurer un avenir prospère à ce secteur. Avec une approche collaborative, innovante et durable, le Tchad pourrait non seulement maximiser le potentiel de son élevage, mais aussi se positionner comme un leader dans cette industrie à l’échelle régionale et mondiale.
Alors que nous nous dirigeons vers un avenir plus prometteur, rappelons-nous que chaque vache, chaque mouton et chaque chèvre est non seulement un atout économique, mais aussi un élément essentiel de notre identité culturelle. Unissons nos forces et nos savoirs pour bâtir un secteur de l’élevage au Tchad qui soit à la fois prospère et durable.