Le premier ministre tchadien dénonce une « grossière insulte » et un « déni » du président français
Introduction
Le 7 janvier 2025, le Tchad se retrouve à un carrefour historique. À l’ombre des cendres de son passé colonial, le Premier Ministre Allah Maye Halina a rassemblé un comité clé pour discuter de la fin de l’accord de défense avec la France. L’histoire, riche de leçons parfois douloureuses, rappelle que les relations entre nations ne sont jamais unidimensionnelles, et le Premier Ministre n’a pas esquivé l’histoire. En soulignant que les troupes tchadiennes avaient autrefois contribué à la libération de la France lors de la Seconde Guerre mondiale, il a mis en lumière une vérité essentielle : la mémoire collective compte, et les décisions présentes doivent être éclairées par les leçons du passé. En posant le cadre de cette réunion, il a réaffirmé le poids de ce moment, tant pour son pays que pour les relations internationales.
Les Contexte d’une Décision Historiques
La Réunion décisive
Lors de cette réunion inédite, le Premier Ministre a clairement signifié ses intentions. Il a articulé son mécontentement face aux récentes déclarations françaises, qualifiant celles-ci d’« insulte grossière à l’intelligence des Africains » et dénonçant un « déni ridicule de l’histoire ». Ces mots portent un poids significatif, car ils ne visent pas seulement à susciter l’indignation, mais à éveiller les consciences sur l’importance de la voix africaine dans la narration de son propre récit.
L’Histoire Véritable
Halina a rappelé aux membres de son équipe que les racines de la traînée militaire tchadienne plongent profondément dans l’histoire. En 1939, c’est de Fort Lamy, aujourd’hui N’Djaména, que la première colonne héroïque s’apprêtait à traverser les mers pour porter assistance à la France face aux atrocités nazies. Cette évocation n’est pas un simple rappel ; elle est une revendication du respect et de la reconnaissance. Pour le Premier Ministre, réécrire l’histoire, c’est également réécrire le présent.
Une Position Courageuse
Une Décision Patiente
La décision de mettre fin aux accords de coopération militaire avec la France a été qualifiée d’audacieuse et patriotique par Halina. Ce choix n’est pas né d’un coup de tête ; il découle d’une attente prolongée et d’une pression croissante des citoyens tchadiens qui aspirent à une véritable souveraineté. Malheureusement, cette décision a été prise en dépit d’une volonté extérieure qui semble souvent antagoniste à l’épanouissement des nations africaines.
État des lieux et Négociations
Le Premier Ministre a également demandé à ses collaborateurs un état des lieux des progrès réalisés. Ce suivi est crucial, en effet, il ne s’agit pas seulement de couper les liens, mais de le faire de manière ordonnée. Engager des discussions avec les partenaires français pour faciliter un retrait dans un climat constructif est un défi à relever. Cela nécessite non seulement une négociation diplomatique, mais aussi une compréhension claire des enjeux de chaque partie.
La Date Butoir
Un Jalons Non Négociable
Halina a rappelé que le délai fixé pour le retrait définitif des forces françaises du territoire tchadien est calé au 31 janvier 2025. Cette date est à la fois un symbole et un objectif. Le Premier Ministre a insisté sur le fait que cette ligne rouge doit être respectée sans condition. La portée de cette déclaration est double : elle marque la fin d’une certaine ère tout en ouvrant la voie à une nouvelle forme de souveraineté pour le Tchad.
Rigueur et Respect des Engagements
La rigueur dans l’application de cet agenda a été soulignée. Le Premier Ministre a joliment formulé son intention de ne tolérer aucune tergiversation. Cela souligne la détermination du gouvernement tchadien à ne pas céder aux pressions extérieures. Ce fort leadership témoigne d’un souhait ardent de voir son pays prendre en main son destin, loin des diktats étrangers.
Une Réflexion Critique
Les Conséquences de la Fin des Accords
Si cette décision est acclamée par une frange significative de la population, elle n’est pas sans conséquences. La coopération militaire a constitué un pilier en termes de sécurité dans un pays souvent menacé par diverses insurrections et instabilités. La question qui mérite réflexion est : le Tchad est-il vraiment prêt à assumer cette nouvelle responsabilité sans ses alliés français ?
Vers une Nouvelle Stratégie de Souveraineté
La réponse pourrait résider dans la formulation d’une nouvelle stratégie de souveraineté qui ne repose pas uniquement sur les relations bilatérales, mais qui engendre également une politique de coopération régionale forte. Cette approche devrait permettre non seulement au Tchad de recouvrer son autonomie, mais aussi de renforcer les liens d’amitié et de soutien avec d’autres nations africaines.
Conclusion : Un Nouveau Départ
Alors que le Tchad se prépare à accueillir une nouvelle ère post-accords militaires avec la France, le discours du Premier Ministre Allah Maye Halina retentit comme un appel à la dignité et à la souveraineté. La date fatidique du 31 janvier 2025 n’est pas simplement un objectif à atteindre, mais un symbole fort des aspirations d’un peuple.
Dans ce contexte, la question qui se pose est : comment le Tchad va-t-il se redéfinir sur la scène internationale ? Ce chemin est semé d’embûches, mais il offre aussi des possibilités infinies de renaissance et de développement. En tant que peuple, il est essentiel de rester vigilants, critiques et unis face aux défis qui se présentent.
Le Tchad a désormais l’occasion de redéfinir sa voix et ses intérêts sur la scène mondiale. Cela ne doit pas être un simple slogan, mais un engagement authentique. Pour les Tchadiens, cette date signe le début d’une nouvelle dynamique, d’un nouvel horizon à conquérir. Les mots du Premier Ministre sont clairs : l’histoire est à l’œuvre, et il est temps pour le Tchad de l’écrire avec détermination.