Le Sénat français dénonce les fautes de la France dans sa politique au Mali

« Dans l’affaire du Mali, nous [y] sommes peut-être restés trop longtemps », a-t-il reconnu. M. Cambon a tenu à souligner, citant un général français, que « les opérations extérieures c’est comme des autoroutes – tout le problème est de savoir quelle sortie vous devez prendre ».

Le sénateur a également rappelé qu’à toute époque il existait le phénomène suivant: « vous arrivez comme des libérateurs, vous partez comme des occupants ».

Selon lui, la cause de l’échec des forces françaises au Mali est surtout le fait qu’elles n’ont pas couvert tous les besoins des habitants des territoires libérés des islamistes. Les soldats français patrouillaient les rues « comme des robocops » alors qu’on devait s’atteler à d’autres problèmes.

« Sitôt que les villages et les régions ont été pacifiés, il a fallu aider à rouvrir les écoles, à rouvrir les centres de santé, à faciliter la vie sur place. Et comme tout ceci n’a peut-être pas été fait comme nous aurions pu le faire, je pense que le radicalisme est venu par-dessus et a apporté une autre solution. Et malheureusement, ces dirigeants se laissent emporter par les mirages des milices Wagner et je pense qu’il y aura beaucoup de difficultés par la suite », a estimé Christian Cambon

L’opération Barkhane a été lancée par la France en août 2014 pour combattre les groupes islamistes au Mali, au Burkina Faso, en Mauritanie, au Niger et au Tchad. Plus de 5.000 militaires français étaient déployés dans ces pays africains. L’annonce de la fin officielle de l’opération par Emmanuel Macron aura lieu un peu moins de trois mois après son retrait du Mali. Les derniers contingents français ont quitté le territoire malien le 15 août.