Le Sila s’engage contre les violences faites aux femmes
Vers un avenir sans violence : L’engagement du Tchad pour la protection des femmes et des filles
Introduction
« La violence à l’égard des femmes n’est pas un problème privé, mais un problème de société. » Cette citation poignante résume parfaitement l’urgence d’agir contre les violences basées sur le genre (VBG) qui touchent des millions de femmes à travers le monde. Au Tchad, cette lutte est devenue une priorité incontournable du gouvernement. Dans une région où près d’une femme sur trois subit des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie, il est impératif de prendre des mesures significatives pour protéger les droits de ces femmes et favoriser leur épanouissement. Lors d’un récent discours, Ali M’bodou Djibrine a partagé les engagements du Tchad dans cette lutte, en démontrant comment le pays avance vers la construction d’un environnement plus sûr et plus égalitaire.
L’engagement du Tchad au niveau international
Suivre la voie de l’engagement mondial
Lors de son discours, Ali M’bodou Djibrine a souligné que le Tchad adhère pleinement aux engagements pris par d’autres pays au sein des Nations Unies pour protéger les individus contre toutes formes de violence liée au genre. Dans cette optique, le Tchad a pris des mesures concrètes en adoptant plusieurs textes internationaux et en révisant son code pénal en 2017. Ce dernier punit les auteurs de violence basée sur le genre et de violence familiale, jouant un rôle crucial dans la lutte contre ces comportements.
Une feuille de route claire
En outre, Ali M’bodou Djibrine a évoqué la feuille de route de 2016 pour combattre le mariage des enfants. Soutenue par une plateforme interconfessionnelle regroupant divers leaders religieux, cette initiative se base sur le principe que chaque enfant devrait avoir la possibilité de vivre dans un environnement sain et sécuritaire. Cette feuille de route est essentielle pour lutter contre des pratiques qui nuisent non seulement aux droits des jeunes filles, mais également à leur développement futur.
Des mesures d’État significatives
La reconnaissance de la ministre de la Femme
Le gouvernement du Tchad, sous la houlette du Président Mahamat Idriss Déby Itno, a récemment démontré son engagement envers l’égalité des sexes à travers la promotion de la ministre de la Femme et de la Protection de la Petite Enfance au rang de Ministre d’État. Ce geste symbolique n’est pas qu’une simple formalité, mais témoigne d’une volonté réelle de créer un environnement propice à la protection et à l’émancipation des femmes, tant sur le plan familial que professionnel.
La représentation des femmes en politique
Une autre initiative significative est l’instauration d’un quota de 30 % pour la représentation des femmes dans les postes électifs et nominatifs. Ce cadre légal vise à réduire les inégalités de genre au sein du marché du travail tout en encourageant une meilleure intégration des femmes dans les processus décisionnels. Cela reflète la compréhension que pour véritablement lutter contre la violence de genre, il faut aussi garantir aux femmes un rôle actif dans la société et la prise de décisions.
La voix des experts : Statistiques alarmantes
Un constat accablant
Dr. Mahadi Saleh, délégué à la femme et à la petite enfance, a récemment partagé des statistiques troublantes qui mettent en lumière l’ampleur de la violence à l’égard des femmes et des filles au Tchad. Selon ses déclarations, une femme sur trois subit un acte de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie. Ces chiffres alarmants sont révélateurs d’un problème systémique qui nécessite une attention urgente.
Le mariage des enfants
Au Tchad, environ 60 % des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans, ce qui en fait l’un des pays avec les taux de mariage précoce les plus élevés au monde. Cette pratique ne se contente pas de compromettre l’avenir de ces jeunes filles, elle est également souvent liée à des violences physiques et psychologiques. Ces statistiques sont un appel clair à l’action et à la besoin de mesures vigoureuses pour éradiquer cette atrocité.
Violence conjugale : Un fléau persistant
Par ailleurs, 29 % des femmes tchadiennes ont été victimes de violences physiques de la part de leur partenaire intime. Cela souligne la nécessité d’adopter des mesures concrètes pour protéger ces femmes, en renforçant non seulement les lois, mais aussi en sensibilisant la population aux droits humains et à l’égalité des sexes.
Un appel à l’action
Intensification des efforts
Face à la réalité alarmante de ces statistiques, Dr. Saleh a appelé à une intensification des efforts pour mettre fin à ces violences. Cela implique non seulement d’améliorer le cadre juridique, mais également de mener des campagnes de sensibilisation pour changer les mentalités et briser le cercle de la violence. La sensibilisation doit cibler non seulement les femmes mais aussi les hommes, car la lutte contre la violence basée sur le genre concerne tout le monde.
Les "16 Jours d’Activisme"
Le lancement des "16 Jours d’Activisme" au Sila représente un moment fort dans cette lutte. Cet événement mobilise les autorités et la société civile autour de la question de la violence envers les femmes et vise à générer un changement durable. En impliquant divers acteurs, on parvient à créer une dynamique collective qui vise non seulement à combattre la violence, mais également à promouvoir un environnement où chaque femme peut se sentir en sécurité et respectée.
Critique constructive : Vers une action plus efficace
Bien que le Tchad ait réalisé des progrès significatifs dans la lutte contre la violence basée sur le genre, certaines questions demeurent en suspens. Il est crucial d’évaluer l’efficacité des programmes existants et de s’assurer que les ressources allouées à ces initiatives atteignent réellement les populations cibles. De plus, la coopération entre le gouvernement, les organisations non gouvernementales et les communautés locales doit être renforcée pour maximiser l’impact des actions entreprises.
Solutions alternatives
Un aspect qu’il serait bénéfique d’explorer davantage est la mise en place de programmes d’éducation et de formation pour les hommes et les jeunes. Encourager un dialogue ouvert sur la masculinité et les relations saines pourrait contribuer à réduire les comportements violents. De plus, des initiatives visant à offrir un soutien psychologique aux victimes de violence doivent être établies pour leur permettre de se reconstruire et d’acquérir les outils nécessaires pour une vie épanouissante.
Conclusion : Construire un avenir meilleur
La lutte contre la violence basée sur le genre au Tchad est plus que jamais une question de volonté collective. Les actions entreprises par le gouvernement et la société civile doivent s’intensifier, s’enrichir et évoluer pour répondre aux défis actuels. Les statistiques alarmantes doivent servir de catalyseur à un changement profond et durable.
En unissant nos forces, en éduquant nos communautés et en soutenant les initiatives locales, nous pouvons faire de ce monde un espace où chaque femme et chaque fille peut s’épanouir en toute sécurité. C’est un enjeu qui dépasse le cadre national : c’est un défi humanitaire qui, si relevé, pourrait bien changer le cours de l’histoire du Tchad et inspirer d’autres nations à suivre le même chemin. Ensemble, œuvrons pour un avenir sans violence, un avenir où les droits des femmes sont pleinement respectés et où chacun, indépendamment de son genre, peut vivre librement.