Le Tchad au cœur de la lutte contre les crises sanitaires dans l’aviation civile africaine
Du 19 au 22 novembre 2024, N’Djaména s’est transformé en épicentre de la santé publique aéronautique en accueillant la 10ème conférence régionale de la CAPSCA (Accord de Collaboration pour la Prévention et la Gestion des Événements de Santé Publique dans le Secteur de l’Aviation Civile). Ce rendez-vous incontournable, sous le patronage de la ministre des Transports, de l’Aviation Civile et de la Météorologie Nationale, Fatima Goukouni Weddeye, a réuni des experts venus de 18 pays africains. Ensemble, ils ont exploré les enjeux critiques touchant à la santé publique dans le secteur de l’aviation.
Un enjeu de santé publique mondial
La crise mondiale engendrée par la pandémie de Covid-19 a révélé de manière poignante la fragilité de nos systèmes de santé et la nécessité pressante d’une coopération internationale renforcée pour faire face aux crises sanitaires. Dans notre monde interconnecté, l’aviation civile joue un rôle fondamental, tant pour faciliter les déplacements que pour la transmission des maladies. Les experts s’accordent à dire que sans des mesures adéquates, les déplacements aériens pourraient devenir un vecteur de propagation de nouvelles infections.
Dès lors, la CAPSCA s’impose comme un consortium vital regroupant les États membres de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) pour promouvoir une collaboration régionale substantielle. En s’axant sur la santé publique, cet accord se présente comme un véritable ancrage pour faire face aux défis contemporains du secteur aérien.
Les défis et les enjeux
Au cours de cette conférence, plusieurs défis ont été identifiés par les participants, soulignant ainsi l’urgence des enjeux à traiter :
- La surveillance épidémiologique : L’établissement de systèmes de surveillance robustes s’avère essentiel pour détecter les épidémies à un stade précoce et mettre en place les mesures de contrôle nécessaires. Le partage efficace des données entre les pays doit également être une priorité.
- La préparation aux urgences sanitaires : Une réaction rapide et coordonnée aux crises sanitaires doit être une priorité pour chaque État. Cela implique la création de plans d’urgence détaillés, ainsi que la formation continue du personnel de santé pour qu’il soit prêt à intervenir en toute circonstance.
- La coordination internationale : Le combat contre les maladies contagieuses ne connaît pas de frontières. La coopération entre pays doit être fluidifiée pour garantir une réponse collective face à la propagation des infections.
Les solutions proposées
Pour adresser ces défis de manière proactive, les experts ont proposé plusieurs pistes de solution lors de la conférence :
- Le renforcement des capacités nationales : Pour des États résilients, il est impératif d’investir dans la formation des personnels de santé ainsi que dans l’upgrade des infrastructures sanitaires. Investir dans la santé c’est investir dans l’avenir.
- Le partage des informations : La mise en œuvre de systèmes d’échange d’informations rapides et efficaces entre les pays est cruciale. Une communication fluide minimise les risques d’épidémies transfrontalières.
- La coordination avec les autres secteurs : La santé publique ne peut se dissocier de secteurs tels que l’agriculture, l’environnement, ou le transport. Une approche multisectorielle est essentielle pour créer des synergies et une réponse intégrée aux défis sanitaires.
L’engagement du Tchad
En accueillant cette conférence, le Tchad a démontré son ferme engagement à renforcer la sécurité sanitaire dans le domaine de l’aviation civile. Le pays a également réitéré l’importance fondamentale de la coopération régionale dans la lutte contre des défis sanitaires communs. Cet engagement est d’autant plus pertinent dans un contexte où les crises sanitaires nécessitent des solutions collectives.
Les discussions menées à N’Djaména lors de la CAPSCA ont constitué une plateforme d’échanges cruciale pour les pays africains, leur permettant de renforcer leur collaboration en matière de santé publique. Ce fut un moment marquant pour aborder et assimiler les défis à surmonter pour garantir des voyages aériens à la fois sûrs et sains pour tous les citoyens.
La 10ème conférence de la CAPSCA a réuni une formidable diversité de points de vue et de compétences. En ensemble, les experts ont jeté des bases fondamentales pour construire un avenir aérien où la santé publique est au cœur des préoccupations. Mais il reste essentiel que cette dynamique ne s’arrête pas aux portes de la conférence. Il incombe aux pays participants de continuer à collaborer, à partager leurs expériences et à mettre en œuvre les stratégies discutées, afin de bâtir un réseau durable et résilient face aux défis de santé publique.
En somme, la conférence de la CAPSCA ne doit pas être vue comme une simple rencontre, mais comme une opportunité historique de redéfinir et de réinventer notre engagement commun envers la santé publique dans l’aviation, et au-delà. Si nous voulons que les voyages aériens soient réellement des vecteurs de connexion et non de propagation des maladies, il est impératif d’agir maintenant.
Il est temps d’adopter une perspective proactive et intégrée pour s’assurer que l’aviation ne soit pas seulement un moyen de transport, mais un pilier d’une stratégie de santé publique globale et efficace. Les échanges de N’Djaména doivent inspirer et catalyser des actions concrètes, car en fin de compte, la santé globale est notre responsabilité commune.