le Tchad peut abriter des pourparlers soudanais

Parmi les pays qui peuvent jouer un rôle important dans la cessation des hostilités, il y a le Tchad qui entretient des bons rapports entre les deux parties, et qui par le passé, a joué une série de médiations, estime le Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (CEDPE).

En janvier dernier, le président Elburhan et son vice-président Himetti, ont tous deux effectué le déplacement de N’djamena. Le président turc a informé, dans deux appels téléphoniques, les deux généraux soudanais, El Burhan et Hemetti, du désir de la Turquie de servir de médiateur entre eux pour mettre fin à la guerre.

Selon la même source, Erdogan s’est dit prêt à accueillir à Ankara les deux belligérants pour engager des négociations directes, avec toutes les garanties qu’il donne au général des forces de soutien Rapide. De son côté, les Etats-Unis soutiennent la proposition d’Israël d’abriter une rencontre des deux généraux en conflit.

La poursuite des affrontements aura sans doute des effets indésirables dans les pays voisins, notamment en RCA et le Tchad, avec la circulation des hommes armés et des armes de guerre de nature à renforcer l’insécurité au Tchad, un afflux massif de réfugiés (400 000) et un retour au Tchad de certains combattants appartenant à la milice de FSR car il y a plus de 30% de tchadiens dans les rangs de FSR.

L’import du conflit soudanais à la frontière tchadienne est possible grâce à l’implication de groupes ethniques vivant à cheval entre le Soudan et le Tchad.

Il faut aussi tenir compte des conséquences économiques dans l’est du Tchad, plus particulièrement dans la région de Ouaddaï, où les marchandises et les denrées alimentaires proviennent généralement du Soudan ou à travers le port du Soudan.  Aujourd’hui, il y a des marchandises bloquées entre le Port Soudan, Khartoum, Fachir et Eldjenena.

Interférences extérieures
Au niveau régional, le RSF peut renforcer ses moyens humains dans des pays comme le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad. Le soudan du Sud a déjà intercepté un renfort en provenance de la RCA, un pays avec des frontières poreuses en raison de la fragilité de l’État.

Ces renforts pourraient poser un grave problème à moyen et long terme en cas d’accord de paix au Soudan.

Au niveau international, on craint une résurgence des foyers du groupe État islamique, car le terrorisme et l’extrémisme tentent généralement de s’installer là où les États sont fragiles. Israël a déjà émis un avertissement en la matière. Il convient de rappeler qu’AlQaida a été formé à partir du Soudan et d’autres foyers ont été découverts à Khartoum après la chute du Président Omar Elbéchir.

Cependant, il ne faut pas oublier les interférences extérieures qui peuvent alimenter les conflits en apportant un soutien aux belligérants. Parmi les pays cités, on retrouve l’Égypte, le Tchad et le Qatar qui digéreront différemment la victoire du général Hemetti.

De l’autre côté, il y a le maréchal Hafta de Libye, l’Éthiopie, la RCA, Wagner et les Emirats arabes unis dont le cœur bat pour les FSR. Toutefois, El Burhan exige le retrait du FSR de Khartoum avant toute négociation. L’armée soudanaise accuse les FSR d’avoir redéployé, en décembre dernier, leurs troupes à Khartoum et dans d’autres villes.

Selon le Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (CEDPE), « une des solutions que la communauté internationale « unie » peut imposer aux deux généraux, est de les convaincre à transmettre le pouvoir à un gouvernement civil à travers la signature d’un accord de paix dans un pays étranger ».