Le Tchad peut-il tenir le pari d’une présidentielle réussie à l’image du Sénégal ?
Bassirou Diomaye Faye, vainqueur désigné, a été choisi comme dauphin par Ousmane Sonko, lui-même empêché de participer au scrutin en raison de poursuites judiciaires, et qui a été finalement nommé Premier ministre par le nouveau président.
Au Tchad, dix candidats ont été définitivement déclarés éligibles pour l’élection présidentielle, tandis que dix autres ont vu leurs dossiers rejetés par le Conseil constitutionnel, pour diverses raisons. Cependant, une question cruciale se pose : les conditions pour une élection crédible et transparente sont-elles réunies, à l’image du Sénégal ?
Cette interrogation suscite des doutes chez de nombreux citoyens. Certains estiment que les conditions ne sont pas réunies et que les résultats sont déjà prévisibles, les autres candidats étant considérés comme de simples accompagnateurs pour légitimer la réélection du président de transition. Des préoccupations concernant la partialité de l’Agence Nationale de Gestion des Élections (ANGE) et la révision du fichier électoral sont également soulevées.
De plus, le choix de l’actuel président du Conseil constitutionnel, Me Jean Bernard Padaré, partisan du parti au pouvoir, est critiqué et risque de compromettre la crédibilité du processus électoral. D’un autre côté, le MPS, soutenu par une coalition, affirme la victoire assurée de son candidat, Mahamat Idriss Deby Itno, grâce au soutien de nombreux partis politiques et organisations de la société civile.
Ils mettent en avant le profil rassembleur de leur candidat. Cependant, pour la première fois dans l’histoire politique du Tchad, le président sortant affrontera son Premier ministre lors de cette élection. L’actuel Premier ministre de transition, Dr Succès Masra, auparavant opposant, jouera un rôle clé dans le scrutin, bien que certains l’accusent d’être un soutien du président de transition.
Quoi qu’il en soit, le candidat du MPS devra faire face à une concurrence sérieuse, y compris de l’ancien Premier ministre Pahimi Padacké Albert et de l’actuel Premier ministre de transition, Dr Succès Masra. Il incombe à l’ANGE d’organiser un scrutin présidentiel transparent et accepté par tous afin d’éviter toute crise post-électorale. Elle doit relever le défi d’une élection réussie pour éviter d’être qualifiée de « démon ».