Le Tchad prend part au Sommet Extraordinaire de l’Union Africaine

Introduction

Imaginez un continent riche en ressources, où chaque parcelle de terre peut nourrir des millions de bouches affamées. L’Afrique, avec sa diversité incroyable et son potentiel agricole immense, a souvent été comparée aux grandes régions agricoles du monde. Pourtant, pour réaliser cet avenir prometteur, il est essentiel de se rassembler autour d’initiatives structurées et bien définies. Le sommet récemment tenu autour du Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA) est une étape cruciale dans cette quête d’une agriculture florissante à l’horizon 2035. Dans un contexte mondial en rapide évolution, où la sécurité alimentaire devient une priorité de plus en plus pressante, ce sommet a pour ambition de redéfinir la vision de l’agriculture sur le continent africain.

La Vision du PDDAA

Le PDDAA, dont le nom ne laisse pas de place au doute, se fixe un objectif clair : développer l’agriculture africaine pour qu’elle soit à la hauteur des attentes du 21ème siècle. Le sommet a ainsi été l’occasion de poser des fondations solides pour une agriculture moderne, durable et résiliente. À l’horizon 2035, ce programme vise à reconfigurer les systèmes agraires du continent en s’appuyant sur une approche intégrée qui met l’accent sur l’accessibilité, l’innovation et la durabilité.

Les Enjeux de l’Agriculture Africaine

L’agriculture en Afrique représente à la fois un défi et une opportunité. Actuellement, près de 60 % de la population du continent travaille dans le secteur agricole. Toutefois, cette proportion s’accompagne également de nombreuses problématiques, comme le faible accès aux technologies modernes, aux semences de qualité, et aux marchés. Ce sommet a reconnu ces défis, mais il a également mis en lumière le potentiel colossal que représente le secteur.

Points Clés de l’Intervention du Tchad

Lors de son discours, le chef de la diplomatie tchadienne, M. Koulamallah, a dressé un tableau éclairant du potentiel agricole de son pays. Avec 40 millions d’hectares de terres arables et 150 millions de têtes de bétail, le Tchad se positionne comme une terre d’opportunités agricoles.

Modernisation et Résilience

L’importance de moderniser le secteur agricole a été un des principaux thèmes abordés. M. Koulamallah a souligné la nécessité de renforcer la résilience de l’agriculture face aux effets dévastateurs des changements climatiques. En effet, le changement climatique constitue l’une des plus grandes menaces pour l’agriculture mondiale, et l’Afrique, particulièrement vulnérable, doit s’armer pour faire face à ces défis.

Le discours a aussi rappelé que l’agriculture représente 23 % du PIB tchadien et est une priorité essentielle du mandat du Maréchal Déby. Dans ce cadre, le secteur agricole est un des 12 chantiers prioritaires du programme politique du président, soulignant l’importance cruciale qu’il revêt pour le développement national.

Résultats Du Sommet : Déclaration de Kampala et Plan d’Action

À l’issue des discussions, les participants ont adopté la Déclaration de Kampala et un plan d’action décennal pour le PDDAA, couvrant la période 2026-2035. Ces documents ne sont pas qu’une simple liste d’intentions : ils incarnent des priorités stratégiques qui visent à transformer les systèmes agroalimentaires du continent.

Priorités Stratégiques

Les priorités établies concernent plusieurs aspects cruciaux :

  1. Renforcement de la Résilience des Systèmes Agroalimentaires : Cela comprend le développement de pratiques agricoles adaptées et durables, capable de répondre aux défis climatiques.

  2. Accroissement de la Productivité Agricole : À travers des techniques modernes et des investissements dans la recherche agronomique, l’objectif est de faire grimper la productivité tout en préservant les écosystèmes.

  3. Promotion de l’Innovation : L’agriculture doit évoluer avec son temps. Cela implique une intégration des nouvelles technologies, qu’il s’agisse de l’usage de drones pour surveiller les cultures ou de l’intelligence artificielle pour gérer les ressources.

  4. Garantie d’une Croissance Inclusive : Il est fondamental que les bénéfices de cette croissance agricole profitent à tous, y compris aux agriculteurs les plus vulnérables. Les politiques doivent être conçues de manière à réduire les inégalités et à favoriser l’émancipation des femmes et des jeunes dans le secteur agricole.

Critique Constructive : Vers un Avenir Durable

Si ces engagements sont prometteurs, il est crucial d’évaluer leur faisabilité. Comment ces objectifs seront-ils traduits en actions concrètes sur le terrain ? Quels mécanismes de financement seront mis en place pour soutenir ces initiatives ?

Propositions de Solutions

  1. Mécanismes de Financement Innovants : Il est nécessaire d’explorer des options de financement adaptées comme les partenariats public-privé, les fonds verts ou encore la microfinance pour les agriculteurs.

  2. Renforcement des Capacités Locales : Des efforts doivent être investis dans la formation des agriculteurs, afin de leur fournir les compétences et les outils nécessaires pour s’adapter aux évolutions du marché.

  3. Systèmes d’Information Ruraux : Développer des systèmes d’information pour que les agriculteurs aient accès à des données en temps réel sur les conditions du marché, la météo ou les pratiques agricoles durables.

  4. Politiques Inclusives : S’assurer que les voix des agriculteurs et des communautés locales sont entendues dans le processus de prise de décision.

Conclusion : Un Appel à l’Action

Ce sommet sur le PDDAA représente bien plus qu’une simple réunion des leaders du secteur agricole ; il incarne une lueur d’espoir pour l’avenir de l’agriculture en Afrique. En adoptant des mesures audacieuses, en investissant dans l’innovation et en garantissant que la croissance bénéficie à tous, le continent peut véritablement réécrire son histoire agricole.

L’heure est maintenant à l’action. Chaque acteur, du petit agriculteur aux décideurs politiques, a un rôle crucial à jouer. Ensemble, avançons vers une agriculture durable qui nourrira non seulement les générations actuelles, mais aussi celles à venir. C’est à ce prix que nous pourrons transformer le potentiel agricole africain en une réalité tangible et prospère.