Le Tchad renforce ses stratégies face à la mortalité maternelle et infantile

La santé maternelle et infantile au Tchad : Un enjeu crucial pour l’avenir du pays

« La santé est la première des libertés. » Cette citation célèbre d’Henri Frederic Amiel nous rappelle à quel point la santé constitue un pilier fondamental pour le développement d’une société. Pour le Tchad, la santé des mères, des enfants et des adolescents n’est pas seulement une priorité, mais un indicateur essentiel du progrès de la nation. Lors d’une récente allocution, Dr Djohn Eyong, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a souligné avec force cet enjeu vital.

Une priorité nationale : La politique de santé du Tchad

Le Tchad a compris que la santé des populations, en particulier celle des groupes les plus vulnérables, nécessite un engagement clair et soutenu. À travers sa politique nationale de santé de 2016 à 2030, le pays affirme son engagement à améliorer les conditions de vie de sa population. La réunion qui s’est tenue récemment constitue une plateforme pour une réflexion commune, un partage d’expériences, et le perfectionnement des stratégies qui permettront d’obtenir des résultats significatifs, notamment pour le second semestre de 2024.

Il est crucial de renforcer la gouvernance et la coordination tout en intégrant des outils de suivi et des ressources adéquates dans le cadre de cette politique. Cette initiative vise également à cartographier les ressources nécessaires pour non seulement réformer le système de santé tchadien, mais aussi pour assurer un avenir radieux pour le pays dans son ensemble.

Vers l’accès universel aux soins de qualité

Le secrétaire général adjoint du ministère de la Santé publique, Dr Mahamat Hamit Ahmat, rappelle que le cadre général de la politique nationale de santé, tel que défini dans le Plan national de développement sanitaire de la 4ᵉ génération (2022-2030), vise un objectif ambitieux : garantir à l’ensemble de la population un accès universel à des soins de santé de qualité. Cela englobe des services intégrés, continus, et centrés sur les besoins de chaque individu, contribuant ainsi, par la même occasion, au développement socioéconomique du Tchad.

Défis alarmants : Un système de santé fragilisé

Cependant, la route vers cet objectif est semée d’embûches. Le Tchad fait face à de nombreux défis qui entravent les efforts déployés dans le secteur de la santé. La crise sanitaire et humanitaire à l’est du pays a eu des répercussions désastreuses sur un système de santé déjà fragile. Selon des estimations de 2020 des agences des Nations Unies, le ratio de mortalité maternelle s’élève à un terrible 1 063 décès pour 100 000 naissances vivantes. En d’autres termes, 24 femmes perdent la vie chaque jour des suites de complications survenant lors de la grossesse ou de l’accouchement. Ce chiffre alarmant appelle à une action immédiate et efficace de tous les acteurs de la santé.

Un appel à l’action collective

Face à ces défis préoccupants, le représentant de l’OMS incite l’ensemble des acteurs du secteur de la santé à redoubler d’efforts. Il est essentiel d’adopter de nouvelles stratégies et de repenser les paradigmes en place pour espérer inverser ces tendances négatives, surtout à l’approche des Objectifs de développement durable (ODD) de 2030. Cela implique non seulement l’amélioration des soins prodigués, mais aussi un plaidoyer pour une plus grande sensibilisation et une mobilisation des ressources.

Établir des bases solides pour un futur meilleur

Les indicateurs discutés lors de cette réunion serviront de fondations pour réfléchir à des solutions concrètes et adaptées. L’accent sera mis sur l’amélioration des résultats, en particulier pour les domaines où les niveaux sont considérés comme préoccupants. Cela nécessite une approche holistique qui intègre des programmes de formation, des campagnes de sensibilisation, et l’implication des communautés elles-mêmes.

Exemples de réussite

Il est important d’appuyer cette vision avec des exemples concrets. Dans d’autres pays ayant fait face à des défis similaires, des initiatives axées sur l’amélioration de l’accès aux soins pour les femmes et les enfants ont donné des résultats impressionnants. Par exemple, le projet « Safe Motherhood » en Afrique de l’Est a permis de réduire de façon significative le taux de mortalité maternelle en mettant en place des cliniques communautaires et en formant des agents de santé locaux. Cela démontre qu’avec une volonté politique forte, des investissements ciblés et l’engagement de la communauté, il est possible de créer des systèmes de santé résilients.

Critique constructive : Évaluer et ajuster les stratégies

Bien que des progrès soient possibles, il est également nécessaire d’évaluer les stratégies mises en œuvre. Les politiques de santé ne doivent pas être statiques ; elles doivent évoluer en fonction des besoins réels de la population. Une approche fondée sur des données probantes permettra d’ajuster les interventions en temps réel et de maximiser l’efficacité des programmes. Une évaluation continue des initiatives en cours, accompagnée d’un retour d’expérience sur le terrain, serait bénéfique pour ajuster les politiques en fonction des résultats concrets.

Conclusion : Un devoir collectif pour un avenir en santé

La santé des mères, des enfants et des adolescents au Tchad est bien plus qu’un enjeu individuel ; c’est une responsabilité collective. En réunissant l’expertise, les ressources et la volonté politique, le Tchad peut surfer sur la vague de transformation de son système de santé pour offrir un avenir meilleur à sa population. Cette réunion est un premier pas vers l’établissement d’un consensus autour des actions nécessaires. Ensemble, il est possible de réaliser de grands progrès.

Le défi est immense, mais enriche de nombreuses opportunités à saisir. Un engagement commun permettra de transformer le paysage de la santé au Tchad. C’est un appel à toutes les parties prenantes : l’heure est venue d’agir pour un Tchad en meilleure santé.