le Tchad sollicite un doublement urgent du financement climatique

Introduction

Imaginez un immense bassin d’eau, autrefois vibrant d’activité, où la vie aquatique et les communautés riveraines prospéraient. Aujourd’hui, ce même lac est confronté à l’angoisse de la sécheresse et à la menace d’une extinction lente. Le Lac Tchad, qui a été une source vitale pour des millions de personnes, est désormais au cœur d’une crise environnementale sans précédent, exacerbé par les effets du changement climatique. Le ministre de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable du Tchad, Hassan Bakhit Djamous, a récemment pris la parole lors d’une session ministérielle spéciale sur le changement climatique et les ressources en eau, le 13 novembre 2024. Il a voulu, par son intervention, éveiller les consciences sur la situation critique que traverse le Tchad et le rôle crucial qu’il joue dans la lutte contre les conséquences environnementales de notre époque.

Des défis environnementaux pressants au Tchad

Le Tchad, un pays sahélien d’Afrique centrale, est l’une des nations les plus vulnérables aux impacts du changement climatique. Avec une dépendance importante à l’agriculture et à la pêche, les effets du réchauffement climatique affectent non seulement l’environnement, mais aussi les moyens de subsistance de millions de personnes. Lors de cette session ministérielle, le ministre Djamous a rappelé que les défis auxquels le Tchad fait face dépassent de loin les capacités d’intervention du pays.

La situation alarmante du Lac Tchad

Dans ses déclarations, le ministre a mis en lumière la problématique du Lac Tchad, qui a perdu près de 90 % de sa superficie au cours des dernières décennies ; un déclin alarmant provoqué par l’évaporation accrue due à la hausse des températures, la surexploitation de l’eau et des changements dans les régimes de précipitation. Le bassin du Lac Tchad, partagé par quatre pays – le Tchad, le Nigéria, le Cameroun et le Niger – est devenu emblématique des crises hydriques qui frappent de nombreuses régions du monde. Ce qui était autrefois une oasis de biodiversité est désormais menacé par la sécheresse, l’insécurité alimentaire et les conflits communautaires.

Un appel à l’action

Conscient de cette situation critique, Hassan Bakhit Djamous a lancé un appel urgent à la communauté internationale. « Il est impératif de doubler le financement climatique pour les initiatives de conservation et de restauration des bassins d’eau en Afrique », a-t-il déclaré. Ce financement est crucial pour soutenir des projets visant à revitaliser le régime des eaux et assurer un avenir durable aux communautés qui en dépendent.

Initiatives régionales prometteuses

Le ministre a également souligné l’importance de soutenir les initiatives régionales telles que la Grande Muraille Verte. Ce projet ambitieux vise à restaurer la biodiversité et à lutter contre la désertification dans la région sahélienne, tout en stimulant la résilience des écosystèmes. Des experts ont salué cette initiative pour son approche intégrée dans la gestion des ressources naturelles, qui non seulement crée des emplois, mais aussi stabilise les zones vulnérables.

L’importance des mécanismes de financement

Pour faire face à des défis globaux tels que le changement climatique, une structure de financement spécialisée est indispensable. Le ministre Djamous a plaidé pour la création d’un mécanisme spécifique de financement pour les bassins transfrontaliers en crise, combinant adaptation climatique et prévention des conflits. Cette stratégie permettrait de mobiliser des ressources pour aider les pays à gérer leurs ressources hydriques de manière collaborative, garantissant ainsi une approche holistique et durable.

Renforcement des capacités techniques

En outre, le ministre a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités techniques et technologiques pour améliorer la surveillance et la gestion des ressources en eau. Des outils modernes de télédétection, des systèmes de suivi des eaux et des modèles prédictifs peuvent aider à anticiper les pénuries et à gérer de manière proactive les ressources hydriques. Ces avancées technologiques peuvent également contribuer à une meilleure prise de décision en matière de gestion de l’eau.

Une réponse collective à une crise mondiale

Le ministre Djamous a cité le Lac Tchad comme un miroir des défis rencontrés par de nombreux bassins d’eau à travers le monde. « Notre réponse à cette crise déterminera non seulement l’avenir de millions de personnes dans la région, mais servira également de test pour notre capacité collective à protéger les ressources en eau face au changement climatique », a-t-il déclaré avec une conviction palpable.

Exemples de résilience dans la région

Face à cette crise, plusieurs initiatives locales et régionales ont vu le jour. Par exemple, les communautés riveraines du Lac Tchad ont mis en place des pratiques de gestion durable de la pêche pour permettre la durabilité de leurs ressources. Des programmes d’éducation et de sensibilisation ont été introduits pour informer les pêcheurs sur l’importance de la pêche durable et la préservation de l’écosystème aquatique.

Perspectives et critiques

Cependant, malgré ces efforts, des critiques émanent quant aux réponses actuelles des gouvernements et des organisations internationales. Beaucoup estiment que les initiatives manquent de coordination et que les financements alloués ne sont pas suffisants. De plus, la mise en œuvre des projets est souvent entravée par des conflits locaux ou des divergences politiques. Les acteurs de la société civile soulignent qu’une approche inclusive, visant à impliquer pleinement les communautés affectées par ces enjeux, est essentielle pour garantir le succès des projets menés.

Conclusion

Le défi que représente la gestion des ressources en eau face au changement climatique est immense, mais ce n’est pas insurmontable. La déclaration du ministre Djamous a le mérite d’alerter sur une situation cruciale et d’appeler à une action collective. Pour protéger des millions de vies et préserver notre patrimoine naturel, il est temps d’agir. La coordination des efforts régionaux et internationaux, soutenue par un financement approprié et une volonté politique forte, sera essentielle pour transformer notre vision en réalité. Ensemble, nous avons le pouvoir non seulement de sauver le Lac Tchad, mais aussi de redéfinir notre rapport à l’eau dans un monde en mutation. En investissement dans la préservation des ressources en eau aujourd’hui, nous construisons un avenir durable pour les générations futures. Engageons-nous dès à présent pour un changement positif.