Les anciens employés des bases militaires françaises réclament des mesures d’accompagnement

Introduction : Un tournant pour les anciens employés militaires

En ce début d’année 2025, le paysage socio-économique du Tchad se voit bouleversé par des événements qui touchent directement une frange importante de la population. Le 3 février, un rassemblement inédit a eu lieu, regroupant 402 anciens employés des bases militaires françaises situées à Adji Kossei, N’Djaména, Abéché et Faya. Ce groupe, qui a dédié des années de service à des missions souvent délicates, a choisi de s’exprimer publiquement. Leur témoignage soulève des interrogations profondes sur les enjeux économiques et sociaux qui en découlent, notamment concernant leur licenciement pour des motifs économiques et les répercussions que cela a sur leur quotidien. "Nous soutenons notre pays, mais comment survivre après avoir tout donné ?" a déclaré avec émotion le porte-parole du groupe.

Les événements récents marquent un tournant dans les relations diplomatiques entre le Tchad et la France, une rupture perçue comme une nécessité par les autorités tchadiennes, mais qui laisse dans son sillage des citoyens désemparés. Cet article examine les déclarations de ces ex-employés et le contexte plus large de cette transition pour souligner les défis qu’ils rencontrent et proposer des solutions viables.

Contexte et Soit-disant Souveraineté

La rupture des accords de coopération militaire avec la France, pays longtemps considéré comme un partenaire clé dans la sécurité de la région, a eu des conséquences lourdes. Les anciens employés des bases militaires ont parfaitement compris la nécessité de tels changements, reconnaissant son rôle dans la souveraineté nationale. En réaffirmant leur soutien aux autorités du pays, ils témoignent de leur patriotisme, tout en cherchant à attirer l’attention sur la précarité de leur situation.

Un soutien indéfectible

Les ex-employés, par leur déclaration, soulignent qu’ils comprennent et acceptent les raisons de la fin de cette coopération. Ils expriment ainsi un patriotisme remarquable, insistant sur la nécessité de défendre les intérêts du Tchad. Toutefois, leur discours est en décalage avec leur vécu personnel. Après des années passées à servir leurs concitoyens sous le drapeau militaire, ils se retrouvent désormais sans emploi et confrontés à un avenir incertain.

Des vies bouleversées : La réalité des licenciements

Depuis leur mise à pied, ces anciens employés font face à des difficultés économiques croissantes. Dans un pays où l’emploi reste déjà précaire, leur licenciement pour raisons économiques accentue leur détresse.

Une lutte pour la survie

"La plupart d’entre nous avons des familles à nourrir, des enfants à envoyer à l’école et des soins de santé à gérer", a complété le porte-parole. En mettant en lumière la réalité sociale déconcertante à laquelle ils sont confrontés, ces anciens militaires demandent avant tout des soutiens. Ils ne cherchent pas seulement des mesures économiques, mais également une compréhension de leur situation humaine.

Des chiffres récents montrent que le taux de chômage au Tchad pourrait atteindre des niveaux alarmants si des mesures d’accompagnement ne sont pas mises en œuvre. De nombreuses familles sont désormais à la merci de conditions de vie précaires, accentuées par l’absence de programmes gouvernementaux dédiés à la reconversion professionnelle.

Demandes de mesures d’accompagnement

Dans cette période de transition, les anciens employés insistent sur le besoin urgent de programmes d’accompagnement. Cela inclut non seulement des aides financières, mais aussi des formations professionnelles pour faciliter leur réinsertion dans le monde du travail. Attendre que la situation économique s’améliore sans action directe n’est pas une solution viable.

Exemples de soutien dans d’autres contextes

Dans divers pays, des situations similaires ont été confrontées avec des résultats variés. Prenons l’exemple de certaines bases militaires américaines qui, après leur fermeture, ont mis en place des programmes de transition spécifiquement destinés à aider les employés licenciés. Ces initiatives incluent des formations, du coaching de carrière et un soutien psychologique. En regardant ces agences, le Tchad pourrait envisager une démarche semblable.

Il est essentiel que les autorités tchadiennes ne se contentent pas d’entendre les cris de détresse de ces anciens employés. La mise en place de réformes pour le soutien des personnes licenciées doit devenir une priorité pour éviter une aggravation des tensions sociales.

Critique constructive : Une réaction nécessaire

Le constat est amer, mais il est impératif d’examiner non seulement les conséquences de ces décisions économiques, mais aussi les réponses apportées par le gouvernement. Dans une période de transition, la transparence et la communication sont des éléments cruciaux pour apaiser les craintes populaires. Le gouvernement, tout en restant ferme sur ses décisions politiques, doit fournir un cadre d’écoute et de dialogue pour s’assurer que les voix de ses citoyens soient entendues.

Vers une nouvelle vision

Une approche proactive pourrait être d’élaborer un plan d’urgence dans les six mois suivant la mise en œuvre des licenciements. Ce plan pourrait inclure :

  1. Formation et recyclage professionnel : Lancer des programmes de formation adaptés aux besoins du marché du travail local pouvant prendre en compte les compétences des anciens employés.

  2. Soutien psychologique : Mettre en place des services d’accompagnement psychologique pour aider les licenciés à faire face à l’impact émotionnel de leur situation.

  3. Création d’emplois : Encourager l’investissement dans des secteurs prometteurs afin de créer de nouveaux emplois et accompagner le rétablissement économique du pays.

  4. Inclusion sociale : Intégrer des initiatives qui favorisent l’inclusion des anciens employés dans les décisions politiques, pour qu’ils aient une voix dans leur avenir.

Les mesures correctives doivent être vues comme un investissement dans le capital humain du Tchad, car chaque ancien employé est une ressource potentielle qui peut contribuer à la relance économique du pays.

Conclusion : Un appel à l’action

Le 3 février 2025 a été marqué par une prise de conscience poignante et un appel désespéré à l’aide pour ceux qui ont servi sur le front de la défense nationale. Ces anciens employés ne demandent pas la charité, mais l’opportunité de redonner à leur pays. En s’exprimant, ils n’ont pas seulement éveillé l’attention sur leur situation, mais ils ont aussi ouvert la voie à un dialogue nécessaire entre le gouvernement et les citoyens.

Il est temps que les autorités réagissent et agissent. La transition vers de nouvelles réalités économiques nécessite une attention immédiate. En tant que société, il est vital de mettre en place des systèmes de soutien qui permettent à tous, anciens militaires ou non, de naviguer dans ces eaux tumultueuses. L’avenir du Tchad dépend de la résilience de son peuple et de la capacité de ses dirigeants à écouter et à répondre aux besoins de leur population. Le chemin est semé d’embûches, mais ensemble, il est possible de construire un avenir meilleur.