
Les avocats d’Abdoulaye Miskine appellent à l’intervention du Maréchal
Le Pacte de la Justice : L’Affaire Abdoulaye Miskine et les Ombres de la Détention à Klessoum
Dans un pays où les vérités judiciaires peuvent parfois sembler aussi fluides que les rivières du Tchad, l’affaire du général Koumtanmadji Martin, connu sous le nom d’Abdoulaye Miskine, soulève de nombreuses interrogations sur la justice, la détention prolongée et le respect des droits humains. Le 1er février 2025, lors d’un point de presse émouvant à la Maison des Médias de N’Djamena, un collectif d’avocats a levé le voile sur une affaire qui, au-delà des tribunaux, évoque des enjeux politiques et sociaux cruciaux. Son dossier, en instance depuis 2020, soulève un questionnement plus profond sur le fonctionnement de la justice tchadienne.
Les Interventions des Avocats : Une Voix Pour les Sans Voix
Lors de cette conférence, Maître Mog-Nan Kembetiade, l’un des avocats de la défense, a fait résonner l’écho de l’injustice. En affirmant que Miskine et ses coaccusés subissent une détention prolongée de cinq à six ans sans jugement, il s’est interrogé sur la légitimité de cette situation. « Une justice tardive est une injustice, tout comme une justice expéditive », a-t-il déclaré, illustrant l’urgence de restaurer une équité judiciaire. Kembetiade a mis en lumière l’absence de précédents comparables dans l’histoire judiciaire du Tchad, une observation qui laisse entrevoir une possible défaillance du système.
Appel à la Libération : Le Respect du Code de Procédure
L’argumentation de Kembetiade ne s’est pas arrêtée là. Il a fortement plaidé pour une libération immédiate du général Miskine, rappelant les normes du Code de procédure. En traversant la mémoire collective, il a évoqué des cas antérieurs où des individus accusés de crimes contre la sûreté de l’État ont pourtant bénéficié de grâces présidentielles, soulevant une question cruciale : Pourquoi Miskine et ses coaccusés n’ont-ils pas reçu le même traitement ? Cette inégalité de traitement, selon lui, soulève des doutes quant à l’intégrité du processus judiciaire en place.
Le Dossier Miskine : Quand la Justice Traîne
La situation juridique de Miskine reste floue. Déjà portée devant la chambre criminelle de la cour d’appel, son dossier a été renvoyé, en raison de la présence de la partie civile, sans que de nouvelles audiences soient programmées. Maître Kembetiade a dénoncé ce manque de suivi judiciaire en lançant un cri du cœur : « Que se passe-t-il ? » Cette question, simple mais percutante, met en exergue un manque de visibilité et un éloignement croissant de la justice pour ceux qui en ont besoin.
L’Appel au Maréchal : Une Intervention Inéluctable
Devant ce constat, le collectif d’avocats n’a pas tardé à adresser une demande de soutien au Maréchal du Tchad, en tant que Premier Magistrat du pays. D’après leurs témoignages, l’état de santé de Miskine a fortement décliné au fil des mois, une situation qualifiée d’« alarmante ». En attirant l’attention sur ce point critique, les avocats espèrent provoquer une réaction rapide des autorités impliquées et une réflexion sur le bien-être des détenus.
Une Affaire au-Delà des Murs du Tribunal : Vers une Solution Politique ?
Les avocats, de par leur constat, estiment que cette affaire s’étend bien au-delà du simple cadre juridique. En effet, elle soulève des questions politiques qui transcendent les préjugés et les stéréotypes qui entourent le système judiciaire tchadien. Cette affaire est-elle révélatrice d’une volonté politique délibérée de maintenir le général Miskine dans une situation de vulnérabilité ?
Exemples Précis et Perspectives Alternatives
Pour illustrer ces préoccupations, l’exemple d’autres personnalités politiques tchadiennes, qui, après des accusations similaires, ont finalement reçu des grâces, peut servir de base à une réflexion plus poussée sur l’équité et la justice. Par ailleurs, des études sur les droits de l’homme au Tchad montrent que le pays se trouve à un carrefour crucial, où le respect des droits individuels est fondamental pour la stabilité sociale et politique.
Dans ce contexte, une alternative constructive pourrait être la mise en place de commissions d’enquête indépendantes. Ces commissions pourraient non seulement examiner les dossiers en cours comme celui de Miskine, mais également recommander des réformes législatives pour éviter de telles situations à l’avenir.
Conclusion : Un Appel à la Réflexion et à l’Action
L’affaire du général Abdoulaye Miskine n’est pas qu’une simple question de justice. Elle est le reflet des défis que rencontre un pays en plein essor, lutant contre ses propres démons. Les interrogations soulevées par Maître Kembetiade, ainsi que l’urgence signalée par les avocats, nous rappellent que derrière chaque cas, il y a des vies humaines, des droits à préserver et une dignité à défendre.
En conclusion, le Tchad est à un tournant de son histoire judiciaire. Les injustices ne devraient jamais être banalisées. Il incombe aux citoyens, aux acteurs de la société civile, et aux autorités compétentes d’œuvrer ensemble pour rectifier le tir. Le cas de Miskine est une invitation à la réflexion et à l’action, pour bâtir un système judiciaire qui protège les droits de tous ses citoyens, sans exception. Le respect des droits de l’homme, même en période de crise, doit toujours être l’objectif fondamental d’une nation.