les commerçants du Tchad réclament le paiement de la dette intérieure

Crise de la Dettes : Les Commerçants Tchadiens en Appellent à l’État

Introduction

« Une nation qui ne soutient pas ses commerçants est une nation qui s’auto-sabotage. » Cette citation devrait résonner avec force dans l’esprit de ceux qui prennent des décisions économiques au Tchad. Le 22 janvier 2025, une situation alarmante a été portée à la lumière lors d’un point de presse tenu par le Syndicat National des Commerçants du Tchad (SYNACOT) et le Syndicat des Commerçants Fournisseurs Tchadiens (SCFT) dans le quartier Bololo. Alors que le pays est confronté à un réseau complexe de dettes intérieures totalisant 1000 milliards de francs CFA, les commerçants, pilier essentiel de l’économie, se trouvent dans une impasse qui pourrait avoir de graves conséquences pour l’ensemble de la nation. Cet article explore les enjeux de cette dette, les engagements non tenus des autorités et les répercussions potentielles sur l’économie tchadienne.

La Dette Intérieure : Un Poids Lourd pour les Commerçants

La Montée d’une Crise Économique

Au fil des années, le Tchad a connu des fluctuations économiques considérables. Avec une économie largement dépendante des revenus pétroliers, le pays a vu ses commerçants s’engager dans une lutte acharnée pour maintenir leurs activités face à un climat d’incertitude. Le montant de la dette intérieure, s’élevant à 1000 milliards CFA, est le résultat d’années d’accumulation d’arriérés dus aux fournisseurs et aux opérateurs économiques. Un poids considérable qui lest des milliers de commerçants et qui freine leur capacité à investir et à prospérer.

Un Engagement Non Respecté

Le président du SYNACOT, Mahmoud Adam Souleymane, a soulevé une question cruciale : pourquoi l’État tchadien ne respecte-t-il pas ses engagements financiers ? En 2020, un ministre des Finances avait en effet promis l’apurement de cette dette, sous réserve d’un audit régulier. Quid de cet audit ? Les 385 milliards régulièrement audités, validés par le conseil des ministres et qui devraient être versés automatiquement aux créanciers n’ont jamais vu le jour. Un engagement à verser 110 milliards CFA a été pris, mais seulement 85 milliards ont été effectivement payés grâce à l’aide précieuse des banques commerciales locales. Qu’en est-il du reste ? Les 615 milliards encore dus restent une véritable épine dans le pied des commerçants.

À l’Affût d’une Solution : L’Appel des Commerçants

Un Cri du Cœur

L’absence de paiement des dettes a mis à mal des nombreux petits et moyens commerçants, qui constituent la colonne vertébrale de l’économie tchadienne. Ils se retrouvent dans une situation précaire, ne pouvant plus honorer leurs propres engagements face à leurs fournisseurs et partenaires. Lors de ce point de presse, Mahmoud Adam Souleymane n’a pas hésité à lancer un appel désespéré au président de la République. Ce cri du cœur vise à rappeler l’urgence de la situation et à exiger une solution rapide pour éviter tout effondrement du secteur.

L’Inexistence d’une Commission d’Évaluation

Il est à noter qu’un engagement avait également été pris par le ministère des Finances : la création d’une commission d’évaluation censée faciliter le versement de ces dettes. Cependant, jusqu’à ce jour, cette commission n’a jamais été constituée. Cette absence accentue le sentiment de frustration chez les commerçants, qui se sentent abandonnés par leurs propres dirigeants. Il devient crucial de se demander pourquoi de telles promesses ne se traduisent pas en actions concrètes.

Exemples et Données Éclairantes

Impact sur le Secteur Economique

L’impact des impayés sur le secteur économique est considérable. Prenons par exemple le cas d’un petit commerce local. Ce dernier, n’ayant pas reçu le paiement d’une commande importante auprès de l’État, se retrouve dans l’incapacité d’honorer ses factures, entraînant ainsi une chaine de retards et de dettes chez ses propres fournisseurs. Cette situation crée un effet domino, où chaque acteur économique se retrouve bloqué, ralentissant ainsi la croissance et engendrant du stress au sein de la communauté commerciale.

Études de Cas

Des études sur d’autres pays subissant des situations similaires révèlent que des retards de paiement de l’État peuvent mener à une augmentation des faillites d’entreprises. En Afrique subsaharienne, par exemple, les retards de paiement des gouvernements entraînent une inflation de la dette privée et une diminution de la confiance des investisseurs. Ce phénomène, s’il n’est pas traité rapidement, pourrait décimer le tissu économique tchadien et compromettre des années d’efforts de développement.

Critique Constructive : Que Peut-On Faire ?

Volonté Politique et Responsabilité

Pour surmonter cette crise, il est essentiel que le gouvernement tchadien manifeste une volonté politique forte. Cela doit passer non seulement par des promesses, mais aussi par des actions concrètes. La mise sur pied de la commission d’évaluation est une première étape nécessaire, mais pas suffisante. Il est impératif que l’État s’engage à établir des mécanismes transparents pour le paiement des dettes.

Infrastructures et Sensibilisation

Les commerçants doivent également être accompagnés dans leur transition vers une gestion plus durable de leurs activités. Des programmes de sensibilisation et de formation, en collaboration avec le ministère du Commerce, pourraient renforcer leur résilience face à de telles situations. Investir dans des infrastructures comme des plateformes de paiement électronique peut faciliter les transactions et réduire les risques d’impayés.

Conclusion : Un Avenir à Construire Ensemble

Le point de presse du SYNACOT et du SCFT met en lumière une réalité préoccupante pour les commerçants tchadiens. Les 1000 milliards de dettes intérieures non réglées sont plus qu’une simple question financière ; elles représentent un défi direct à la viabilité du commerce et à la dynamique économique du pays. Il est désormais urgent que l’État prenne conscience de son rôle crucial et de ses responsabilités envers ces acteurs économiques.

Alors que nous concluons cet article, il est essentiel de rappeler qu’une nation forte repose sur des commerçants renforcés. Seule une action collective, alliée à une sincérité dans les promesses des autorités, pourra garantir un avenir prospère pour le Tchad. Ensemble, commerçants et dirigeants peuvent franchir les obstacles et bâtir un environnement où le commerce peut véritablement prospérer. Chaque action compte, et chaque voix mérite d’être entendue. Aux décideurs d’agir, pour le bien de tous.