les ex-employés des basses militaires françaises réclament leurs droits
Ex-employés des bases militaires françaises : entre exploitation et quête de justice
Introduction
Imaginez passer près de quarante ans à travailler dans des conditions difficiles, au service d’une puissance militaire, pour finalement être confronté à une rémunération jugée dérisoire et insuffisante. Cela pourrait sembler être une situation tirée d’un film dramatique, mais c’est bien le quotidien de nombreux anciens employés des bases militaires françaises au Tchad. Guiligoussi Boukar Paul, après 39 ans comme chef d’équipe magasinier, reçoit à peine 9 millions de FCFA, une somme qui ne couvre même pas les efforts qu’il a fournis. Au fil des témoignages de ces hommes et femmes, une réalité amère émerge : celle de l’exploitation humaine et d’un système qui semble les avoir oubliés. Ce récit soulève des questions cruciales sur les droits des travailleurs et sur l’humanité derrière les chiffres.
L’expérience des anciens employés
Ces ex-employés, s’étant engagés pendant des décennies aux côtés des forces armées françaises dans des villes comme Abéché, Faya et N’Djamena, s’estiment victimes d’un système injuste. Les situations d’exploitation humaine sont des réalités alarmantes, qui méritent notre attention.
Des témoignages glaçants
- Guiligoussi Boukar Paul : Après tant d’années de service loyal, Paul ne comprend pas pourquoi sa prime de fin de carrière est si basse.
- Mang Justin : Cuisinier pendant 36 ans, Justin révèle avoir reçu uniquement 4 millions de FCFA pour ses années de dévouement.
- Ngarsandjé Serge : Avec 38 ans de service en tant que magasinier logisticien, Serge n’a perçu que 5 millions de FCFA, ce qui le laisse perplexe.
Les histoires de Salomé Biani et Tomta Solange illustrent aussi une vie de sacrifices et de déception. Tous dénoncent une exploitation qui dépasse le cadre pécuniaire. Ils soulignent un sentiment d’abandon, se sentant trahis par l’économat des armées françaises – la direction censée veiller à leurs droits et à leur bien-être.
Une institution à la traîne
L’économat, en théorie responsable des ressources humaines, aurait donc failli à sa mission. Les employés réclament la transparence sur leur rémunération et l’application de leurs droits. Selon eux, le système de gestion actuel favorise l’opacité, ce qui leur fait dire qu’ils ont été lésés.
Appel au gouvernement et à la communauté internationale
Face à cette situation désespérante, ces ex-employés lancent un appel poignant aux autorités. Ils interpellent Mahamat Idriss Déby Itno, président de la République du Tchad, demandant une intervention pour qu’ils obtiennent ce qui leur est dû.
Une demande de réinsertion
Au-delà des indemnités, ces anciens employés aspirent également à une réinsertion dans des structures étatiques. Beaucoup d’entre eux sont père ou mère de famille et doivent subvenir à des besoins. Leurs revendications ne viennent pas seulement d’un désir de compensation, mais également d’une quête légitime de dignité et de reconnaissance.
Une mobilisation nécessaire
La situation des ex-employés des bases militaires françaises soulève des interrogations éthiques sur le traitement des travailleurs dans des environnements de conflit ou sous tension. Que peuvent faire les citoyennes et les citoyens pour soutenir cette cause ?
Sensibiliser l’opinion publique
Il est essentiel de sensibiliser l’opinion publique à l’égard de cette situation. Chaque voix comptant, le partage d’histoires personnelles via les réseaux sociaux ou au sein des communautés locales peut contribuer à accroître la pression sur les décideurs.
Les solutions concrètes
Les anciens employés demandent que des solutions concrètes soient mises en œuvre. Les propositions incluent :
- Transparence dans la rémunération : Une révision complète des rémunérations accordées, avec des explications claires sur les critères utilisés.
- Mise en place d’un mécanisme d’audit : Pour garantir que les droits des travailleurs soient respectés et pour prévenir des abus futurs.
- Formation et réinsertion professionnelle : Offrir aux anciens employés des formations adaptées pour faciliter leur réintégration dans le marché du travail.
Réaction des autorités
La réponse du gouvernement et des instances internationales à ces exigences sera déterminante. Ces ex-employés sont prêts à porter leur revendication jusqu’au président français, Emmanuel Macron, s’ils n’obtiennent pas satisfaction. Cela souligne l’importance du soutien international dans la lutte contre l’exploitation des travailleurs, même à travers les fronts militaires.
Conclusion
La voix des ex-employés des bases militaires françaises est une voix qui réclame justice, dignité et reconnaissance. Leur lutte pour obtenir leurs droits est emblématique d’une problématique plus large liée à l’exploitation des travailleurs dans des environnements instables et complexes. En tant que société, il est de notre devoir de répondre à cet appel, d’exiger des comptes de la part des institutions, et de veiller à ce que chaque travailleur soit traité avec le respect et la dignité qu’il mérite. L’histoire de ces hommes et femmes ne doit pas rester dans l’ombre ; elle doit résonner et être un catalyseur pour un changement significatif. La mobilisation est essentielle, et chaque action compte.