Les femmes juristes du Tchad forment les agents de santé à la lutte contre les VBG
Introduction
« Une société est jugée sur la manière dont elle traite ses femmes et ses filles. » Cette citation fait écho à la réalité tragique des violences basées sur le genre (VBG) qui frappent de nombreuses communautés à travers le monde, et particulièrement au Tchad. En effet, selon une étude récente, près de 40% des femmes tchadiennes ont subi au moins une forme de violence au cours de leur vie. C’est dans ce contexte préoccupant que l’Association des femmes juristes du Tchad (AFJT) a pris l’initiative de combattre ce fléau, en organisant le 14 novembre 2024, une formation essentielle dédiée aux agents de santé de la région du Kanem. Cet événement, qui a eu lieu à la salle de la Croix-Rouge, a rassemblé un public engagé, prêt à se former pour mieux comprendre et combattre les VBG.
Un Engagement pour l’Égalité des Sexes
Une Formation Visionnaire
La formation orchestrée par l’AFJT s’inscrit dans un projet ambitieux visant à promouvoir l’égalité des sexes tout en améliorant les conditions de santé sexuelle, reproductive et nutritionnelle. En effet, en renforçant les compétences des agents de santé, l’association ne se contente pas de former des professionnels ; elle transforme également le paysage de la santé pour les femmes et les filles de la région. Cette initiative vise non seulement à améliorer la prise en charge des victimes de VBG, mais aussi à prévenir les violences, un objectif fondamental pour celle qui aspire à bâtir une société plus juste.
Contenus de la Formation
Les participants ont eu l’opportunité d’enrichir leurs connaissances à travers plusieurs modules touchant aux techniques de communication communautaires. Ces compétences leur permettront d’aborder des sujets aussi sensibles que la santé sexuelle et reproductive, ainsi que les violences basées sur le genre, avec tact et efficacité. Grâce à des études de cas et des discussions interactives, les agents de santé ont été sensibilisés aux différentes formes de violences, à leurs conséquences dévastatrices, ainsi qu’aux stratégies de prévention possibles. Il est crucial que ces professionnels, au contact direct des populations, soient en mesure de détecter et d’intervenir efficacement dans les situations de VBG.
Importance de la Collaboration
Une Reconnaissance Indispensable
Lors de la formation, le représentant du délégué de la santé publique et de la prévention, Abdelkerim Mbodou Taher, a témoigné de l’importance de cette initiative. Son discours a renforcé l’idée que ces formations sont non seulement bénéfiques, mais nécessaires pour le renforcement du système de santé tchadien. Il a également encouragé les participants à mettre en pratique les compétences acquises, afin d’améliorer la qualité des soins et le soutien apporté aux victimes de VBG. Ces remarques soulignent la nécessité d’une collaboration entre les différentes parties prenantes du système de santé pour une approche globale et intégrée du problème.
Une Réponse à un Problème de Santé Publique
Les violences basées sur le genre constituent un défi majeur de santé publique au Tchad. Elles affectent non seulement la santé physique et mentale des victimes, mais impactent également leur développement socio-économique. En formant les agents de santé, l’AFJT contribue à renforcer le système de protection des femmes et des filles, un action primordiale face à un problème aussi enraciné. Cette formation représente une avancée significative, mais elle ne doit pas rester un acte isolé.
Exemples et Évolutions
Des Cas Concrets de Transformation
Des témoignages de femmes ayant bénéficié du soutien des agents de santé formés par l’AFJT illustrent la portée de ces initiatives. Par exemple, une jeune femme de la région du Kanem a décrit son parcours de guérison après avoir reçu des soins adaptés et un accompagnement psychologique suite à une expérience traumatisante de VBG. Elle a pu retrouver confiance en elle et reprendre le contrôle de sa vie. Ces exemples concrets montrent que lorsque les agents de santé sont bien formés, ils peuvent véritablement faire une différence.
Des Données qui Parlent
Les études de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) révèlent que les violentes basées sur le genre sont souvent sous-diagnostiquées et sous-traitées, en raison de l’absence de formation adéquate des professionnelles et professionnels de santé. c’est pourquoi des formations régulières comme celle organisée par l’AFJT sont essentielles. Elles permettent d’établir un réseau de spécialistes sensibilisés, capables d’identifier et d’accompagner les victimes vers leur rétablissement.
Critiques et Perspectives Alternatives
Une Évaluation Des Réalisations
Bien que l’initiative de l’AFJT ait démontré un impact significatif sur la formation des agents de santé, il est pertinent de se poser la question de la durabilité de ces efforts. Comment s’assurer que cette formation soit suivie d’effets tangibles et que les agents de santé continuent à appliquer leurs acquis ? Cela nécessite une évaluation régulière des formations et des retours d’expérience de la part des participants. En outre, des sessions de suivi et des mises à jour régulières permettraient d’adapter le contenu aux évolutions des besoins de la population.
Vers une Stratégie Globale
Une perspective alternative pourrait consister à intégrer la formation sur les VBG dans les cursus éducatifs des professionnels de santé dès leur formation initiale. En incluant cette thématique dans le programme éducatif, on garantirait que tous les soignants, futurs ou actuels, soient préparés à traiter ce vaste sujet de manière adéquate et respectueuse. De plus, cela favoriserait une prise de conscience collective au sein du corps médical, ce qui est essentiel pour lutter contre la stigmatisation des victimes.
Conclusion
La formation dédiée aux agents de santé organisée par l’AFJT à Mao est une étape éloquente dans la lutte contre les violences basées sur le genre au Tchad. En renforçant les compétences des professionnels de santé, l’association pave la voie vers une meilleure prise en charge des victimes et une prévention plus efficace de ces actes inacceptables. Cependant, il est impératif de continuer à soutenir ces efforts par des évaluations régulières et l’intégration de la thématique VBG dans la formation initiale. En agissant ensemble, nous pouvons garantir à chaque femme et chaque fille l’accès à des services de santé de qualité, contribuant ainsi à bâtir une société plus juste et égalitaire. L’engagement de chacun est primordial, et il est temps d’agir pour un avenir où les violences basées sur le genre ne seront plus qu’un mauvais souvenir.