les forces de sécurité du Kanem mobilisées contre les VBG

Introduction

À l’approche des élections, les enjeux en matière de droits de l’homme prennent une dimension cruciale dans de nombreux pays. Pour illustrer cela, prenons l’exemple d’un rapport alarmant du Haut-Commissariat des Nations Unies qui indique que près de 70 % des violations des droits humains se produisent en période électorale. Ainsi, face à ce constat, il est impératif que les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) soient bien équipées pour protéger les droits de tous les citoyens. C’est dans cette optique que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) organisent un atelier de formation de trois jours à Mao, du 05 au 07 août 2024. Cet événement a pour but de renforcer les capacités des FDS, notamment la Gendarmerie, la Police et la Garde Nationale et Nomade du Tchad (GNNT), en matière de droits de l’homme dans un contexte électoral.


Formation et Sensibilisation : Un Enjeu Majeur

L’atelier de Mao s’inscrit dans le cadre du Projet d’Appui à la Promotion et la Protection des Droits de l’Homme au Tchad. L’objectif primordial de cette formation est de doter les FDS des connaissances essentielles sur les droits de l’homme. Spécifiquement, cette session vise à intégrer les valeurs des droits humains dans la mission quotidienne des forces de sécurité, notamment lors de périodes électorales, qui sont souvent marquées par des tensions et des défis.

La importance de la formation

En effet, la sensibilisation aux droits de l’homme et la lutte contre l’impunité doivent figurer au cœur des priorités des FDS. Cela leur permettra de mieux appréhender leurs rôles et responsabilités et de garantir le respect des droits de tous les citoyens pendant les élections.

Les Objectifs de Formation

Lors de cet atelier, plusieurs modules clés seront abordés, tels que :

  • Les droits de l’homme et le processus électoral : Comprendre comment les droits de l’homme peuvent être respectés et protégés dans le cadre d’élections.
  • Droit International Humanitaire : Connaître son application en période de conflit et de tension.
  • Gestion des manifestations publiques : Apprendre à encadrer les réunions et manifestations de manière pacifique et respectueuse des droits.
  • Utilisation de la force : Répondre à des situations délicates tout en respectant des principes stricts d’engagement.
  • Protection de l’enfance : Garantir que les droits des enfants soient toujours respectés, en particulier dans des circonstances déstabilisantes.
  • Genre et Violence Basée sur le Genre (VBG) : S’attaquer aux questions de genre dans le cadre des interventions de sécurité.

Cette approche enrichissante permettra aux participants de développer une compréhension approfondie des droits humains, leur apportant ainsi des connaissances concrètes sur la manière dont ces droits peuvent être appliqués dans leur travail quotidien.


Renforcement de l’État de Droit et Glamour des Droits de l’Homme

Mougadji Chabi Hubert, le Coordonnateur du Projet d’Appui à la Promotion et la Protection des Droits de l’Homme au Tchad, a souligné que ce projet vise à accompagner l’État tchadien dans l’accomplissement de ses obligations internationales en matière de droits humains. Ces objectifs se traduisent par la mise en œuvre des résolutions et des recommandations émises par les instances internationales sur les droits de l’homme, ce qui constitue une étape essentielle dans l’édification d’un État de droit fort et respectueux.

Transition et Droits de l’Homme

Le soutien à l’État tchadien dans la transition en cours est un autre aspect fondamental de ce projet. En effet, les périodes de transition, souvent marquées par des incertitudes politiques, sont des moments critiques en matière de droits humains. Les forces de sécurité sont appelées à jouer un rôle prépondérant pour défendre les droits civils et politiques des citoyens tout en luttant contre l’impunité qui nuit à leur crédibilité et à l’état de droit.

Impunité : Un Obstacle Majeur

Le constat est sans appel : l’impunité pour les violations des droits humains demeure un péril majeur pour la société tchadienne. Les forces de défense et de sécurité doivent, au-delà de leurs missions traditionnelles, se voir confier un rôle actif dans la lutte contre l’impunité. Une telle initiative est cruciale pour restaurer la confiance de la population envers ses institutions et pour promouvoir une culture de justice et de respect des droits de l’homme.


Voix Locales : Un Appel à l’Action

Annour Djibrine Abdoulaye, le Secrétaire Général de la Province du Kanem, a exprimé l’importance de cette formation, mettant en avant le fait que les participants vont acquérir de nouvelles compétences et responsabilités. Sa déclaration témoigne d’une prise de conscience croissante quant aux rôles des forces de sécurité dans la protection et la promotion des droits de l’homme au Tchad. Cette reconnaissance suggère une évolution positive vers une compréhension plus aiguë des rôles critiques et nécessaires que doivent jouer les FDS pour protéger les droits fondamentaux des citoyens.

Historique et Contexte

Il est essentiel de souligner que ces efforts ne se produisent pas dans un vide. Les leçons tirées d’expériences passées, tant au Tchad qu’ailleurs dans le monde, montrent que les forces de sécurité et la société civile doivent collaborer étroitement pour garantir que les droits de l’homme soient intégrés dans toutes les actions gouvernementales.


Critique Constructive : Vers une Meilleure Approche

Bien que l’initiative soit louable et qu’elle représente un pas positif vers le renforcement des droits de l’homme au Tchad, il est crucial que les résultats de cette formation soient suivis d’effets concrets. La mise en place de mécanismes d’évaluation pour mesurer l’impact des formations est essentielle. De plus, il serait intéressant d’élargir la portée des modules de formation pour inclure des perspectives de la société civile, des ONG, et des acteurs communautaires, afin d’assurer que toutes les voix soient entendues dans cette lutte commune.


Conclusion : Une Vision Optimiste pour l’Avenir des Droits de l’Homme au Tchad

En résumé, l’atelier de formation sur les droits de l’homme organisé à Mao représente une opportunité unique pour renforcer les capacités des forces de défense et de sécurité au Tchad. Alors que nous nous dirigeons vers une période électorale délicate, il est crucial que ces formations aient non seulement lieu, mais qu’elles soient suivies d’actions concrètes sur le terrain. La collaboration entre l’État, les agences internationales, et la société civile est primordiale pour établir une culture de respect des droits de l’homme.

Invitons ainsi chacun d’entre nous à réfléchir à notre rôle dans cette quête de justice et de protection des droits fondamentaux, et à déterminer comment nous pourrions contribuer à un avenir meilleur pour le Tchad, où chacun peut jouir des droits qui lui sont dus. Les défis sont nombreux, mais avec engagement et détermination, un changement positif est possible.