Les inquiétudes des Lamé : La privatisation de la SONACIM et ses conséquences désastreuses révélées !

La privatisation de la SONACIM : Une crise qui colère les ressortissants de Lamé

Installée dans la province du Mayo-Kebbi Ouest, la SONACIM (Société nationale de ciment du Tchad) se trouve au cœur d’une tourmente qui soulève de vives inquiétudes parmi les habitants de Lamé. Depuis son lancement en 2012 par le Maréchal Idriss Déby Itno, ce projet ambitieux était censé être un moteur pour l’économie nationale. Treize ans plus tard, les espoirs se sont transformés en désillusion face à une gestion controversée et à des promesses non tenues.

Pourquoi la SONACIM est-elle au cœur d’une crise économique ?

La SONACIM a été créée avec l’intention de dynamiser l’économie locale, en fournissant un ciment abordable et en améliorant les conditions de vie dans une région longtemps marginalisée. Toutefois, les critiques fusent, qualifiant la gestion de l’entreprise de chaotique et opaque. Djoumba Tao-Tafa, un acteur local, ne mâche pas ses mots : « La SONACIM est devenue la caverne d’Ali Baba pour un groupuscule, entraînant sa chute. »

Une gestion en déroute

La mauvaise gouvernance de l’entreprise a plongé la SONACIM dans une crise profonde, entraînant sa fermeture. Selon des sources proches du dossier, la privatisation prévue s’annonce déjà controversée, laissant craindre que les intérêts des habitants ne soient pas pris en compte.

Le mépris du gouvernement envers Lamé

Les ressortissants de Lamé, écartés des processus décisionnels, dénoncent un mépris constant de la part du gouvernement. Ils appellent à une mobilisation générale pour défendre leur dignité et leurs droits face à une situation qu’ils jugent insupportable. Ce sentiment d’abandon est accentué par une absence de dialogue entre le gouvernement et la communauté locale.

Des revendications pressantes

Les habitants de Lamé ont formulé plusieurs revendications, essentielles à leur bien-être et à leur dignité.

Indemnisation des champs

Une des principales demandes est l’indemnisation des champs arrachés aux paysans pour permettre l’installation de l’usine. Cette question reste cruciale, car elle touche à la subsistance des familles locales.

Infrastructures sociales de base

Les acteurs locaux exigent également la réalisation d’infrastructures sociales fondamentales, telles que des routes, des écoles, des centres de santé, et l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. L’absence de ces services met en péril le développement durable de la région.

Affectation de 5% des revenus

Le comité citoyen appelle à l’affectation d’au moins 5 % des revenus générés par l’exploitation de la SONACIM à la zone productrice. Cette mesure pourrait permettre de redynamiser l’économie locale et d’améliorer les conditions de vie.

Restauration de l’écosystème

Enfin, il est impératif de restaurer l’écosystème local, gravement affecté par l’exploitation du calcaire. Cette demande reflète une préoccupation croissante quant à l’environnement, de plus en plus reconnue à l’échelle mondiale.

Le rôle du leadership dans la crise

Appel au Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno

Le comité local a directement interpellé le Président de la République, Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno. Dans une déclaration frappante, Tao-Tafa a averti : « À défaut de répondre à ces conditions, aucun calcaire ne sera plus jamais enlevé à Lamé. » Cette fermeté témoigne de l’urgence et de la gravité de la situation.

Importance du dialogue

Malgré la tension actuelle, les ressortissants expriment leur volonté de dialoguer. Ils se déclarent ouverts à des rencontres constructives, mais restent déterminés à faire entendre leur voix. Une solidarité croissante entre les citoyens et les cadres locaux est palpable, faisant écho à un désir de changement.

Une région aux richesses inexplorées

Désenclavement par la prise de conscience

La mobilisation des habitants de Lamé pourrait être le tournant que la région attendait. Bien que marginalisée, Lamé dispose de richesses naturelles significatives qui, si elles sont exploitées durablement, pourraient transformer le paysage économique local.

D’un modèle économique à un modèle équitable

Pour que Lamé réussisse à élever son niveau de vie, il est impératif que les ressources locales profitent réellement à la population. Cette lutte pour des droits économiques et sociaux est cruciale, car elle pourrait bien redéfinir le modèle économique de la région.

Conclusion : Quel avenir pour la SONACIM et Lamé ?

Les perspectives à court et long terme restent floues pour la SONACIM et les habitants de Lamé. Alors que la privatisation est à l’horizon, la pression croissante des ressortissants pourrait forcer le gouvernement à réévaluer ses choix. La lutte pour des droits et des infrastructures essentielles ne fait que commencer.

L’avenir de Lamé repose désormais sur la capacité de ses leaders à s’unir pour faire entendre une voix longtemps étouffée. La mobilisation actuelle devra être soutenue par des actions concrètes pour répondre aux attentes des populations locales. Le chemin est semé d’embûches, mais il est parsemé d’espoir.