Les jeunes tchadiens appelés à œuvrer pour la cohésion sociale
La Jeunesse Tchadienne face aux Défis de la Cohésion Sociale
Introduction : Une Réflexion Urgente sur la Paix et la Cohésion Sociale
Imaginez un groupe de jeunes, assis autour d’une table, animés par l’ardent désir de changer leur communauté. Leurs ambitions sont éclipsées par un climat de tension, de chômage et d’incompréhension mutuelle. Au Tchad, cette image est le reflet de la réalité pour de nombreux jeunes. Selon les dernières statistiques, près de 30 % de la population tchadienne est touchée par le chômage, un chiffre qui souligne l’urgence d’agir. La paix et la cohésion sociale, éléments essentiels à l’harmonie d’une nation, sont mises à rude épreuve par des facteurs conflictuels de plus en plus prégnants. Dans cet article, nous examinerons ces défis à travers les témoignages et réflexions de panélistes lors d’une conférence organisée par l’Association des Jeunes Bâtisseurs de la Paix au Tchad (AJBPT).
Les Défis Multiples de la Paix et de la Cohésion Sociale
La Fragilité du Tissu Social : Une Réalités Alarmante
Lors de la conférence, le paneliste M. Ousmane Bramé a mis en lumière un sujet crucial : la fragilité du tissu social tchadien, exacerbée par le communautarisme. Ce phénomène divise les jeunes non seulement par leur identité naturelle, mais aussi par leur appartenance à des groupes culturels ou ethniques distincts. Cette fragmentation est une entrave majeure à la solidarité nécessaire pour bâtir un avenir meilleur. Les contextes communautaires peuvent facilement tourner à l’animosité, particulièrement lorsque des ressources sont limitées ou disputées.
Le Chômage : Une Menace pour la Paix Sociale
Un autre point brûlant a été soulevé par M. Mahamat Abakar Adam, président de l’AJBPT : l’énorme problème du chômage qui renforce le sentiment d’injustice et de frustration parmi les jeunes. En effet, l’inégalité des chances en matière d’emploi, combinée à l’afflux de réfugiés en quête de sécurité, contribue à une concurrence accrue pour les ressources et les opportunités, faisant grimper les tensions au sein de la société.
Pour illustrer cette problématique, une étude récente a révélé que 50 % des jeunes recrutés dans des travaux informels le font en raison de l’absence de solutions d’emploi formelles. Cela crée un cycle de précarité et d’insatisfaction qui peut déboucher sur des révoltes sociales.
Les Réseaux Sociaux : Un Outil de Division ?
M. Babing-Né Baïdou a également soulevé une question essentielle concernant l’utilisation des réseaux sociaux parmi les jeunes. Selon lui, les plateformes numériques, qui pourraient être un outil d’unité et de mobilisation, servent souvent à alimenter des conflits et des divisions. Il a déclaré : « Nous utilisons de façon égoïste les réseaux sociaux. Par exemple, si j’ai un problème personnel, ce problème ne va jamais en aucun cas engager celui de ma communauté. C’est ce qui se passe dans notre pays, et cela explique notre difficulté à nous accepter les uns et les autres. »
Cette isolation numérique reflète une tendance inquiétante où les jeunes se détachent des préoccupations collectives pour se concentrer sur leurs propres problématiques, un comportement qui altère davantage la cohésion sociale. Des études ont également mis en évidence l’augmentation des discours de haine en ligne, ce qui ne fait qu’aggraver la polarisation.
Vers une Cohésion Sociale Durable : Des Appels à l’Action
L’Appel à la Collaboration : Unir les Forces
Le panéliste Hamit Abakar Juma a, pour sa part, abordé la question de la catégorisation des citoyens tchadiens en “nordistes” et “sudistes.” Ces distinctions, selon lui, sont non seulement nuisibles, mais elles entravent aussi le progrès vers une paix durable. Il a encouragé les leaders religieux, politiques et d’opinion à travailler ensemble pour abolir ces étiquettes qui divisent et montent des groupes les uns contre les autres.
Un modèle de collaboration pourrait inclure des groupes intercommunautaires qui organisent des événements imparables pour célébrer la diversité culturelle et nationale. L’exemple du « Festival de la Diversité » en Afrique du Sud, qui a transformé les relations entre différentes communautés, peut inspirer le Tchad à se lancer dans des initiatives similaires.
Le Rôle Crucial de l’AJBPT
L’AJBPT se positionne comme un acteur clé dans la promotion de la paix et de l’harmonie sociale. À travers une série de campagnes de sensibilisation et d’activités communautaires, l’association vise à responsabiliser les jeunes et leur donner la voix qu’ils méritent. Ces initiatives doivent être soutenues par des programmes gouvernementaux et des partenariats avec des ONG locales et internationales.
Critique Constructive : Quelles Sont les Solutions ?
Encourager l’Empowerment des Jeunes
Une approche proactive est cruciale pour aborder cette crise. Premièrement, il est essentiel d’encourager l’empowerment des jeunes par le biais de l’éducation et des programmes de formation professionnelle. Selon une étude de l’UNICEF, des initiatives visant à promouvoir des compétences pratiques dans les communautés peuvent conduire à des taux d’emploi beaucoup plus élevés.
Utiliser les Réseaux Sociaux à Bon Escient
Ensuite, les jeunes doivent être guidés dans l’utilisation positive des réseaux sociaux. Des programmes éducatifs devraient leur apprendre à utiliser ces plateformes comme des outils de mobilisation, de sensibilisation et d’unification, plutôt que comme des instruments de division. Des campagnes de sensibilisation pourraient encourager un usage responsable et collaboratif des réseaux.
Conclusion : Un Avenir Rayonnant en Perspective
La conférence organisée par l’AJBPT soulève des points cruciaux quant à l’avenir de la jeunesse tchadienne et à la nécessité d’une action collective. Si la paix et la cohésion sociale semblent parfois hors d’atteinte, il est indéniable que des efforts soutenus de la part des jeunes, des leaders communautaires et des décideurs peuvent faire la différence. En unissant leurs forces et en s’engageant dans un dialogue constructif, les Tchadiens peuvent surmonter les défis actuels.
Il est temps d’agir. La voix des jeunes doit être entendue et soutenue pour construire non seulement un avenir plus pacifique mais aussi plus juste pour tous. Telle est la promesse que nous devons faire à cette génération : celle d’une société où chacun trouve sa place et contribue à l’harmonie commune.
Appel à l’Action
En conclusion, nous invitons tous les lecteurs, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, à réfléchir à leur propre rôle dans ce processus. Que pouvez-vous faire pour promouvoir la paix et la cohésion dans votre communauté ? Participez aux initiatives, engagez-vous dans des discussions constructives et n’hésitez pas à partager vos idées. Chaque action compte dans cette quête commune de bien-être et d’harmonie.