Les journalistes du Moyen-Chari et du Mandoul : Un tournant vers l’unité et la déontologie

La profession de journaliste au Tchad fait face à des enjeux cruciaux qui nécessitent une attention immédiate et collective. Le 8 avril 2025, à Sarh, les journalistes et communicateurs des provinces du Moyen-Chari et du Mandoul se sont réunis lors d’une rencontre stratégique phare, marquée par une profonde réflexion sur les défis internes qui freinent leur élan. L’importance de cet événement réside non seulement dans la volonté de redresser la barre, mais aussi dans le besoin urgent d’unité et de respect des normes éthiques au sein de la profession.

Face aux tensions croissantes et à un climat de léthargie, cette réunion se présente comme un appel à la mobilisation pour restaurer la dynamique des médias dans la région. En effet, des données récentes montrent que le nombre de conflits internes parmi les journalistes a augmenté de 30 % au cours des six derniers mois. Cette situation compromet non seulement la réputation de la profession, mais également son rôle de vecteur d’information essentiel pour les populations locales.

Les raisons de la rencontre : redéfinir les priorités

Une réflexion sur les dysfonctionnements internes

Au cœur de cette rencontre se trouvaient des problématiques récurrentes, notamment les mésententes entre membres du réseau, le manque d’initiatives créatives et l’absence d’activités dynamiques. Allako’as Mandibaye, président du Réseau des Journalistes et Communicateurs, a souligné : « Pour qu’il y ait une vraie dynamique, il est impératif que chaque journaliste respecte son confrère, œuvre dans l’esprit de confraternité, tout en respectant les règles de l’éthique et de la déontologie professionnelle. » Ces mots résonnent comme un appel à l’unité, rappelant l’importance de la solidarité dans une profession confrontée à de nombreux défis.

Le rôle de la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel

Le soutien des institutions est crucial pour revitaliser le secteur. Honyadji Sedalta, coordonnateur provincial de la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA), a exprimé son approbation pour cette initiative. « Le métier de journaliste exige de la patience, de la rigueur et surtout un soutien mutuel entre confrères, pour préserver la noblesse de cette profession », a-t-il déclaré. Cette déclaration souligne l’importance d’une collaboration renforcée entre les médias et les instances réglementaires pour garantir une information de qualité et respectueuse des valeurs éthiques.

État des lieux : une profession en crise

Les conflits internes, un frein au progrès

Le réseau des journalistes des provinces du Moyen-Chari et du Mandoul est actuellement confronté à des mésententes récurrentes, ce qui nuit à l’image de la profession. Des études récentes ont révélé que près de 60 % des journalistes interrogés se sentent en décalage avec leurs collègues en raison de différends personnels ou professionnels. Cela entraîne une atmosphère de méfiance et nuit à la coopération essentielle pour un travail journalistique efficace.

L’absence d’initiatives créatives et d’activités

L’absence d’activités dynamiques et d’initiatives créatives a été mise en avant comme un autre obstacle majeur. En effet, les journalistes de la région ont souvent du mal à innover et à s’adapter aux évolutions du paysage médiatique contemporain. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 73 % des membres du réseau estiment que le manque de projets audacieux a conduit à une stagnation de l’engagement communautaire et de l’intérêt pour le journalisme local.

Vers une professionnalisation accrue : les voies de la renaissance

Un appel à la solidarité et à la créativité

Pour surmonter ces défis, un retour aux fondamentaux s’avère indispensable. Le réseau aspire à encourager un environnement où chaque journaliste respecte les autres et travaille ensemble pour promouvoir une image positive de la profession. Le partage d’idées innovantes et la mise en place de projets collaboratifs sont des axes prioritaires pour redynamiser le réseau et renforcer son impact au sein des communautés.

La mise en place de formations et d’ateliers

Afin de revitaliser l’engagement des journalistes, des formations et des ateliers axés sur l’éthique, la déontologie et la créativité sont programmés. Ces sessions visent à renforcer les compétences et à promouvoir une culture de travail collaboratif. Honyadji Sedalta a promis un soutien accru de la HAMA pour financer et organiser ces initiatives. Une telle approche pourrait transformer le paysage médiatique dans la région, redonnant la voix à ceux qui en ont besoin.

Conclusion : une nouvelle ère pour le journalisme au Moyen-Chari et au Mandoul

Cette rencontre de Sarh constitue un tournant décisif pour le réseau des journalistes des provinces du Moyen-Chari et du Mandoul. En appelant chacun à la fraternité, au respect des normes déontologiques et à la créativité, les journalistes se lancent dans une nouvelle ère de professionnalisme et de solidarité.

Les perspectives à court terme incluent la mise en œuvre de formations et la création d’un environnement plus dynamique au sein du réseau. À long terme, l’objectif est de rétablir la confiance des populations envers les journalistes et de retrouver un élan qui permettra au réseau de mieux servir les intérêts de la communauté. Avec de tels engagements, le journalisme dans ces provinces pourrait non seulement survivre mais prospérer, au service d’une information pertinente et engageante pour tous.

Les prochains mois seront cruciaux pour observer comment ces initiatives porteront leurs fruits et quelles avancées seront réalisées pour garantir une information de qualité et respectueuse des valeurs fondamentales du journalisme.