Les OSC appellent la communauté internationale à faire de la situation sociopolitique du Tchad l’une des priorités
A travers une conférence de presse animée ce 23 aout 2023, un collectif des Organisations de la société civile (OSC) a présenté un mémorandum sur la situation socio-politique du Tchad durant cette période de transition.
« Une transition contestée émaillée de graves violations des droits humains susceptibles de compromettre la paix », indique en premier plan le mémorandum écrit par ce collectif composé de 16 associations dont la LTDH, la CELIAF, Wakit Tamma, le PILC, le CSAPR, l’ATPDH, l’ACAT, le DHSF… Le contenu de ce mémorandum est présenté ce jour aux journalistes par Ildjima Lokiam, présidente du collectif et Me Kemneloum Djiraibé Delphine du PILC.
En rappelant le contexte de transition enclenchée par la mort du Maréchal, l’ « imposition » de son fils par la France et les contestations contre le DNIS et la deuxième phase de la transition, les OSC signataires déplorent l’attitude de la communauté internationale et une fois de plus la répression des manifestations pacifiques du 20 octobre par le régime « ou le seul objectif est de maintenir au pouvoir ».
En déplorant aussi la faiblesse de l’ONU, la complaisance de l’Union africaine, de la CEMAC et de la CEEAC, le rôle de la France dans la situation difficile que vivent les Tchadiens, elles accusent ces organisations sous régionales d’un club d’amis ou les chefs d’Etats « souvent dictateurs ou mauvais gestionnaires » se protègent et se soutiennent. Selon elles, la communauté internationale ne considère pas la situation au Tchad comme priorité en préférant se concentrer sur la guerre en Ukraine pourtant le chaos est en train de se produire au Tchad (pauvreté, famine, violations des droits humains).
De ce qui précède, le collectif appelle la France, « amie » traditionnelle du Tchad, d’arrêter de soutenir la junte militaire au pouvoir au détriment de la population. « Si le choix de la France est de continuer à rester au Tchad, elle doit s’engager aux côtés des populations et prendre en compte leurs aspirations. Le Tchad appartient aux Tchadiens et non à un clan ou à une ethnie ».
Les Nations Unies, quand à elles, doivent inscrire la question tchadienne en priorité dans leur agenda afin de soutenir une démarche porteuse de paix et ne pas attendre le chaos ou un autre coup de force pour toujours réagir au détriment des populations. « C’est maintenant qu’il faut arrêter l’hémorragie et sauver des vies. – La synergie d’action entre les organisations de la société civile doit être maintenue et renforcée afin de soulager les populations et donner une chance à la paix ».
Les organisations signataires de ce mémorandum appellent en fin les populations à une prise de conscience face à un pouvoir qui résiste à tout changement positif et à ne pas se laisser intimider par le bilan macabre des évènements du 20 octobre et réclamer le changement.