les points marquants de la CSocD63

Plongée au cœur de la concertation mondiale pour le développement social : un événement essentiel pour façonner l’avenir

Dans un monde de plus en plus secoué par la méfiance envers les institutions et des inégalités qui se creusent chaque jour, une initiative s’est distinguée par son ambition : le CSocD63, un événement de cinq jours. À l’aube de cette session, un constat s’impose : nous n’avons jamais eu autant besoin de dialogue et d’actions concrètes pour avancer vers les Objectifs de Développement Durable (ODD) et honorer les engagements pris lors du Sommet mondial sur le développement social de Copenhague en 1995. Cet événement, sous la présidence de Son Excellence M. Krzysztof Szczerski, n’a pas seulement été une plateforme de discussions, mais un véritable appel à la mobilisation collective pour l’avenir.

L’importance de la confiance : une pierre angulaire du développement social

Jour 1 : Préparer le terrain pour la cohésion sociale

La journée d’ouverture a émergé comme un symbole puissant de ce dont l’humanité a besoin : la confiance. « La confiance est le fondement du développement social », a affirmé le président dans son discours inaugural. Cependant, malgré les avancées réalisées, cette confiance est exposée à une érosion alarmante, entravant la solidarité mondiale. En effet, les mots du président ont résonné dans l’auditoire, rappelant à chacun que la cohésion sociale repose sur des fondements plus solides que les seules institutions.

Lors de cette première journée, des délégués de pays comme l’Irak, la Pologne, la Suède et la Turquie ont partagé leurs perspectives. Un représentant turc a insisté sur l’importance de protéger les mères et les communautés vulnérables, y compris les personnes LGBTQI, contre toutes formes de violence. En parallèle, le président de l’Assemblée générale, Philemon Yang, a réaffirmé la nécessité de solidarité internationale, inscrite dans le sillage des engagements pris à Copenhague.

Les discours de Li Junhua, secrétaire général adjoint du Département des affaires économiques et sociales (DESA), et de Liana Almony, présidente du Comité des ONG pour le développement social, ont plaidé pour des politiques inclusives ainsi que la collaboration multipartite. La session a fait place à un débat général où les délégations ont échangé sur leurs expériences nationales, mettant en évidence les défis qui se dressent devant le développement social.

La sécurité sociale comme droit fondamental

Événement parallèle : Concrétiser le droit à la sécurité sociale

Dans le prolongement de cette première journée, un événement parallèle a abordé la question de la sécurité sociale, véritable pivot pour garantir la dignité humaine. Celui-ci, intitulé « Réaliser le droit à la sécurité sociale : assurer un financement durable et équitable de la protection sociale », a fourni une réflexion profonde sur les mécanismes de financement innovants qui doivent être mis en place, en particulier dans les pays à faible revenu. L’accès universel à la sécurité sociale a été souligné comme un droit humain inaliénable, mettant en lumière le fait que la protection sociale ne doit pas être un privilège, mais un droit accessible à tous.

La lutte contre les inégalités : un combat urgent

Jour 2 : Lutter contre les inégalités et la marginalisation

Le second jour de la session a approfondi les inégalités systémiques qui freinent le progrès. Kaisa Juuso, défenseure émérite des droits humains, a ouvert les discussions en posant une vérité essentielle : « L’éducation est un droit humain fondamental qui doit être accessible à tous. » À travers le monde, des voix se sont élevées pour dénoncer les stratégies discriminatoires et exclusives qui continuent de marginaliser certains groupes.

L’intervention de Betty Among Ongom, d’Ouganda, a mis en lumière la lenteur des avancées visant à éliminer l’exclusion sociale, en particulier sur le continent africain. « La communauté internationale continue de débattre alors que des millions de personnes restent soumises », a-t-elle déploré, suscitant un appel à l’action pressant. De son côté, Mohammed Jama, responsable de l’Agence de développement social de Djibouti, a souligné les défis liés à la désertification et aux déplacements internes, présentant la Vision 2035 de son pays, axée sur le développement du capital humain.

Des pays comme le Botswana et l’Afrique du Sud ont également partagé leurs initiatives nationales. Le Botswana a annoncé une accélération dans le développement des services pour les populations vulnérables, tandis que l’Afrique du Sud a évoqué le parcours des trois décennies de démocratie constitutionnelle, précisant que l’équité sociale n’est pas seulement une aspiration, mais un impératif.

Réflexions sur les droits humains fondamentaux

Les interventions des délégations du Burkina Faso, de la Thaïlande, de l’Uruguay et du Mexique ont toutes plaidé pour le respect et la centralité des droits humains. Les discussions ont souligné l’importance de la protection familiale et des politiques visant à soutenir les femmes dans des contextes de crise.

Événement parallèle : De Copenhague à Doha

Au cours de cette journée, un événement parallèle a également été organisé, intitulé « De Copenhague à Doha : faire progresser le programme mondial de développement social ». Ce forum a permis d’explorer des solutions concrètes autour de thématiques cruciales telles que l’éradication de la pauvreté, l’emploi productif et l’inclusion sociale. Les discussions ont insisté sur l’importance des partenariats pour soutenir les groupes vulnérables.

Construire des sociétés résilientes : un enjeu d’avenir

Jour 3 : Renforcer la résilience dans un monde sujet aux crises

La troisième journée du CSocD63 a porté un regard audacieux sur les problématiques émergentes en matière de politique sociale, tout particulièrement dans un contexte de crises mondiales de plus en plus pressantes. La table ronde intitulée « Politiques visant à renforcer la résilience sociale » a permis d’accueillir des experts, telle Angela Chomba Kawandami de Zambie, qui a souligné le rôle indispensable des systèmes de protection sociale adaptatifs dans la réduction des vulnérabilités.

L’intervention de Michael Woolcock, spécialiste à la Banque mondiale, a servi d’introduction à un discours mémorable de l’ancienne ministre nigériane, Obiageli Ezekwesili. Elle a souligné avec force que la démocratie est plus en crise que jamais, affirmant que « les pratiques démocratiques actuelles sont souvent exclusives, monopolies d’une petite élite ». Son appel à créer des leaders venant de l’intérieur des sociétés a été particulièrement bien reçu, rappelant que l’éducation est la clé pour libérer le potentiel de demain.

Ezekwesili a également lancé un cri d’alarme sur la nécessité d’investir dans l’éducation de base, exprimant des données alarmantes comme celles selon lesquelles « en Afrique, 9 enfants sur 10 n’atteignent pas le niveau minimum de compétence en lecture, écriture et calcul ». Elle a exhorté à agir pour permettre aux enfants de briser le cycle de la pauvreté intergénérationnelle.

Événements parallèles : des initiatives variées pour des défis communs

Explorer l’équité numérique et au-delà

Les événements parallèles de la journée ont diversifié les échanges. L’atelier « Au-delà de l’accès : sécurité en ligne des jeunes et équité numérique » a examiné comment la fracture numérique impacte le bien-être des jeunes et les enjeux de sécurité en ligne. D’autres panels, comme « Faire progresser le programme pour un salaire vital », ont discuté du rôle indispensable des salaires décents dans le cadre de la justice sociale, tandis qu’un événement plus controversé a exploré les répercussions sociétales de la pornographie, engageant une conversation complexe autour de la technologie et de ses impacts.

Une évaluation critique des discussions

Malgré l’ambition de l’événement, on ne peut s’empêcher de noter l’écart entre les discours et les actes. Les inégalités restent profondément ancrées, et la mise en œuvre des politiques évoquées présente encore de nombreux défis. L’appel à la solidarité doit être traduit en actions concrètes, avec des mesures audacieuses pour garantir que le développement social ne soit pas un vœu pieux, mais un droit tangible pour chacun.

Conclusion : Une avancée vers l’espoir et l’action

Pour conclure, le CSocD63 a jeté un regard lucide sur les enjeux du développement social à l’échelle mondiale. Les discussions ont mis en avant l’importance cruciale de la confiance, de la solidarité et de l’éducation pour bâtir des sociétés plus équitables et résilientes. Chaque participant a développé une conscience accrue des défis à surmonter. Cependant, le vrai travail ne fait que commencer.

Alors que nous continuons à naviguer dans un monde en mutation, rappelons-nous que chaque voix compte et que chaque action, si petite soit-elle, peut contribuer à un changement significatif. Engagés à atteindre ces objectifs ambitieux, il appartient à chacun d’entre nous de se mobiliser pour rendre le rêve d’un développement social inclusif et durable une réalité. Que ce soient les discussions d’hier ou les décisions de demain, faisons de notre mieux pour transformer ces engagements communs en une véritable action collective.