Les Tchadiens Doivent Se Mettre Au Travail

Le Tchad est le 5ème pays le plus vaste d’Afrique, couvrant une superficie de 1 284 000 km² et disposant de 39 millions d’hectares de terres arables, dont 5,6 millions d’hectares peuvent être irriguées.

Malgré ces ressources considérables, les Tchadiens sont confrontés à une crise alimentaire chaque année. Ils sont contraints de demander de l’aide à d’autres pays et à des ONG pour satisfaire leur besoin de nourriture. Cette situation est due à l’absence d’une politique adéquate en faveur du secteur agricole, même si l’agriculture est un pilier de l’économie tchadienne.

L’agriculture tchadienne est restée traditionnelle et se concentre sur l’autoconsommation et les petits commerces. Elle n’est pas capable de répondre aux besoins alimentaires de la population. L’année dernière, les inondations et les conflits entre éleveurs et agriculteurs ont également aggravé la situation.

Dans une seule localité, plus de 4380 hectares de champs ont été détruits par les inondations et les conflits ont causé la perte de 1355 sacs de sorgho, 58 sacs d’arachides, 35 sacs de sésames, 5 sacs de maïs et 3 charrettes de coton. Le manque de vision pour une agriculture moderne, les conflits intercommunautaires et la mentalité paresseuse, sont autant de facteurs qui expliquent la crise alimentaire tchadienne.

La famine est une réalité préoccupante, même si le patron du secteur agricole, Laokouin Kourayo Médard, a alerté la population sur la gravité de la situation. Cela dit, les gouvernements responsables doivent anticiper les effets du réchauffement climatique et aider les agriculteurs à produire et stocker suffisamment pour éviter la famine.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les pays africains ne parviennent pas à être autosuffisants sur le plan alimentaire, malgré la disponibilité de vastes étendues de terres arables :
– Le manque d’investissement dans l’agriculture : de nombreux pays africains consacrent peu de ressources à l’agriculture et ne mettent pas en place les politiques nécessaires pour stimuler le secteur.
– Infrastructures inadéquates : la majorité des pays africains manquent de routes, de ponts, de ports et d’autres infrastructures nécessaires pour transporter les produits agricoles du champ à l’assiette.
– Faible niveau de technologie : les agriculteurs africains utilisent souvent des méthodes traditionnelles d’agriculture qui ne leur permettent pas de produire suffisamment pour répondre à la demande.
– Conflits communautaires : les conflits entre les agriculteurs et les éleveurs peuvent entraver la production agricole et perturber la sécurité alimentaire.
– Changements climatiques : les effets néfastes du réchauffement climatique, tels que la sécheresse et les inondations, peuvent compromettre la production alimentaire dans de nombreux pays africains.
– Manque de financement : les agriculteurs africains manquent souvent de financement pour acheter des semences, des intrants et d’autres équipements nécessaires pour améliorer leur production.

Ainsi, le manque d’investissement dans l’agriculture, les infrastructures inadéquates, le faible niveau de technologie, les conflits communautaires, les changements climatiques et le manque de financement sont autant de facteurs qui peuvent contribuer à la difficulté des pays africains à être autosuffisants sur le plan alimentaire.

Ngarta Tombalbaye, le premier président tchadien, a souligné que « un peuple dépendant de l’extérieur pour sa nourriture n’est pas encore indépendant ». Il est donc temps pour les Tchadiens de prendre les choses en main, comme le suggère le poème de Jean de la Fontaine « Le laboureur et ses enfants ».

La souveraineté alimentaire est une question de citoyenneté et il est possible de faire de l’agriculture au Tchad même pendant la saison sèche. Le gouvernement doit comprendre que la politique et la souveraineté alimentaire vont de pair, car la faim est l’ennemi de la paix.