L’évolution du mariage au Tchad : entre permanence et modernisation

Avant la fatiha, les parents discutaient des sujets importants du foyer et fixaient une date proche pour la dot afin que l’union ait lieu rapidement. Une fois la dot célébrée, les parents fixaient un délai ne dépassant pas 3 mois, pour que le jeune marié puisse déplacer sa femme chez lui. Ces pratiques se déroulaient avant et après la dot, et l’acceptation de la famille du marié était nécessaire pour que le mariage ait lieu.

Fuite des responsabilités des hommes et dépravation des mœurs des nouveaux mariés

Aujourd’hui, le mariage est devenu une affaire de femmes, les hommes ont fui leur responsabilité vis-à-vis du foyer. 

« Si tu veux demander une fille en mariage, le père de la fille te pousse directement vers sa femme et te dit : ‘mon enfant, essaie de régler ça avec la mère de la fille' », affirme un concurrent déçu.

« Même si on t’a donné leur fille en mariage, la situation se complique après la dot avec leur nouvelle manière de faire, notamment la cérémonie de la bague, la coupe des gâteaux et la remise d’un nouveau téléphone de valeur qui est imposée par les amies de la fille et ses tantes. C’est une nouvelle civilisation étrangère qui est imposée », s’exclame un ami d’un jeune déçu.

Par conséquent, les films et séries étrangers que les jeunes regardent sur les chaînes étrangères en français ou en arabe laissent des traces indélébiles et ont un impact sur la culture et les traditions tchadiennes. Ces films ne répondent pas aux valeurs et aux attentes des Tchadiens.

Ainsi, la dégradation des mœurs locales par la nouvelle génération est une question qui préoccupe le ministère de la Culture, les leaders religieux et traditionnels, ainsi que les parents qui sont les plus concernés.