L’examen de l’aide par Trump est une victoire pour l’Afrique

Réévaluation de l’Aide Humanitaire: L’Afrique et l’Énergie

L’annonce du président Trump concernant un gel des dépenses à l’étranger pendant 90 jours a soulevé de nombreuses questions sur la nature et l’efficacité de l’aide humanitaire. Marco Rubio, secrétaire d’État, a affirmé que « chaque dollar » devait être justifié par son impact sur la sécurité, la force et la prospérité des États-Unis. À première vue, cette position peut donner l’impression d’un manque de compassion. Nombreux sont ceux qui pourraient arguer que l’urgence de l’aide humanitaire dépasse toute autre considération. Les enfants affamés et leurs familles semblent avoir des besoins immédiats et critiques. Tourner le dos à leur souffrance serait, en effet, inhumain. Mais qu’en est-il de l’efficacité de cette aide à long terme ?

La Chambre africaine de l’énergie (AEC) défend avec conviction des solutions reposant sur le libre marché plutôt que sur des dons d’aide internationale. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, prenons un moment pour réfléchir à la relation complexe entre l’Afrique et les initiatives de secours international.

L’Héritage de l’Aide Humanitaire

Historiquement, l’Afrique a bénéficié de nombreux efforts de secours orchestrés par des artistes occidentaux. Des événements emblématiques, comme le concert Live Aid en 1985, ont non seulement levé d’énormes sommes d’argent, mais ont aussi sensibilisé le monde entier à la crise de la famine. Des chansons emblématiques comme « Do They Know It’s Christmas? » ont permis de récolter des millions. En un an, Band Aid a amassé 9 millions de dollars, et USA for Africa a récolté près de 45 millions avec « We Are the World ».

Cependant, malgré ces intentions louables, l’impact réel de ces dons est discutable. Alors que de telles initiatives ont éveillé la conscience collective, elles n’ont pas toujours conduit à des changements socio-économiques positifs durables. En fait, beaucoup soutiennent que l’afflux d’aide a souvent fait plus de mal que de bien.

L’Impact Négatif de l’Aide Étrangère

Depuis 1960, plus de 2 600 milliards de dollars ont été versés à l’Afrique sous forme d’aide.Curieusement, entre 1970 et 1998, lorsque l’aide était à son apogée, le taux de pauvreté a explosé, passant de 11 % à 66 %. Ce phénomène troublant peut être attribué à la façon dont l’argent a été distribué et géré. En effet, l’aide internationale a souvent été victime de corruption systémique, où les fonds ont été détournés vers des poches individuelles plutôt que vers des programmes sociaux nécessaires.

La dépendance à l’aide étrangère a également eu des conséquences économiques négatives. La saturation des marchés par l’aide a exacerbé l’inflation et a affaibli la compétitivité internationale des pays africains. Les initiatives bien intentionnées se sont souvent traduites par une érosion de la base industrielle, essentielle pour un développement économique durable.

Cependant, il est crucial de se demander : pourquoi les organismes tels que la Banque mondiale continuent-ils à financer des projets qui échouent ? Surprise, la Banque mondiale a reconnu que 75 % des projets qu’elle a mis en œuvre en Afrique n’ont pas été couronnés de succès. Cette situation soulève des questions légitimes sur la manière dont l’aide est formulée et mise en œuvre.

Échecs Concrets de l’Aide

Un aperçu des échecs de l’aide est révélateur. Au Mali, USAID a dépensé 10 millions de dollars pour l’opération « Mils Mopti » destinée à accroître la production céréalière. Hélas, l’instauration de prix « officiels » a contraint les agriculteurs à vendre en dessous du coût de production, entraînant une chute de 80 % de la production.

Dans un autre exemple, un projet d’USAID a pour objectif d’augmenter le cheptel bovin de 11 200 à 25 000 dans la région de Bakel. Le résultat final? Une augmentation non pas de 25 000 bovins, mais de seulement 882. Ce type de situation se reproduit à travers le continent, prouvant que les initiatives d’aide ne s’adaptent pas forcément aux réalités et aux besoins locaux.

La situation en Tanzanie est tout aussi frappante. La Banque mondiale a investi plus de 10 millions de dollars pour augmenter la capacité de transformation des noix de cajou, entraînant des usines qui n’étaient pas viables ni pour le marché local, ni pour la main-d’œuvre disponible.

Une Réflexion Sur l’Aide

Ces échecs ne doivent pas être interprétés comme une ingratitude des Africains face à l’aide internationale. Au contraire, la compassion de l’Occident est indéniable. Cependant, le paradoxe réside dans la mesure où cette aide a entraîné la dégradation des systèmes économiques locaux. Les gouvernements africains, bénéficiant d’un soutien extérieur constant, ont parfois négligé leurs obligations envers la population, se contentant des flux de l’aide internationale.

L’aide, au lieu d’être un moyen d’autonomisation, devient souvent un outil de manipulation. Les gouvernements peuvent utiliser ces fonds pour renforcer leurs propres objectifs plutôt que de répondre de manière significative aux besoins des citoyens. James Peron, directeur de l’Institute for Liberal Values, a souligné ce point de manière poignante en déclarant que « la pauvreté peut être utilisée pour justifier des programmes, mais l’aide est presque toujours accordée sous forme de transferts de gouvernement à gouvernement. »

L’Avenir de l’Énergie en Afrique

Dans le contexte actuel, la discussion sur l’aide évolue pour refléter les préoccupations modernes concernant le changement climatique. Avec une pression croissante sur les nations africaines pour qu’elles protègent leurs ressources pétrolières et gazières, l’idée que ces ressources doivent rester inexploitées en échange d’une compensation financière pose un dilemme éthique.

Cette perspective ne tient pas compte du rôle vital que joue l’industrie pétrolière et gazière dans la création d’emplois, l’industrialisation et la création de possibilités économiques. En mettant ces ressources de côté, nous risquons non seulement de compromettre les gains économiques à court terme, mais aussi de limiter les horizons économiques futurs des nations africaines.

Une Approche Énergétique Équilibrée

La Chambre africaine de l’énergie plaide pour que les nations africaines exploitent leurs propres ressources énergétiques pour alimenter leur développement. L’approche de mix énergétique adoptée par l’AEC propose une stratégie par laquelle l’Afrique peut utiliser ses hydrocarbures pour répondre à ses besoins tout en intégrant progressivement des énergies renouvelables. Cette perspective ciblée peut non seulement aider à réduire la pauvreté énergétique, mais elle donne également aux Africains les outils nécessaires pour développer des capacités locales.

Dans ce contexte, le gaz naturel émerge comme une ressource prometteuse, capable de transformer la vie des communautés africaines. Il peut fournir des opportunités d’emploi et une formation essentielle pour les jeunes, tout en améliorant l’accès à l’énergie. À mesure que la production de gaz augmente, des milliers de nouveaux emplois seront créés, et l’industrialisation bénéficiera d’un accès à une énergie fiable.

L’Afrique doit éviter de tomber dans le piège de l’obscurité, où les préoccupations climatiques prennent le pas sur les besoins énergétiques immédiats de sa population. L’absence de lumière et d’électricité ne peut pas être justifiée par une noble intention de sauver la planète si cela implique de laisser des millions d’êtres humains dans l’obscurité.

Conclusion: Penser à l’Avenir

L’approche actuelle qui consiste à nous contenter d’assister l’Afrique par l’imposition d’une aide sans contextualisation n’est pas une solution viable. Elle ne répond pas aux véritables besoins des Africains et, pire encore, elle perpétue de vieux schémas de dépendance.

Loin de fonder notre avenir sur l’aide internationale, il est impératif que les pays africains exploitent leurs ressources naturelles pour favoriser un développement autonome. Les dons humanitaires, bien que souvent bien intentionnés, ne devraient pas être le seul outil à notre disposition. Sacrifier nos ressources pétrolières et gazières sur l’autel du changement climatique sans considération des réalités de la pauvreté énergétique constitue une grave erreur.

L’Afrique, qui est riche en ressources, doit innover et s’approprier son avenir. En tirant parti des ressources disponibles tout en intégrant un modèle durable, l’Afrique peut réaliser un développement inclusif et équitable. Des solutions empreintes de bon sens et ancrées dans la réalité locale permettront de sortir le continent de la pauvreté et de croire en un avenir prospère. La transition énergétique ne devrait pas se faire au détriment du bien-être de ses habitants.

L’histoire a montré que l’avenir de l’Afrique repose sur sa capacité à se relever, à avancer et à embrasser le changement tout en s’assurant que chaque pas vers l’avant soit un pas vers un avenir meilleur pour tous. Il est temps de cesser de voir l’Afrique à travers le prisme de l’aide ; au lieu de cela, voyons-la comme une terre d’opportunités, de ressources et d’espoir.